Plus légère après Gravity

26 avril 2010 à 15:01

Il est un fait communément admis que j’ai un goût particulier (euphémisme) en matière de célébrités masculines. Oh, je peux faire genre « je suis pas si tordue que ça » et vous dire que Christopher Meloni est ZE man, la définition de la virilité et tout le bazar, et ce sera vrai, et une fois passé le fait qu’il n’a qu’une vingtaine d’années de plus que moi, vous me trouverez à peu près raisonnable. Mais il y a aussi les fois où je vais vous confesser de but en blanc que l’un des amours de ma vie, c’est Eric Schaeffer. Que j’aime cet homme d’amour depuis des années et des années, bien qu’en étant consciente de faire partie d’une minorité de gens qui le connaissent, et plus encore, qui l’apprécient.
Tout a commencé avec Century City, bien qu’il n’y ait été qu’acteur et n’ait pas tellement apporté sa griffe aux épisodes… et déjà combien sommes-nous à avoir vu Century City ? Mais alors, quand il a créé Starved ? Oh mais merde alors, ce type est un Dieu ! Et combien sommes-nous à avoir regardé ET Century City, ET Starved ?

Alors quand aujourd’hui, agrippée à mon clavier tandis que je suis en larmes et en joie tout à la fois, je m’apprête à vous parler de ma nouvelle série préférée, Gravity, quelque part, je pense que vous avez tout compris sur la raison qui m’a poussée à regarder le pilote de cette nouvelle série. Ou plutôt… non, vous n’avez pas encore toutes les informations en main. Au départ, les raisons étaient les suivantes :
– il va y avoir un pilote. Bon, ça c’est normal, c’est la raison qui me fait regarder tout et n’importe quoi. Je veux dire que si un jour une série parvenait à accomplir la prouesse d’être diffusée sans avoir de premier épisode introduisant l’intrigue et les personnages, ce serait le seul cas où je n’aurais pas spontanément envie de la voir. Et encore, parce que lancer une série sans qu’elle n’ait de pilote, c’est une expérimentation qui pique ma curiosité. Non, sérieusement, le simple fait d’avoir un pilote rend n’importe quelle série éligible, c’est tout. Je suis pilotovore, on n’y peut rien.
– Eric Schaffer. Il parait que plein de gens ne l’aiment pas. Pour ceux qui savent de qui il s’agit. Moi franchement, je vais vous dire, je m’en fous. J’ai lu ce papier d’une nana qui est sortie avec lui une fois ou deux, qui le décrit à mi-chemin entre le pauvre type et le parfait petit enfoiré New-Yorkais, bah : même pas peur. Eric, je t’aime. Je t’aime parce que quelqu’un qui porte en lui une série comme Starved, c’est un mec que je ne peux qu’aimer. Et que tu aies rejoint le projet Gravity, c’est une preuve de plus que je t’aime. D’amour. Je m’en fiche de ce que disent tes ex. Elles n’ont rien compris. Un mec qui a Starved ou Gravity dans la tête, il faut pouvoir assurer en face, c’est tout, et c’est pas la première pétasse qui est équipée pour assumer une relation avec un type comme toi. Toutes les femmes ne sont pas à la hauteur. Moi, Eric, je le suis. Passe me voir à l’occasion, tu verras ! (PS : moi au moins, je ne te quitterai pas pour Conan O’Brien… enfin… on en rediscutera si ça se présente, disons)
– une série sur le suicide. Sur le suicide, quoi ! Là il en faut dans le pantalon, là franchement c’est de la télévision. Le suicide, merde ! Des gens qui veulent mourir, mais que par définition on peut pas faire mourir, parce qu’on les paye pour être là toute une saison ! Voilà bien un thème qui fait appel à la souche téléphagique en moi, la raison pour laquelle je continue de regarder des séries après en avoir vu pourtant des tonnes. Oh je peux aller tuer le temps devant un Caprica ou un Geomsa Princess, mais dans la vraie vie, ce que je veux, ce que je veux vraiment, c’est une série qui me chope les entrailles et me les extirpe douloureusement, sans chercher à me ménager, sans chercher à me dire « oh ma petite chérie, tu es sûre, tu préfèrerais pas une série où les enquêteurs ils pensent rien qu’à relever des empreintes et interroger des maris jaloux, tu es sûre, parce que ça je sais faire, hein, ça c’est pas dangereux pour toi », non, moi je veux des séries qui me parlent à moi de choses difficiles et douloureuses, et qu’on ne me prenne pas pour une demeurée ou, au mieux, une poupée de porcelaine. Je veux des séries qui abordent des sujets sur lesquels on ne peut pas reculer, une fois que tu t’es embarqué dedans, tu es obligé d’être honnête et de ne pas toujours faire dans le très propre. Des thèmes où il n’y a pas de zone de confort possible, voilà ce que j’attends de mes séries depuis toujours, depuis Rude Awakening, et l’équation Eric Scaheffer + suicide, c’était une garantie que j’allais en avoir pour mon argent.

