Lights, camera, action !

13 février 2010 à 23:06

Approchez, Mesdames et Messieurs ! Sous le chapiteau ladytelephagy, plus effrayant que l’homme à deux têtes, plus bizarre que la femme à barbe, plus incroyable que l’homme serpent… venez voir nos monstres légendaires ! Éloignez les âmes sensibles et écartez les enfants !

Car voici… la femme indépendante !
[exclamations choquées de la foule]

…Mais aussi : l’homme mal aimable !

[murmures écoeurés, une femme sort précipitamment de la tente pour vomir]

Et maintenant, le clou du spectacle : le couple impossible !
[protestations outrées du public, scandalisé]

 

Oui, Mesdames et Messieurs, aujourd’hui au cirque ladytelephagy, on va parler d’une comédie romantique coréenne, et seuls ceux qui ont la téléphagie bien accrochée liront ce post jusqu’au bout, car je sais combien les attractions asiatiques de notre petit chapiteau virtuel peuvent vous effrayer. Pauvres choses.

Au programme, donc, Geudeuri Saneun Sesang que pour des raisons pratiques (et surtout par pitié pour vous) je qualifierai aussi par son titre anglais, Worlds Within. Ceux d’entre vous qui ne pratiquent ni l’un ni l’autre peuvent aussi bien me faire plaisir et utiliser le titre coréen, les autres, c’est déjà bien de rester.

Alors, dans Worlds Within, il faut bien le dire, les poncifs récurrents de la comédie romantique sont omniprésents. Et, je sais bien, ô combien : de prime abord ça peut sembler révoltant.
Ce qui fait toute la différence, c’est que Geudeuri Saneun Sesang n’est pas une comédie, mais une série dramatique. Et ce simple détail dans la classification suffit à tout changer.

Si au départ, j’avais entrepris d’aborder cette série, ce n’était pourtant pas du tout pour ça, mais parce que la série avait pour contexte… les coulisses d’une série. Coréenne, donc. C’est à peu de choses près tout ce que je savais avant de m’attaquer au pilote, et je considérais que c’était suffisant pour me lancer. J’allais bien découvrir le reste progressivement !
Sur ce point, Geudeuri Saneun Sesang ne déçoit pas. Pas beaucoup. Le pilote s’ouvre sur une très excitante accélération : d’abord une petite scène, une autre, et la pression monte, et soudain c’est la panique, il faut tourner à nouveau une scène de l’épisode qui doit être diffusé dans quelques heures. Cette adrénaline a un côté à la fois excitant et, je dois dire, assez documentaire en même temps. En effet, c’est par le biais de cette folle cavalcade que le spectateur occidental apprendra que les séries coréennes sont en grande majorité produite par des équipes appartenant à la chaîne qui diffuse elle-même, plutôt que de sous-traiter à une société de production, ou tout simplement de lui acheter des épisodes, comme c’est le cas plus à l’ouest. En fait, cette séquence, en plus de nous plonger dans l’univers de la série, a pour effet de donner l’impression qu’un monde nouveau, plein de petites anecdotes sur le monde de la télé, vient de nous ouvrir ses portes.

Et c’est comme ça que, sans même sans y prendre garde, on entre à pieds joints dans la vie de Gio et Junyeong, avec leur relation en dents de scie.

Worlds Within
a en effet pour principale préoccupation les affres amoureuses de ses deux protagonistes, respectivement producteur et réalisateur d’une série sur laquelle ils travaillent ensemble. Ils sont donc amenés à se fréquenter régulièrement, par la force des choses, alors qu’ils se sont séparés il y a un certain temps (un peu plus d’un an si j’ai tout compris), et que leur vie sentimentale avec de nouveaux partenaires ne brille pas par sa réussite. Gio fréquente une femme mariée qui n’a pas l’air décidée à quitter son époux, tandis que Jungeong passe son temps à se séparer puis se réconcilier avec son petit ami chirurgien.

On s’en doute, leur passé commun ne rend pas la collaboration professionnelle très aisée. Au regard du pilote, on a l’impression persistante que la rupture n’est pas bien digérée de part et d’autre. De là à dire qu’ils vont se remettre ensemble, ce n’est pas garanti. Mais en tous cas il y a quelque chose à résoudre avant d’avancer dans un sens ou dans l’autre.

Mélange à la fois de scènes sur les coulisses de l’industrie télévisuelle, et surtout, chronique attachante d’un couple défait qui a du mal à faire table rase du passé, Geudeuri Saneun Sesang a pas mal de charme. Les personnages sont attachants, parce que faillibles (Gio est un type abrupt et peu liant, Jungeong est une tête de mule un peu nombriliste). L’atout principal de ce pilote tient à sa sincérité : pas de surjeu côté acteurs, pas de situations rocambolesques côté scénario, réalisation sobre mais propre…

Le côté débonnaire de ce pilote, qui se refuse à indiquer dans quelle direction va s’orienter l’intrigue, peut aussi laisser perplexe. Worlds Within a du potentiel et semble savoir l’exploiter, mais ce pilote est avant tout un tour de chauffe.
Rendez-vous pour un second épisode, en ce qui me concerne.
Les deux premiers épisodes sont disponibles gratuitement sur Drama Passion.

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1 commentaire

  1. Livia dit :

    Je pense que c’est un des prochains dramas que je souhaite découvrir dans les semaines à venir.

    En téléphage/sérievore que je suis, j’avoue que le côté « coulisses d’une série » m’attire également beaucoup. Même si, en la matière, ma précédente (assez récente) expérience sur ce même thème, « On Air » (une série coréenne de 200, avait été un peu mitigée.
    (Ce qui fait que j’ai moins tendance à sauter sur cet aspect coulisses, vu qu’On Air a un peu défraîchi le terrain.)

    Jusqu’à présent, j’ai croisé pas mal d’échos pas vraiment des plus enthousiastes sur Worlds Within (concernant le drama dans sa globalité), ce qui ne m’a, je l’avoue, pas précipité dans ma découverte. (Oui, je me laisse influencer ; mais c’est la seule façon que j’ai trouvée pour mettre un ordre de priorité minimum dans les dizaines de séries coréennes qui s’entassent sur ma pile à voir.)

    Reste que ton billet, outre le mérite d’aiguiser ma curiosité, rappelle ce drama à mes bons souvenirs !

    Merci pour cet aperçu du pilote et pour cette salvatrice piqûre de rappel.

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