DOM THOM face à son Destin

3 avril 2008 à 18:00

Je réalise que je n’ai pas eu le temps de vous expliquer l’après-midi d’hier. Epique, pourtant, ce serait dommage de vous en priver.

Monsieur Patron nous a réunies dans son bureau en début d’après-midi pour faire un point sur les dossiers en cours.

Déjà ça commençait bien, au moment où il m’appelle pour me dire qu’on pouvait venir le voir, DOM THOM gueulait dans son téléphone « Ouais, je descends fumer une clope là, j’arrive ». Elle raccroche et là, non sans jouir intérieurement, je lui dis « il veut qu’on passe le voir maintenant ». Oh le bel orgasme. C’est mesquin mais on se raccroche à ce qu’on peut…

Donc pendant tout le point, elle a fait la gueule. Elle prenait vaguement des notes (l’histoire allait montrer qu’elles ne serviraient à rien), répondait sèchement, bref elle faisait sentir à Monsieur Patron et à son point qu’ils avaient sérieusement contrecarré ses plans de cloper en Paix.

Dra-ma-ti-que. Alors évidemment, j’ai fait encore plus attention à être souriante et serviable, je le suis naturellement mais là j’ai pas lésiné sur les bonnes intentions, genre la gentille petite assistante docile et complètement heureuse d’être dévouée, le truc auquel même le patron le moins imbu de lui-même ne peut pas résister.

Juste pour le plaisir de la comparaison. Et ça a marché puisque Monsieur Patron lui a envoyé quelques piques l’air de rien (« il faudra vous partager le travail, cette fois », « c’est un travail d’équipe… enfin normalement aussi mais ce soir, pour de vrai »). Monsieur Patron punit tous les méchants dans son costume de superhéros !!!

De retour dans le bureau, elle a jeté son calepin sur le bureau, a soupiré comme si c’était son dernier souffle, et a bougonné « je te jure j’ai rien compris ». Ce qui, traduit en Français, signifie « ça me fait chi*r de faire fonctionner mon cerveau et j’ai pas l’intention de m’y mettre ». Et là-dessus elle a été fumé sa clope, NAN MAIS !

J’ai avancé mon travail, j’ai rien dit, et quand elle est revenue, bah, elle râlait toujours, rapport au fait que la pause clope était finie et qu’il fallait bosser. Et qu’apparemment elle n’allait pas y couper.

C’est là qu’elle a démontré qu’elle avait pris des mots en note au pif. Elle m’a demandé ce qu’elle devait faire sur son dossier (t’as de la chance que j’écoute plus que toi ce qui se dit !), m’a demandé comment faire ci, comment faire ça, et puis tu peux m’imprimer tels documents qui sont sur le répertoire partagé (apparemment lancer une impression c’est très fatigant), et puis il faut vraiment faire ça pour le dossier du ministre ? Bon mais, c’est sûr ?

Avec une patience que je ne me connaissais pas, j’ai donc expliqué à DOM THOM tout ce qui avait déjà été dit par Monsieur Patron (pourtant plus ya de relais, moins l’info est bonne, mais bon), en me disant que, courage, tout ça payerait un jour si on vivait dans un monde un tant soit peu juste.

On a fini à 20h00, hier. Pour diffuser mon dossier je devais attendre le sien, donc j’étais bloquée à cause d’elle. Mais c’était si bon de la voir bosser que j’en ai été remboursée. Au moins au centuple ! Pis ça me fait encore des heures à récupérer… un jour…

Du coup ce matin, quand Monsieur Patron nous a dit « il faudrait faire un complément au dossier d’hier avec les documents que j’ai reçus hier à 21h… et les finir pour dans 30mn », la coupe DOM THOM a débordé. Une fois dans le bureau elle a tempêté.

Pourquoi ? Mais c’est en fait très simple, l’assistante DOM THOM a très bien cerné la façon de travailler de Monsieur Patron, qui n’a jamais été que directeur de cabinet d’un ministre, qui s’est vu remettre l’ordre national du mérite, qui actuellement exerce de hautes fonctions :

– Monsieur Patron ne sait pas s’organiser (il aurait très bien pu y penser hier soir)

– Monsieur Patron « met trop la pression » (imprimer 8 dossiers de 10 pages chacun en 30mn, étiquetage des dossiers compris, c’est faire stresser les gens)

– Monsieur Patron ne sait plus ce qu’il fait et mélange tout (sinon il se serait aperçu que ces fiches n’ont pas d’importance et que le ministre n’a pas besoin de les voir)

– Monsieur Patron ne se rend pas compte de notre charge de travail (si-si, elle a osé)

DOM THOM face à son Destin d’assistante, c’était une vraie tragédie grecque. Elle vous explique le plus sérieusement du monde qu’il n’est pas question qu’elle respecte les délais impartis : « moi je préfère faire les choses tranquillement ». On avait remarqué ! Que le ministre ait besoin d’un dossier pour dans 30mn, ça ne l’effleure pas, le plus important c’est que personne ne la bouscule.

J’ai essayé de lui expliquer que « s’activer, ce n’est pas stresser » et que « en même temps on n’était plus là hier à 21h quand il a reçu ces documents, et on avait déjà transmis les dossiers », la logique glisse sur elle.

La logique ne peut rien contre la mauvaise foi, de toutes façons.

PS : le temps que je tape ce petit texte, DOM THOM a commencé à trier des factures. Persos, ça va de soi. En râlant à voix (très) haute, ça va de soi.

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1 commentaire

  1. PM dit :

    Mais dis-moi, ta Dom Thom, c’est ma Modavia à moi! On a toutes les 2 notre boulet! Si c’est pas mignon ça…

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