Princesse sale teigne, tu es bien jolie !

20 avril 2010 à 23:01

Quand même, c’est étrange. Sans ironie aucune, vraiment. Je me demande bien pourquoi. Mais les faits sont là : chaque fois que je pense à une série judiciaire asiatique, je pense à Hokaben. C’est vrai que les séries d’avocats ne courent pas les rues dans des pays moins procéduriers que les États-Unis. Et c’est vrai que les quelques séries s’y étant essayées récemment n’ont pas été sous-titrées ; je pense à Akakabu Kenji Kyoto-hen ou Bouchou Mania 09 mais je ne demande qu’à être mise face à mon erreur. Forcément, ça n’aide pas. Quant à la Corée… bon, on sait tous que ce n’est pas ma priorité, même s’il est rare que je sois profondément fâchée avec ce que je vois de la fiction coréenne, je continue de lui préférer la concurrence nippone. Ainsi va la vie.

Tout ça pour dire qu’en voyant Geomsa Princess (Prosecutor Princess pour ceux qui préfèrent les titres traduits et doivent probablement être des fans de Perdus également), je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Hokaben. Alors que, pourtant… Non, bon, allez, j’abdique. Plutôt que de truffer mon post de comparaisons plus ou moins discrètes, je vais y aller carrément et vous proposer une vraie mise en parallèle des deux séries. Avec mise en page en deux colonnes, captures et tout, la totale.

 

Hokaben
Geomsa Princess

Côté look, ça reste
bien austère…

Côté look, on dirait
qu’elle gagne sa vie autrement.
Akari est heureuse et fière
d’être enfin avocate !
Hye Ri s’impatiente pendant la cérémonie
et trouve une excuse pour se défiler au plus vite.
Akari travaille dans une grande firme.
Hye Ri (quand elle travaille)
intègre le bureau du procureur.

Très impliquée émotionnellement
dans ses affaires, Akari souffre.

On en a rien à foutre des circonstances atténuantes,
la loi c’est la loi, tant pis pour les gens.

 

Vous le voyez, la comparaison tient la majeure partie du temps au fait que je me suis dit « ah, tiens, dans Hokaben, Aya McBeal n’aurait pas réagi comme ça ».

Il faut dire aussi que Geomsa Princess passe le plus clair de son pilote à nous introduire son personnage, et pour ce faire, il lui fallait une situation ayant le moins possible à voir avec le monde juridique. Tout l’enjeu de la série est de montrer que Hye Ri est une petite fille complètement gâtée-pourrie (le genre qui s’achète tout un équipement de ski uniquement parce qu’on pourrait éventuellement la reconnaître avec son matos de l’an dernier), et surtout, qu’elle est totalement superficielle. Si vous connaissez quelqu’un qui est prêt à dépenser à 8 millions dans des chaussures… euh, présentez-nous, vous serez gentil.

Et le terme de « superficiel » n’est vraiment pas limité au fait qu’elle adore faire du shopping. Non, on parle vraiment de quelqu’un de totalement égocentrique qui ne s’émeut que pour les sacs à main et les jolies chambres d’hôtel, et se désintéresse totalement de ses semblables. Elle n’a pour ainsi dire pas de cœur. Par contre, quand le monde se plie à son caprice et que tout va comme elle veut, elle est souriante, ça ya pas de problème ; ce n’est pas une pimbêche, mais elle est vide, cette pauvre petite, que voulez-vous. La superficialité dans toute sa splendeur.

Du coup, en brossant le portrait de cette bimbo matérialiste pendant 90% de son épisode inaugural, Geomsa Princess accomplit parfaitement sa mission, qui était de NE PAS parler du monde juridique, sauf en cas d’extrême nécessité.

On se doute bien que ça va s’arranger, au moins un peu, vu la dynamique mise en place dans le bureau où elle va faire son stage, et que ces quelques personnages devraient réussir à avoir au moins autant de temps d’antenne qu’une paire de chaussures à strass (j’exagère à peine).

