Mensonges de tous acabits

12 octobre 2004 à 7:54

Il y a les petits mensonges, ceux qu’on se fait devant le pot de chocolat à tartiner presque vide (« ça ne fait pas grossir c’est des histoires »), il y a les mensonges de taille moyenne, de l’ordre de ceux que l’on colporte de-ci de-là à qui veut l’entendre (« je vais bien, mon absence de ces derniers temps est juste due à une grosse gastro »), il y a les mensonges qui commencent à atteindre une taille honnorable (« j’ai complètement cicatrisé de mes parents »), et puis il y a les gros mensonges, ceux qui claquent comme un coup de tonnerre en plein milieu d’une dispute (« je te dis ce que tu veux entendre, ya pas d’autre moyen d’arrêter une conversation avec toi »).

A quel moment dans notre formidable société, le mensonge est-il devenu une valeur sûre, si sûre qu’on peut presque la côter en Bourse ? A quel moment tous les mâles de la Terre se sont-ils réunis pour se refiler des tuyaux pour éviter de se remettre en question :

– Moi je fais semblant d’avoir été nul.

– Moi je lui fais croire que c’est ELLE qui a été nulle.

– Moi je fuis, à chaque fois. »

Pourquoi demander à un homme un petit effort, c’est comme de lui demander de se mettre les chairs à vif, de les saler, et de s’exposer en plein soleil ? Et pourquoi chercher à leur faire expliquer leur problème cause-t-il, irrémédiablement, une monstrueuse dispute qui finit toujours par des arguments bas au possible : « de toutes façons ça sera réglé dés que tu seras partie »/ »tu vas me tenir la jambe jusqu’à ce que je dise ce que tu veux entendre non ? »/ »je suis avec toi pour que tu te plaignes pas et avoir la paix le temps que tu es ici ».

Les gens me rendent malade à en crever, et cette fois, ce n’est pas juste une question de gastro. Pourquoi ce qui naît dans le coeur des personnes que je rencontre est-il toujours noir, et vil ? J’ai l’impression de motiver tellement de bonnes choses en moi pour ces êtres : les comprendre, être patiente, être douce, les choyer quand ils vont mal… Mais sitôt qu’ils vont mieux, ils vous démolissent. Comme si rien ne devait rester pour prouver qu’à un moment, ils ont été faillibles au vu et au su de tous.

Et pendant ce temps, qui me prend sous son aile pour panser mes plaies ? Qui tente de me comprendre, me soutenir au quotidien, me soulager de mon fardeau ? J’en ai assez d’être une bonne personne, ça ne paye pas. Je vais devenir odieuse et comme ça j’arrêterai de me demander ce que j’ai fait pour mériter ça : je le saurai.

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