Ma came

24 février 2010 à 0:07

« Je suis un alcoolique. Je ne prends pas qu’un seul verre. D’ailleurs, je ne comprends pas qu’on puisse prendre qu’un seul verre, je ne comprends pas qu’on puisse laisser un demi-verre de vin sur la table, je ne comprends pas qu’on puisse dire « merci, ça suffit »… Comment peut-on se lasser d’une telle sensation ? Comment ne pas avoir envie de la ressentir plus longtemps ? Moi mon esprit ne fonctionne pas comme ça. »
(Leo McGarry, A la Maison Blanche – 3×10 : Bartlet pour l’Amérique)

Bon, je vais être franche avec vous, je viens tout juste de découvrir l’existence des PRISM Awards, via la news du site Le plus en séries. Et encore, même là c’est un hasard, puisque je ne lis jamais ce site d’ordinaire (vu que je ne pratique pas les sites qui ne proposent que des news). Pourtant, le sujet me captive, mais enfin force est de constater que ce n’est pas l’award le plus discuté sur les sites et blogs consacrés aux séries. En tous cas, c’est comme ça que j’ai appris qu’il y avait d’autres personnes que moi qui trouvaient qu’on ne parlait jamais assez de personnages au comportement addictif. Vous voulez qu’on recompte le nombre de fois où je vous ai parlé de Rude Awakening ? Voilà, CQFD.

Pour ceux qui, comme moi pour le coup, manquent cruellement de culture, voilà un bref topo : les PRISM Awards sont remis aux œuvres traitant de la consommation abusive de substances comme l’alcool, les drogues, le tabac, les médicaments… Ce qui, en gros, constitue le cast de ma série idéale, si vous voulez. Il n’y a pas que les séries qui peuvent être récompensées, mais comme je suis téléphage avant tout (bien que je fasse des expériences), je vais faire comme si.

Donc comme toujours dans ces cas-là, j’ai fait un peu de lecture, histoire de rattraper mon retard, et je dois reconnaître que bien des séries récompensées font déjà depuis longtemps partie de mon tableau de chasse. Alors je vous ai préparé un petit florilège de mes vainqueurs préférés…

1997 – Winner
Une Maman Formidable – 4×12 : Un Noël mouvementé
Je ne pense pas avoir vu cet épisode mais il faut quand même dire que la série n’a jamais reculé devant les thématiques sur la boisson. Rappelons qu’à la base, l’héroïne Grace est une ancienne alcoolique, qui a cessé de boire quand elle s’est séparée de son ex-mari, qui la battait sous l’effet de la boisson. Oui, c’est un sitcom, pourquoi cette question ?

2001 – PRISM Commandation
Rude Awakening3×02 : Putain de soirée
L’absence de cette série dans le palmarès des PRISM Awards aurait été un scandale. Et pour avoir vu cet épisode, plusieurs fois qui plus est, je peux vous garantir que ça méritait franchement de gagner un trophée. Voir Billie s’engueuler avec son miroir dans la salle de bains, alors qu’un type l’attend dans la chambre pour s’envoyer en l’air afin de pouvoir gagner sa dope, franchement, tout le monde n’aurait pas osé. Faudrait que je me le revoie, cet épisode, puisqu’on en parle.
Titus2×19 : L’intruse
C’est pas forcément le meilleur épisode de la série. Et je pense qu’il y en a d’autres qui valent au moins autant sur cette thématique que ce petit épisode avec une ado mal embouchée. Je pense notamment à l’épisode d’intervention, au cours duquel la famille Titus tente d’aider le patriarche… à se remettre à boire. L’effet de cynisme fonctionnait bien mieux.

2002 – Winner
The Division1×22 : Dérive
Je n’ai pas encore abordé cette série ici (il faut dire que sa réputation discrète et ses diffusions rares n’aident pas), mais il y a bien des choses que j’avais aimée dans The Division, et notamment le personnage de Jinny, alcoolique notoire qui mettait régulièrement sa carrière voire sa vie en péril à cause de son addiction. Le personnage était un peu une Billie Frank sans l’humour, très touchante mais en même temps beaucoup moins facile à prendre en affection, ce qui est quand même vrai de la plupart des alcooliques, disons-le.

