Home alone together

11 juillet 2008 à 22:33

L’une des caractéristiques du téléphage, c’est d’être d’une curiosité dévorante, parfois en dépit de son propre bien. Vous le savez, j’ai pris l’habitude de vous parler ici aussi bien des toutes dernières nouveautés (même quand je suis la seule à ne pas en penser que du mal), comme de séries plus anciennes, voire même antiques.
En ce moment, les pilotes et les preairs ne manquent pas, mais avant d’y venir (avec tout bientôt The Mentalist par exemple), j’avais quand même envie de vous proposer un post sur La Vie à Cinq. ‘Zen faites ce que vous voulez.

Pourquoi La Vie à Cinq ?
Parce que lorsque M6 l’a diffusée, moi, je ne pouvais pas regarder. Je suis donc totalement passée à côté de ce drame dont beaucoup parlaient, et en bien, en plus. J’en connaissais l’histoire et le cast, faut pas croire, je me documente même sur ce que je n’ai jamais vu, m’enfin bon, ça n’allait pas bien loin. Cela dit, je crois quand même qu’une fois je suis tombée sur un épisode tardif (Charlie n’avait pas une copine blonde qu’il voulait épouser sur la fin ?), mais ça s’est arrêté là en tous cas. Et s’il y a bien une chose que je déteste, dans la vie, c’est de rester dans l’ignorance.

Alors, puisque j’en ai eu l’opportunité, je me suis prise par la main et j’ai attaqué le pilote par la face nord. Sans attente, sans espoir, sans préjugé… Juste pour voir ce qui avait ému tant de monde des années durant.

Le pilote s’ouvre donc sur les déboires des enfants Salinger, déboires qui se placent de prime abord plutôt du côté des bêtes contingences domestiques : une nounou à dénicher, un évier à déboucher… Evidemment on se demande un peu pourquoi ils gèrent ça tous seuls ; d’ailleurs la mise en place est un peu brouillon et je me suis fait la réflexion qu’heureusement, je savais déjà que les parents étaient morts. Mais lorsqu’on l’apprend, ça ne nous émeut pas outre-mesure. Ce n’était donc pas un effet de style, mais une première faiblesse.

C’est d’ailleurs le véritable drame de ce pilote : la situation pourrait être amenée avec sensibilité, mais on a l’impression que les scénaristes ne savaient pas trop comment nous le dire. Peut-être craignaient-ils de tomber dans un trop lourd pathos mais du coup, la scène où le décès des parents est explicité tombe carrément à plat et c’est l’effet inverse qui est obtenu. C’est vrai aussi que le jeu de l’irritante Neve Campbell n’aide pas, non plus.

Mais alors, où est l’émotion ? Dans pareille situation, on s’attend quand même un peu à s’en prendre plein la poitrine. Soit, vu que le décès est encore récent (six mois plus tôt), on nous la jouait carrément violons (c’est clichés mais si c’est bien fait, ça peut s’assumer), soit on nous présentait des personnages combatifs faisant des efforts monstrueux pour que la vie reprenne ses droits. Or, sur cinq personnages, on en a rien moins que trois qui sont d’une fadeur ahurissante, et un quatrième qui, étant un bébé, n’a pas grand’chose à offrir de toutes façons.

Alors, qui reste-t-il ?
Une personnage (et une comédienne) d’un charme fou : Claudia. Cette petite fille en plein éveil intellectuel et artistique est une force vive qui éclipse systématiquement le reste de la fratrie sitôt qu’elle apparaît à l’écran. Elle a tous les atouts : candeur, vivacité d’esprit, maturité… et évidemment, un regard un peu perdu, ce qui se conçoit vu les circonstances.

Mais est-ce que ça suffit ? A moi, non, je vous le dis tout net. Je n’ai pas trouvé la force d’aller au bout de ce pilote. C’est Neve Campbell qui m’en a définitivement découragée, d’ailleurs. Le look pseudo-rebelle alterné avec les balbutiements d’ado bécasse, ça m’a complètement achevée. Et puis à vrai dire, une fois qu’on a su que tout ce petit monde était orphelin, il n’y avait plus vraiment d’enjeu. Oui ils sont tous seuls, oui ils ont des soucis d’argent, mais qui se demande sincèrement s’ils s’en sortiront ? Je ne me le suis pas demandé, par exemple.

Finalement, en dépit du cliché que ç’aurait été, il aurait peut-être été intéressant de placer ce pilote six mois plus tôt dans la chronologie, par exemple lors de l’annonce du décès des parents. J’imagine bien le truc : le pilote s’ouvrant sur les 5 enfants assis dans la salle d’attendre froide d’un hôpital, abattus et hagards, silencieux et sous le choc après avoir appris que leur vie allait changer pour toujours. Quitte à opter ensuite pour une ellipse temporelle et gérer l’après avec plus de recul. Mais au moins, on aurait ressenti un petit quelque chose. Là rien, le néant.
Cela dit je suis prête à parier qu’une scène approximativement ressemblante a dû être tournée ensuite, pour un flashback ou deux, l’occasion dramatique est trop belle et aucun scénariste en pleine possession de ses moyens intellectuels ne la laisserait filer !!! Pas vrai ? Hein ?

Enfin bon, il ne sert à rien de réinventer ce pilote. En l’état, ces douze premières minutes n’ont pas su me convaincre. Ce qui veut dire que ces 14 dernières années, je pensais avoir loupé quelque chose, et ce n’était pas le cas. En fait, je vais même aller plus loin ; aurais-je patienté aussi longtemps s’il ne s’était agi d’une série dont j’ai entendu tant de choses ?

Je sais qu’une série n’est pas son pilote, à plus forte raison pour une série dramatique. Qu’on ne peut la résumer à lui, et qu’il faut bien souvent lui laisser l’occasion de mûrir, mais ici, j’ai ressenti un grand vide ennuyeux, là où je pensais m’attacher aux personnages, en attendant que passent les scènes d’exposition. Des personnages majoritairement fades, une trame scénaristique sans enjeu… Pour quelqu’un qui pensait n’avoir pas spécialement d’attentes, je suis étonnamment déçue.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Je suis passé aussi à côté de la série (mais bon, a priori, tu ne m’en tiendras pas rigueur ! ). Elle est bien repassée sur Virgin… Euh Europe2 TV y’a pas longtemps, mais bon… Pas le courage (trop envie de voir autre chose, surtout que c’était une chaîne qui buggait pas mal chez moi). Malgré la présence de Matthew Fox… Pour Neve Campbell, je l’aimais bien dans Scream…

    Mais finalement, est-ce que voir a posteriori ce type de série n’est pas un handicap pour elle, quand tant de choses sont passées ? (Autant, quand on revoit une série, j’dis pas, mais pour la découvrir, à mon avis, ça fausse un peu… Même si, quand il y a vraiment quelque chose qui nous aurait plu à l’époque, y’a pas de raison que ça n’y soit pas maintenant… Mais bon… Quand même ! )

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