Comme une ombre blanche

24 juin 2008 à 21:29

Ami téléphage, je sais que tu viens aussi me rendre visite pour entendre parler de séries dont personne d’autre ne parle. Alors tu vas être à la fête : aujourd’hui j’ai choisi de te présenter une série qui n’est (pour autant que je sache) jamais passée en France, qui a pourtant duré 3 saisons… et qui date de 1978 ! Je sais que ça te plaît, ami téléphage (et pas qu’à toi si j’en crois mes stats), et ça me fait plaisir aussi, alors pourquoi se priver ?
Avant Coeurs Rebelles la série, avant Esprits rebelles le film, il y avait donc The White Shadow, et tu n’en savais rien. Mais lady est là pour te tirer de ton ignorance.

Le héros de cette série, c’est Ken Reeves, et, comment te dire ? Ken Reeves, c’est un peu le fils que ta mère aurait voulu avoir. Oui, elle t’a toi, mais elle aurait préféré Ken Reeves. Mets-toi à sa place : le sourire adamantin, la mèche blonde savamment ondulée sur le côté, de l’énergie à revendre, un solide sens de l’humour… tu ne fais pas le poids.
Et puis c’est quand la dernière fois que tu as joué avec les Chicago Bulls ? Allez, sois beau joueur, cède ta place, ça fera plus plaisir à ta maman que les fleurs que tu lui as offertes pour la fête des mères.

Le pilote s’ouvre sur plus de 3mn sans la moindre ligne de dialogue, et je te prie de me croire, ça impressionne. On y suit la brillante carrière sportive de Ken Reeves, son accident, sa blessure au genou, sa lente rééducation, et son retour dans l’équipe. Seulement il faut se rendre à l’évidence, passé la trentaine, avec un genou encore fragile, revenir sur le devant de la scène, c’est pas gagné pour le gentil Ken. C’est du moins ce que son ami Willis, proviseur d’un lycée pas super bien fréquenté (ç’aura une vague importance par la suite), lui dit afin de préparer le terrain pour la proposition qu’il a à lui faire : « tu plaques ta carrière professionnelle, tu laisses tomber la gloire, tu oublies aussi l’argent, et en échange, je t’offre… un poste de coach dans mon lycée pas super bien fréquenté ». C’est cadeau.

Une offre qu’on ne peut pas refuser, mais comme Ken Reeves, il est le fils idéal, on l’a dit, eh bien tout naturellement il décide de tenter le coup, et en moins d’un pilote, il prend son boulot très à coeur.

Parce qu’être coach, surtout dans un lycée par super bien fréquenté, ce n’est pas une sinécure, et il ne s’agit pas que de sport. Il s’agit d’éducation. Et la bande de lycéens rebelles, je-m’en-foutistes et un peu délinquants sur les bords, elle a bien besoin d’une éducation solide, avant qu’il ne soit trop tard. Et ça, Ken Reeves le magnifique, il a tout de suite capté. Je te l’avais dit qu’il était meilleur que toi, on peut pas lutter contre un mec pareil. Surtout s’il fait près de deux mètres.

Comme la série est née avant toi, ami téléphage, on ne se permettra pas d’en dire qu’elle est super convenue, qu’on a déjà vu le pitch cent fois et tout, parce que ce serait plutôt l’inverse. Aux Etats-Unis, The White Shadow a quand même marqué son temps, bon pas autant que d’autres, mais le fait d’être la première série avec un cast à majorité colorée (blacks et hispanos forment la majorité des rangs indisciplinés de l’équipe de basket ball) a quand même laissé un certain souvenir.

Et pourtant, pour une première incursion dans le genre « école pas super bien fréquentée avec des minorités en situation d’échec », The White Shadow a su éviter un certain nombre de clichés, permettant aux jeunes lycéens d’être sympathiques et pas caricaturaux. Ce qui est bizarre c’est que, les clichés, on en voit dans des séries d’aujourd’hui alors que celle-ci a ouvert la voie. Va comprendre.
Le pilote est assez classique, c’est vrai, Ken Reeves est tellement parfait que c’en devient un peu trop facile, et ce contre quoi il doit lutter (indiscipline, absentéisme, problèmes financiers de ses élèves…) ne vous remuera pas les tréfonds de votre âme. Mais la série est très plaisante à regarder, avec un univers saturé d’hormones mâles chaleureuses (hou ! parfait pour moi) qui font rapidement corps, et créent une vraie ambiance d’équipe. Tout le monde l’a bien vite adopté, ce bon coach, et tant mieux puisqu’on se serait puissamment ennuyés s’il avait dû batailler pendant toute une saison pour s’imposer : Ken Reeves, l’essayer c’est l’adopter, demande à ta maman.
L’univers de la série ne tourne rien exagérément au dramatique, mais les personnages ont quand même de la crédibilité… l’équilibre est donc bon.

Avec fermeté mais tendresse, Ken Reeves s’apprête à aider ses élèves à progresser, au basket comme dans la vie, et à les suivre pas à pas… comme une ombre blanche. J’y peux rien, ça m’a touchée.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. Yjuama dit :

    Ca donne envie, mais la vraie question est de savoir ou peut-on trouver cette série ?

  2. Nakayomi dit :

    Hum… J’aime bien quand tu t’adresses à moi de cette façon, Ô Grande Prêtresse de la Téléphagie… Et tant pis pour le côté un peu Franck Dubosc ! (aouch)… Hum… Sinon… Sinon… C’est pas Keanu Reaves le héros ? C’est pas Michelle Pfeiffer non plus ? Roh… (Non, j’avoue que j’ai pas ce côté aventurier sur les anciennes séries comme ça… *blush*)

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