Endless sorrow

19 septembre 2009 à 20:24

Un regard en arrière alors que la nouvelle saison démarre : qu’aura été pour moi la saison 2008-2009 ? Le mot-clé a résolument été : « adieux ».

Alors que je m’enflammais sincèrement pour des séries qui, pour la première fois depuis des années, au-delà du simple divertissement, avaient su me toucher profondément, j’ai dû subir leurs annulations successives. Pushing Daisies, Life… Ce n’est pas tant le déchirement sur le moment qui permet de prendre la mesure de l’attachement, que la persistance dans le temps de la douleur.
Mais ces séries ont-elles pour autant fait leur entrée au Panthéon de mes préférées ?

Ce qui qualifie une série préférée pour le titre en question est souvent flou. Sur le moment, bien-sûr, on adore, mais c’est le temps qui décide réellement de ce statut. Les indices relevés sur le vif ne sont pas suffisants pour conclure.
Quand une série est annulée, c’est souvent dans un brouhaha de glapissements d’horreur (« naaaan ! j’adorais cette série, c’était la meilleure de tout l’univers ! »), mais combien de ces téléphagiques orphelins ressentiront un manque à quelques saisons de là ? Il semble parfois même que sur certains, l’annonce de l’annulation ait des vertus érogènes, et qu’une série annulée dans la fleur de l’âge devienne de facto une série préférée. Combien sont-ils sur les forums à trainer leur misère… jusqu’à ce qu’une nouvelle série reprenne le titre à la rentrée suivante et que tout soit oublié ?

Toutes les séries que j’ai regardées assidûment n’ont pas nécessairement mérite le titre de « séries préférées », puisqu’on en parle. et parfois, je n’ai pas pu être assidue, mais ça ne m’a pas empêché de sentir très précisément que la série, sans hésitation possible, en était. Je n’ai vu qu’un épisode de la saison 1 de Rude Awakening, plusieurs de la saison 2 et presque toute la saison 3, mais l’intégrale n’est pas utile pour pouvoir proclamer que la série compte parmi mes préférées. D’un autre côté, j’ai vu tout Ally McBeal, et pour autant ce n’est pas du tout son cas. A chacun sa place et d’ailleurs même Reba ne fait qu’approcher le podium sans y poser le moindre orteil.

Alors, bilan ? Environ 6 mois plus tard, je sais confusément que Life, qui avait percuté mon âme de plein fouet par son personnage principal, a désormais les caractéristiques d’une série que je vais regretter… encore un peu. J’ai plaisir à regarder mes DVD saison 1, mais je finirai par en faire mon deuil, et probablement que dans quelques années, au train où vont les choses, quand on me demandera mes séries préférées, je ne la citerai pas.
Et puis, pas loin d’un an plus tard, je sais que Pushing Daisies a d’ores et déjà atteint le statut rarissime de « série préférée ». Le simple fait de tomber par hasard sur une photo d’Anna Friel lors d’une recherche Google qui n’a rien à voir, et d’alors ressentir un douloureux pincement au cœur, est de ces signes qui ne trompent pas. Je lis une news sur une grille de rentrée, et en voyant que la série va être diffusée sur telle chaîne de la TNT, une larme roule sur ma pommette, et je sais qu’on m’a enlevé une série qui résolument signifie beaucoup.
Je n’ai pas besoin de faire un gros effort de mémoire pour faire remonter le flot de souvenirs typiquement téléphagiques liés à Pushing Daisies : l’attente du nouvel épisode, le ressenti devant les trouvailles musicales ou graphiques, le cœur qui s’envole de ravissement, la densité soudaine de l’air autour de moi lorsque je rangeais mon épisode en sachant qu’une nouvelle semaine me séparait du suivant… ces choses un peu sentimentales qu’on ne ressent pas devant toutes les séries, et qui ne s’expliquent pas.

Avec les adieux viennent forcément les questions : et ensuite ?
Remplacer ? Forcément impossible. Parfois on essaye quand même, mais ce n’est jamais de cette façon qu’on commence une nouvelle histoire téléphagique. Là aussi, c’est le temps qui décide. On sait, en tous cas, qu’il n’y aura pas de réincarnation possible. Aucune de mes séries préférées n’a jamais pu me donner l’impression que je l’avais trouvée dans une autre plus tard. Ce qui est perdu l’est pour toujours. Mais c’est vrai aussi qu’il n’est pire aveugle que celui qui refuse de voir.

En fait, plus j’y pense et plus 2008-2009, sur un plan téléphagique, aura été pour moi une saison de deuil. Du coup je redoute que 2009-2010 ne soit qu’une saison de rebond. Il faut attendre que se fasse la guérison, lentement.
La période des pilotes commence, on verra après tout, mais je sens bien qu’il est trop tôt.

C’est pour ça aussi qu’après l’arrêt de Pushing Daisies, je n’ai plus su faire durer mes coups de cœur. Mon coeur de téléphage est antidérapant pour un moment encore, rien n’accroche vraiment. Ca a aussi ses bons côtés ; je ne me fixe pas et donc découvre à tour de bras ; il n’y a de la place pour rien alors il y a de la place pour un peu de tout. Mais dans le fond, je suis une téléphage attristée.

J’imagine qu’on a tous une histoire de ce genre, d’une annulation pas comme les autres, qui fait parfois dire que rien ne sera plus jamais comme avant et qui ébranle notre téléphagie dans son ensemble. On sait qu’on n’est pas vraiment fâché, mais quelque chose s’est tout de même abimé. C’est ça aussi, une passion. Il faut admettre que ça fait partie de la vie téléphagique que de tomber amoureux puis de devoir rompre brutalement avec une série. Oui, c’est le temps qui résoudra tout…
Mais vivement la cicatrisation, quand même.

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2 commentaires

  1. Nakayomi dit :

    J’aime beaucoup la photo (la première fois que je la vois d’ailleurs)…

    Sinon, en réfléchissant bien, est-ce que j’ai le cas d’une série qui pourrait faire figure de Pushing Daisies dans mon cas ? *réfléchis* J’ai l’impression que non… Ce n’est pas encore arrivé. Et tant mieux pour moi quelque part…

    Parce que oui, je suis assez d’accord avec toi concernant le fait qu’on peut aimer beaucoup de séries mais qu’il n’y a que quelques élues qui auront cette place particulière (que c’est le temps, le plaisir qu’on prend, qui nous le dira). Et jusqu’à maintenant, mes élues semblent toujours avoir eu une durée de vie assez longue pour ne pas avoir de pincement au coeur, avec la sensation d’en avoir fait le tour et tout.

    Pourtant, j’aurai pu penser à Firefly, mais je n’étais pas autant attaché (peut-être qu’avec une saison 2)… J’aurai pu penser à Hex mais il y avait aussi une sensation de fin (-très- ouverte qui me satisfaisait quand même)…

    Quant à chercher à remplacer… Il y a plusieurs façon de voir… Mais jamais une série peut prendre la place d’une autre à mon avis… Juste se mettre à côté ou au dessus, à se trouver une petite place dans le coeur téléphagique…

  2. Jérôme dit :

    En ce qui me concerne, voir s’arrêter K 2000, A LA MAISON BLANCHE, STARK RAVING MAD, SPORTS NIGHT, ONCE & AGAIN ou URGENCES a été dur, mais il me suffit de penser aux retours ratés d’UN TANDEM DE CHOC, GALACTICA ou SUPERCOPTER après leur annulation pour me réconforter (un peu).

    Sinon, je déteste PUSHING DAISIES, mais je dois reconnaître que les affiches promotionnelles sont toujours très belles…

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