Donc l’attente de Suicide for Dummies, de Failure to Fly et finalement de Gravity me rendait toute extatique.

Et puis.
Et puis, il y a 19 jours, il s’est passé quelque chose. J’arrive d’ailleurs toujours pas à croire que ça ne fait que 19 jours, comme je n’arrivais pas à croire que ça n’en faisait que 12 ou que 5. La douleur est encore là comme si je l’avais appris hier. Un suicide ; dans la vraie vie, si je puis dire. Et après avoir passé plusieurs jours à me déconnecter de ma téléphagie, à n’y voir plus rien qui trouve du sens (merci pour vos conseils, j’ai d’ailleurs commencé la première saison de In Treatment, on en reparle bientôt), j’ai progressivement réalisé que j’étais dans une zone d’attente. Et que c’était Gravity la clé.
J’ai approché ma propre mort, deux fois. L’une plus sérieusement que l’autre, en toute sincérité. Mais j’avais perdu ce contact morbide avec le suicide, et j’avais besoin de Gravity pour « comprendre » ou en tous cas lancer la compréhension. Juste pour poser les questions qu’une bonne série sur un sujet grave pose immanquablement. Et moi-même, je me suis enfermée depuis 19 jours dans un cercle morbide où j’essayais de me mettre dans sa peau, et Gravity m’a servi à me libérer de ça parce que des personnages en parlent à ma place.

Le pilote de Gravity n’évite pas quelques clichés, mais je pense qu’une bonne partie sont conçus pour faire partie de son charme, de la même façon d’ailleurs que Starved n’était pas exempte de maladresses ponctuelles qui ne desservaient pas un instant la série.
Pour d’autres passages, avant même d’avoir lu que mener la série à l’écran avait pris 3 années, je peux sentir qu’il y a eu des concessions qui rendent le propos un tantinet plus mesuré que prévu. Gravity voulait parler du désir de mort et du désir de vie, qui existent en chacun mais qui, selon le moment, ne nous apparaissent pas toujours dans les mêmes proportions. Sa bande-annonce aux airs de feelgood movie, c’était une de ces concessions. Comme le personnage du flic qui m’apparait comme un ajout pour rentrer dans un certain moule télévisuel permettant à la série de voir le jour.

Mais quand on dépasse ces clichés et cette intrigue pseudo-policière (qui au final n’en sera peut-être même pas une…), on trouve dans Gravity toute l’honnêteté qu’on était en droit d’attendre sur le sujet.

C’était une telle épreuve et un tel soulagement de regarder Gravity. Loin de mes conneries de fantasmes sur Eric Schaeffer ou de mes tendances pilotovores, loin de toutes les raisons plus ou moins bonnes pour lesquelles on regarde une série au départ, Gravity, c’est juste la raison pour laquelle je regarde des séries, et c’est juste celle dont j’ai besoin maintenant.
Merci.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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