Les Ahem! du Bonheur

30 mars 2007 à 22:35

Ok, j’ai un post à faire aujourd’hui, ça fait deux ou trois jours que je l’ai en tête mais avant de commencer, vous devez me jurer que jamais vous n’en parlerez autour de vous, et que dans les posts à venir, nous ferons comme si celui-ci n’avait jamais existé. Et si vous m’en reparlez, c’est bien simple, je nierai en bloc, ne me mettez pas au défi d’effacer ce post, j’en suis capable.

Donc oui, aujourd’hui, le sujet est : « Les Anges du Bonheur, cette série trop souvent sous-estimée ». Mais si. Cessez de rire, ça devient humiliant, là.

Cette drôle de nostalgie s’est insunée en moi il y a deux ou trois jours environ, guère plus, lorsque j’ai remarqué qu’un membre de l’équipe de SeriesLive avait ajouté la fiche Promised Land, spin-off de la série que j’ai déjà citée plus haut, ne m’obligez pas à le répéter. Immédiatement, m’est revenu en mémoire l’épisode de la série d’origine (déjà citée, donc), où le spin-off était présenté au public, épisode cross-over qui a bien été diffusé en France, lui, à la différence du spin-off Promised Land, si vous suivez.
Ou bien était-ce carrément le pilote de Promised Land que M6 nous a vendu comme un épisode des Anges du Bonheur ? Peu importe. (Merde, je l’ai re-dit !)

Toujours est-il que dans cet épisode, on retrouve Major Dad (enfin, oui, bref) qui a perdu son job et qui emmène sa femme et ses trois enfants (en fait le plus jeune est le fils de son frère, mais ils l’ont adopté) dans sa ville natale, là où, comble du malheur, il ne trouve pas de boulot. Mais les anges lui soufflent à l’oreille qu’il doit absolument faire revenir en ville la fille d’Erasmus (le doux ami de sa mère, je crois) en ville, donc il a droit à tout un périple initiatique en bus à travers les Etats-Unis pour aller la voir et la convaincre de revenir au pays et quitter sa vie aisée dans je-ne-sais-plus-quelle grande ville, périple pendant lequel il retrouve la foi et au terme duquel il finit par prendre la décision de parcourir le pays en caravane avec sa famille (son épouse était instit, ça facilite les choses côté éducation), moitié pour répandre la bonne parole, moitié pour se chercher, enfin bref, on sent que c’est initiatique à tous les niveaux. Fort bien.

En fait cet épisode nous prépare à un autre, celui-là étant vraiment épatant, où l’on retrouvait la toute aussi épatante Delta Burke (vous ne la connaissez sans doute pas et pourtant vous l’avez nécessairement déjà vue, par exemple les fans de Loïs & Clark se souviennent sans doute de Myrtle Beech ?) qui découvrait que, le fils qu’elle avait pensait avoir vendu à son mari alors qu’elle n’était qu’une junkie, là, eh bien c’est le fils adoptif des Greene, les héros de Promised Land justement ! Magistral épisode où non seulement nos angelots sauvent Delta de la drogue (et, vraisemblablement, la prostitution), mais ensuite la poussent à s’expatrier à l’autre bout du pays, où elle tombe sur la maison d’Erasmus qui justement sert de point de chute aux Greene, à la suite de quoi elle devient toute douce toute calme (elle met même des pulls en tricot), évidemment c’est le moment choisi par les Greene pour rappliquer pour Thanksgiving, et là tout s’emballe, Delta essaye de se réconcilier avec Dieu et son fils en même temps, le père adoptif (et accessoirement ex-beau frère) lui en veut à mort puis lui pardonne, et puis en plein milieu de la soirée de Thanksgiving ya un orage comme c’est pas permis et pour sauver son fils resté dans la caravane des Greene dans le jardin, Delta n’hésite pas à affronter les flammes pour le sauver, et elle en meurt. Et c’est beau.
Dit comme ça, ça paraît pas, mais je vous jure, bel épisode. C’est juste que c’est viscéral, j’ai du mal à le dire sans avoir l’air cynique. Mais promis, bel épisode.

Bref. Donc du coup, j’ai commencé à me demander : mais alors, si cet épisode (certes rocambolesque, mais touchant et bien mené) a su me séduire, peut-être que d’autres ont été bons, aussi !

Eh bien justement, oui ! Et là me vient en tête l’excellent épisode (ou double épisode ? je sais plus tout d’un coup) qui s’est déroulé en Chine : L’esprit de Liberty Moon. Magistral épisode osant non seulement parler de la situation politique en Chine (c’est dire si l’air de rien la série est parfois sortie de l’esprit bon enfant dans lequel on aime à la classer à la va-vite), mais aussi d’immigration, de torture… Et, avantage non-négligeable, on y retrouve Adrian Pasdar qui a certainement choisi l’un des meilleurs épisodes de la série pour se commettre dedans, preuve qu’il est aussi intelligent que beau (c’était pas ultra-nécessaire de le souligner, mais j’y tiens). C’était pas un de ses rôles les plus puissants mais au moins il n’a pas échoué dans un épisode niais.

Dans cet épisode, on a donc une jeune Chinoise qui a subit la révolution culturelle, et qui y a perdu son mari, et sa fille, dont elle n’est pas certaine qu’ils soient encore en vie mais ça ne l’empêche pas d’espérer. Le love interest de l’affaire (j’ai nommé Adrian Pasdar) fait son possible pour l’aider dans ses recherches, tout en essayant de son côté de faire les affaires pour lesquelles il est en Chine : il s’avère que ça va quand même bien aider à faire avancer les recherches de notre Chinoise, qui finalement, après bien des péripéties que je vous épargne, va se retrouver enfermée en prison, sans passer par la case départ ni toucher 20 000, et que Monica l’angelot accompagne donc pour la guider. Et là, attention : scène de torture. Bon c’est pas insoutenable, mais c’est quand même bien dur, on n’en est pas à des extrêmités à la Oz ou autres mais ça reste très percutant. Et je veux pas vous spoiler, mais ça finit même pas bien pour la Chinoise que même les anges ne peuvent pas sauver. C’est dire si l’épisode sort des sentiers battus.

Alors au final, pourquoi tant de monde (moi y compris la majeure partie du temps) pense que Les Anges du Bonheur est une série peu profonde, complètement initéressante et à but uniquement prosélyte ? Avons-nous tendance à juger une série à l’aune de son public, par exemple ? Ou bien estimons-nous qu’en avoir vu un, c’est les avoir tous vus ?

La seule existence de ces deux épisodes (mais ne croyez pas qu’ils soient les seuls, ce sont simplement les deux dont je me souviens le plus clairement) prouve que, parfois, il faut quand même gratter un peu.

Bon maintenant, de garder en mémoire cette leçon sur « dont judge the Holy Book by its cover » à donner une seconde chance à des séries qui m’ont ennuyées dés les premières secondes du pilote, il y a un pas que je ne franchirai pas. Mais peut-être pouvons-nous parfois réviser notre jugement sur des séries qui ont plus à offrir que les intrigues bidimensionnelles qu’on les soupçonne de nous balancer chaque semaine…

Et puis très sincèrement, je vais continuer mes fouilles pour retrouver l’épisode avec Delta Burke que j’ai, quelque part, sur une vieille VHS, parce que vraiment, ça le faisait.

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