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11 février 2010 à 21:31

Ah, l’idéalisme des jeunes gens qui entrent dans la profession juridique…!
Hein ? Quoi ? Non. Non-non rassurez-vous. Ceci ne sera pas un deuxième post sur The Deep End cette semaine. J’ai pitié de vous. Non, à la place, je vais vous parler de série nippone.
Ah, tiens, étrange, il ne reste plus qu’un lecteur…?
Nan mais arrêtez, les gars. J’ai pas encore parlé de série asiatique en Février, quoi, zut à la fin ! Revenez et cultivez-vous, c’est un ordre !

Je m’apprête en plus à vous parler d’une série qui a commencé en janvier au Japon, Tokujou Kabachi!!, dont si vous vous souvenez, j’avais déjà un peu causé. Tokujou Kabachi!! occupe la case horaire délaissée par JIN et, je vous prie de le croire, c’est un sacré défi. Et pour s’éviter des problèmes, la série a simplement décidé de ne rien avoir en commun avec son prédécesseur. Rien.

Tokujou Kabachi!! se propose donc de suivre les déboires d’un notaire-conseil, le genre qui remplit la paperasse juridique pour vous quand vous avez eu un petit litige de rien du tout. Mitsuhiro, c’est son nom, est l’un d’entre eux, et son intervention permet à ses clients d’éviter de bien fâcheuses expériences, tout en ne passant pas par la case tribunal. Un rôle idéal pour ce défenseur du faible, ce chevalier en armure prêt à secourir la veuve et l’orphelin.

En toute logique, cet idéalisme forcené s’apprête à être salement malmené au cours de la série, et les réjouissances commencent dés le pilote, où l’on s’assure que notre petit gars va bien retenir la leçon : un bon notaire est un notaire vicelard. Au menu : d’abord, Mitsuhiro va se faire dépecer vivant par son opposante dans une affaire, ensuite, son mentor lui-même va lui asséner une claque magistrale (au propre comme au figuré). Sous la pluie, pour ne rien arranger.

Contrairement à The Deep End ou Hokaben, oeuvrant dans le même créneau, il ne s’agit pas ici de partager le douloureux parcours initiatique du héros, mais d’en rire voire carrément de s’en réjouir. D’ailleurs dans l’histoire, Mitsuhiro a plus l’air d’un abruti fini que d’un notaire à qui je confierais mon dossier, il faut le dire. Abruti ascendant Bisounours, même.

Au contraire, son adversaire, la glaciale Misuzu, nous tire quelques sifflets admiratifs. Afin de prendre la mesure de son talent (qui n’a visiblement d’égal que son absence de scrupules), le pilote nous propose de faire sa connaissance de façon ludique, avec une première affaire n’ayant rien à voir avec Mitsuhiro, histoire de se faire plaisir. Misuzu s’y montre à la fois brillante et redoutable. C’est impressionnant et l’objectif est atteint, le personnage parfaitement brossé.
A la suite de quoi, les scénaristes reprennent leur Mitsuhiro et le jettent en pâture à la cynique notaire, et là, on se marre un peu moins parce que franchement, elle a beau jeu de la lui faire à l’envers, rapport au fait que le gars, je l’ai dit, est quand même un abruti fini.

Le mérite de Tokujou Kabachi!!, c’est avant tout de ne pas prendre son sujet au sérieux. Procédé également connu sous le nom de « c’est n’iiiiimporte quoi ! ». Musique loufoque omniprésente, effets un peu grossiers, couleurs dans tous les sens, acteurs surjouant constamment (à l’exception de Maki Horikita qui campe une Misuzu toute en nuances), rythme effréné… Le pilote e Tokujou Kabachi!! assume totalement son ton de comédie, c’est un festival. Une façon assez futée de ne pas avoir besoin d’être trop pointu sur les subtilités juridiques, en passant, mais au moins le divertissement marche à plein régime pour qui apprécie la comédie grosses tatanes.

La vraie bonne idée de ce pilote, c’est de ne pas avoir cherché à boucler l’affaire qui oppose Mitsuhiro et Mizusu à la fin du temps règlementaire. Mitsuhiro perd un premier round, soit. C’est prévisible mais totalement cohérent vu le profil des deux combattants. Mais les choses ne s’arrêtent pas là et ça fait un peu plaisir, quand même, de voir se développer ce fil rouge fait de revanches et de retours à l’envoyeur.

Globalement, il n’y a pas grand-chose de plus à retirer de ce premier épisode.
Éventuellement, très éventuellement, on pourra picorer çà et là quelques petits détails sur le système juridique nippon, rien de fascinant pour le spectateur occidental, mais pourquoi pas. Après tout, Tokujou Kabachi!! ne va aborder des points de droit que très anecdotiques au regard des grandes problématiques abordées dans la plupart des séries se déroulant dans un tel univers, comme les compensations et dédommagements divers, le remboursement de dettes, les possibilités de rétractation pour un achat…
Initiative amusante à ce sujet : des questions (vraisemblablement tirées d’un quelconque quizz édité par 60 Millions de Consommateurs) sont posées à plusieurs reprises ; l’idée, c’est que les téléspectateurs y répondent par téléphone, et que le gagnant est appelé une fois le pilote fini, par les deux acteurs principaux, en direct ! Il a alors le privilège de les avoir directement en ligne, et de gagner quelques menus cadeaux. Une façon sympathique de la part de TBS d’essayer d’augmenter les audiences, décourageant ainsi les fans des acteurs (extrêmement bankable par ailleurs) d’enregistrer leur épisode pour le regarder plus tard… ou pire, de le télécharger. ‘Zont le mérite d’essayer, ces Japonais.

Bilan, Tokujou Kabachi!! n’est franchement pas une série incontournable. On est loin de JIN, comme vous le voyez. Mais si vous cherchez un divertissement presque totalement décérébré sur un thème d’ordinaire pris très au sérieux, la Justice, alors la série est probablement faite pour vous.
Moi, j’ai regardé le pilote entre midi au boulot, ça m’a vidé la tête complètement, c’était finalement pas si mal. Et c’est après tout une qualité qui en vaut une autre !

par

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1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Fais-moi penser à prendre des notes quand des séries sont suceptibles de m’intéresser, que je les recherche dans quelques mois (ou années) en vostf ! Bon, en l’occurrence, je ne sais pas. D’un côté, je me dis que ça pourrait être sympathique. D’un autre, le côté un peu lourd de l’humour, c’est pas forcément mon trip… Hum… J’sais pas…

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