Mais le message est clair : Hye Ri n’est pas de ces acharnés du travail qui consacrent chaque seconde éveillée à sauver la veuve et l’orphelin, et ce ne sont pas les scénaristes qui vont le lui reprocher. Car, bien que je l’aie déjà mentionnée dans une capture plus haut, revenons un peu sur sa position vis-à-vis de la loi, voulez-vous ?

On pourrait imaginer bien des réponses de la part de son patron : par sens du devoir, parce que tu travailles pour l’État, parce que sinon je refuse d’être l’un de tes love interest potentiels… Il y avait l’embarras du choix.
Eh bien sachez qu’en face, l’argumentation de son supérieur, c’est ça :

Qu’est-ce est donc que cette « pédagogie » dont vous me parlez ?
Voilà. C’est vous dire le niveau du débat.

Geomsa Princess est donc avant tout une histoire légère où l’on trouve des personnages divertissants… mais pas nécessairement aussi caricaturaux qu’on peut le croire. Hye Ri n’a pas non plus que de l’eau entre les oreilles, d’ailleurs on aura sur le tard des preuves qu’il y a de la vie intelligente sur sa planète, avec sa tirade sur « le droit constitutionnel à la recherche du bonheur, et comment une jupe ras-la-moule s’inscrit dans ce droit fondamental ». Si-si.

Allez, rien que pour le plaisir (sadique) de voir cette petite peste en baver un peu, je vous propose un court extrait, trente secondes à tout casser, juste histoire de comprendre les malheurs de Hye Ri qui (va yavoir du spoiler), la pauvre chérie, n’a pas pu gagner une enchère sur ses chaussures de
rêve. On sait tous ce que c’est, allez, on est tous passés par là. Sincèrement, c’est ma scène préférée du pilote. Je crois même que je
l’aime autant que l’ascenseur dans Kaeinui Chwihyang.
Bon ptet pas. Tiens si vous me le demandez, je vous le proposerai aussi en sous-titré, ce passage, comme ça vous me direz quelle est la plus hilarante des deux scènes.

Si vous espériez une plongée dans les eaux profondes du système judiciaire coréen, en tous cas, ça me semble mal barré.
Pour ça, il faudra probablement que je me prenne par la main et regarde Daehanminguk Byeonhosa (Lawyers of Korea). Mais si vous croyez que j’ai le temps, mais pauvres amis…

par

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3 commentaires

  1. Nakayomi dit :

    Bon, déjà, avec de la neige dans une scène, je suis conquis d’avance… Mais là, la chute est juste terrible… (Bon, avec ma mémoire de poisson j’avais déjà oublié que les « chaussures qu’elle avait perdu », c’était la paire des enchères, alors je me demandais bien ce qui lui arrivait, mais ses lamentations étaient tout de même très drôles ! )

    J’exige (rien que ça, je sais) la scène de l’ascenseur ! (Pour comparaison, uniquement, hein…)

  2. ladyteruki dit :

    J’ai comme le pressentiment qu’elle a été tournée spécifiquement pour toi, cette scène d’ascenseur, Naka. C’est bon, t’as gagné, tu vas y avoir droit.

  3. Livia dit :

    En série sur les avocats, en Corée, j’avais plutôt bien aimé Partner l’année dernière.
    C’est un drama assez rafraîchissant avec des personnages attachants. Il parvient à peu près à trouver un juste équilibre entre les codes scénaristes du vrai legal drama (il y a de réelles affaires judiciaires traitées, sur des arcs de 2-3 épisodes) et un imbroglio relationnel digne de ce que savent si bien faire les coréens, le tout avec un petit fil rouge pour bien mêler l’ensemble. Pas de romance à l’eau de rose superflue, mais plutôt une franchise assez rafraîchissante et des dynamiques complices plus reposantes. Une série parfois drôle et/ou émouvante, suivant les passages…

    Enfin, tout ça pour essayer de vendre cette petite série trop connue… Si jamais vous cherchez une série sur les avocats où on parle du monde judiciaire (pas seulement en cas d’extrême nécessité).

    (C’était une parenthèse « prosélytisme téléphagique » ^_^)

    Pour ce qui est de Prosecutor Princess, je crois que je ne vais pas dépasser le stade de ce pilote. Trop clinquant et un peu trop creux. J’ai eu beaucoup de peine à arriver au bout.

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