Compte à rebours avant le néant

4 mai 2008 à 21:53

Je ne sais pas combien de temps il reste, mais je sais que le compte à rebours a déjà commencé.

Je n’ai plus aucune confiance, et n’ai plus envie de me battre pour la reconstruire alors que lui-même ne consent pas le moindre effort pour me conserver dans sa vie. Il y a quelque chose comme deux semaines, il m’a refait le coup du « je veux pas qu’on coupe les ponts », et le pire c’est que je l’ai encore cru, mais que fait-il pour l’éviter ? Il m’appelle une fois, et pense que ça lui garantit que je resterai là pour lui quoiqu’il me fasse endurer. Il sait que pour moi il n’y a rien de pire que le silence mais c’est très exactement ce qu’il me fait endurer, parce que lui veut être « libre », parce que ce dont lui a besoin est la seule chose qui compte, et que sa prétendue amie n’a qu’à se rendre disponible lorsqu’il en a besoin, mais jamais l’inverse.

Et parce qu’il me veut pour amie lorsqu’il en a envie, mais lui n’est pas là lorsque je voudrais lui parler, notre amitié est morte avant même de vivre réellement.

Combien de temps avant qu’il disparaisse de ma vie ? Je viens de m’apercevoir que je me posais déjà la question il y a 4 mois et qu’en dépit de ce qui s’est passé entretemps, RIEN n’a changé. Il est toujours dans l’inertie. Il attend que ça se passe tout en me disant qu’il ne veut pas que ça se produise. Il n’a que le silence à m’offrir et s’étonne que ça me détourne plus encore de lui.

Je n’ai qu’un grand trou dans le coeur, et il se contente de dire qu’il s’en veut, sans éviter de l’élargir plus encore.

Il y a une semaine il était gentil au téléphone. Presqu’attentionné. Je me suis dit qu’il avait vraiment essayé de faire quelque chose. Mais ce n’est pas vrai. C’était juste parce qu’on était dans un bon jour, pas parce qu’il se préoccupait de ne pas me perdre. Après une semaine de silence radio alors qu’il s’était engagé à un certain nombre de choses (m’appeler pour tester sa ligne, m’envoyer un fichier tout bête qu’il me promet depuis deux semaines, etc…), je comprends que ce sera toujours comme ça. Qu’il ne veut pas me perdre mais qu’il fait tout pour que ça arrive. Si pour des choses bénignes il n’est pas capable d’être là, je ne vois pas quel genre d’ami il a l’intention d’être pour moi.

Ce type n’a toujours pas compris que tout a des conséquences, y compris le fait de ne rien faire. Sa passivité fait du tort, c’est même ce qui m’a fait tant de mal ces derniers mois, il le sait, et il attend que je lui fasse remarquer que je souffre pour s’en vouloir, dire un petit mot, et recommencer. Encore et encore. Jusqu’à ce que je n’aie plus d’autre choix que de l’éliminer de ma vie pour me protéger.

Il veut à la fois se libérer de toute forme d’attache, être « libre », et en même temps me garder pour amie. Mais à quel genre d’ami rend-on impossible tout contact ? A quel genre d’ami propose-t-on soi-même d’appeler pour ne jamais le faire ? C’est seulement quand il veut, comme si j’étais son amie quand il en a envie, mais qu’il n’était jamais mon ami quand moi j’en ai envie. C’est une relation, ça ? Qu’il s’achète un ours en peluche auquel parler, qu’il pourra ranger dans un placard quand il n’en aura plus besoin, ça reviendra au même. Je suis une personne, pas un objet. Ce que je ressens devrait aussi compter. Mais je dois toujours me le mettre derrière l’oreille parce qu’il veut être « libre ».

Ce n’est pas mon ami. C’est un ex qui cherche désespérément à ce que ça se passe dans de bonnes conditions, mais sans jamais avoir à se donner du mal.

C’est raté, tu m’entends ? Tu as tout planté. Et je commence lentement à te détester et à me dire que je veux te voir disparaitre de ma vie, parce que de toutes façons tu n’y es pas vraiment. Si je ne peux pas parler à mon prétendu ami quand je le veux, si je ne peux pas être au courant des choses qui nous concernent tous les deux, alors je ne vois pas ce que je fais là, et je ne vais pas y rester. Tu le sais, je te l’ai déjà dit ouvertement, et tu ne fais rien pour l’éviter. Et je t’interdis d’être désolé alors que tu sais très exactement que tu pourrais l’empêcher en te donnant un peu de mal.

Ca me coûte de couper les ponts, mais pas autant que ce sentiment de rejet constant que tu m’infliges à répétition.

Je suis bien mieux en étant libre de toute attache, moi aussi. J’avais éliminé tous les pseudo-amis de mon existence parce qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée ; je te l’avais dit : tous ceux qui n’étaient là que pour plaisanter mais n’étaient pas capables d’assurer, je les ai virés de ma vie. Si tu ne veux pas faire mieux, je ne vais pas insister, je te rayerai simplement de ma vie comme je l’ai fait pour les autres, et ce ne sera que la conséquence directe de ton silence obstiné.

Si j’étais ton amie, je n’aurais pas à te courir après juste pour discuter et être au courant de ce qui se passe sur nos projets communs. Et je n’ai plus l’intention de le faire. Tu vas me perdre, tu sais pourquoi, cette fois c’est écrit noir sur blanc et tu n’as plus d’excuse.

Alors assume ce que tu veux, dans un sens ou dans l’autre, mais ne t’avise pas de me refaire le coup du pauvre petit qui est désolé d’être égoïste, et qui voudrait tellement être quelqu’un de moins lâche, quand tout ce que tu fais prouve très exactement que tu n’a pas envie de changer. Si tu veux que je sois ton amie, sois le mien. Il n’y a plus la moindre raison pour que je tolère tes silences de la sorte.

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