2005 – Meilleur arc – Winner
Jack & BobbyLa rentrée / Le discours de minuit / Frères ennemis
Ah bah, en voilà une autre de série méconnue et hélas trop peu traitée y compris dans ces colonnes. En plus, ça irait vite de se la refaire, cette série, je vais y repenser sérieusement, tiens. Il faut dire que tout un axe tournait autour du fait que la mère de Jack et Bobby avait du mal à se passer de son herbe, chose que même son fils adolescent ne vivait pas aussi bien qu’on le croit. Ce n’était pas tant la qualité d’écriture de cet axe que la prestation de Christine Lahti qui impressionnait beaucoup. Non mais vraiment, plus j’y pense plus je me dis que je vais ptet me refaire une cure de Jack & Bobby.
Le ProtecteurHallucinations / Amende honorable
Avant The Mentalist, il y avait Le Protecteur. L’acteur principal était tout aussi bon à baffer, mais au moins ça s’expliquait par le scénario, puisque Nick Fallin était pris la main dans le sac de dope dés le pilote, et ce petit avocat riche se trouvait à prendre en charge des affaires pro bono pour le service de l’enfance de la ville. Je me souviens avoir dévoré cette série sur TF1, et avoir eu plusieurs fois des envies de meurtre à cause de ce crétin de Nick, complètement apathique. Mais le fait est que du coup, son addiction était un acte fondateur de la série et de nombreuses intrigues personnelles.

2006 – Meilleur arc – Winner
RebaHelp Wanted / Hello, my name is Cheyenne / Where there’s smoke / Best lil’l haunted house in Texas
Outre plusieurs mentions, la série a remporté en 2006 une victoire méritée. L’axe de l’alcoolisme est d’autant plus impressionnant que Reba est un sitcom familial qui très souvent (même si pas toujours) se cantonne au politiquement correct, avec des intrigues classiques et un dénouement où tout est bien qui finit bien. Et là, Cheyenne qui devient alcoolique, vlan. C’est du lourd. Et si au début, la série a réagi par l’humour, au final le traitement a bien mérité cette récompense.

2008 – Meilleur arc – Nomination
Rescue MeCoups de blues / Les héros du 11 Septembre / Amende honorable / Dieux et fantômes / Un match, une vie
Il est difficile de parler d’alcoolisme sans mentionner Rescue Me ! Je n’ai pas encore vu ces épisodes (mais maintenant que j’ai le DVD ça ne devrait plus tarder) mais je ne doute pas, s’ils sont dans la même veine que ce que j’ai déjà vu, qu’ils retranscrivent des problématiques sur l’alcoolisme de façon très honnête.

2009 – Meilleure performance dans un drama – Winner
The CleanerBenjamin Bratt
Sincèrement, je suis déçue. The Cleaner, bien qu’ayant parfois reculé devant l’obstacle, a quand même le mérite d’avoir fondé une série toute entière sur le principe de l’addiction et de la façon dont on peut s’en libérer. Ou tout du moins essayer. L’effort est colossal, même si légèrement opportuniste venant d’une chaîne qui diffuse en parallèle de la real tv sur le même sujet. En tous cas ça méritait plus qu’un simple coup de chapeau à Bratt. Pour 2010, The Cleaner n’est nommé que pour un épisode (cf. Le plus en séries). C’est pas normal non plus…

Vous aurez noté que pour une ou deux récompenses attribuées (« winner »), les PRISM Awards soulignent aussi d’autres efforts (« PRISM commandation »), moindres mais notables tout de même, et régulièrement on trouve des séries comme Les Anges du Bonheur ou Promised Land dans ces citations, ce qui n’étonnera que ceux qui n’ont pas encore lu mon plaidoyer pour réhabiliter ces deux séries, dont pour une fois on va se rappeler l’existence. Urgences a également été de nombreuses fois cité par les PRISM Awards, à raison puisqu’entre les patients et les intrigues de Carter ou Abby, on peut dire que la série a su explorer cette thématique plusieurs fois, avec le talent qui était le sien.
Récemment, j’ai eu envie de redonner sa chance à Saving Grace qui m’avait déçue, mais bon, le temps passe et parfois on change d’avis, ou simplement on est plus réceptif. Vais ptet m’occuper de revoir ce pilote quand j’aurai fini ma rétrospective Jack & Bobby…?

Mais globalement, les séries qui abordent plus spécifiquement ces problèmes d’addiction sont souvent en bonne place parmi mes préférences. En fait, je crois que si je suis sensible à ce sujet, c’est essentiellement parce que je m’y retrouve ; d’une addict des séries aux addicts de séries, il n’y a pas loin, après tout…

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (comme moi avant de me pencher sur le sujet) : la liste des gagnants des PRISM Awards.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Effectivement, totalement inconnu au bataillon ces récompenses…

    Dans Urgences, je me souviens quand même que certaines story-lines liées à Abby avaient tendance à plomber la série (notamment dans les dernières saisons). Je sais que j’y suis fort peu réceptif de manière générale à ces histoires d’addiction, mais quand même.

    Je trouve que dans Saving Grace la thématique (comme celle de la religion) passe mieux que ce à quoi je m’attendais. J’aime le côté « sur le fil du rasoir » du personnage et de son comportement.

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