Comme un dimanche

12 mai 2010 à 16:39

Un dimanche de plus.
Je crois que si je devais trouver un synonyme au mot « famille », un mot qui symbolise les mêmes choses pour moi, un mot qui doive résumer la somme de tous mes sentiments envers elle, un mot qui garde la même signification… je choisirais le mot « dimanche ».
Un dimanche, ça ne se passe pas forcément en famille. Mais une journée passée dans ma famille est forcément un dimanche, et même quand elle ne tombe pas un dimanche, cette journée ressemble, le plus possible, à tout ce dont un dimanche peut avoir l’air. Le dimanche, mon cauchemar ultime. Et pourtant mon plus grand fantasme.

Et ce dimanche-là n’était pas anodin, pas plus qu’un autre il est vrai car il n’existe plus de dimanche anodin, et quand je passe un dimanche chez mes parents, c’est toujours parce qu’ils ont trouvé une raison de me faire venir.

Ce dimanche, donc, on fêtait le départ à la retraite de mon père.
Départ à la retraite qui s’est en réalité fait début février, et qui, je dois le reconnaître, a remis pas mal de choses en question de mon côté, et qui semble être l’évènement majeur de ce premier semestre 2010 (oh, sauf si on prend en compte le fait que mon père m’a annoncé le soir de Pâques avoir un cancer de la gorge, évidemment, et qui est d’ailleurs un peu le non-évènement majeur de ce premier semestre 2010 puisque tout le monde fait comme s’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter et, d’ailleurs, ça semble avoir stoppé net les projets de divorce, ma mère préférant sans doute être veuve que divorcée, ce serait tout elle).

Flashback.
Pourquoi cela a remis quoi que ce soit en question pour moi ? Pendant des années, mon père avait une maîtresse, c’était « la rousse ». C’était à cause d’elle que notre maison souffrait. C’était en tous cas elle la fautive désignée chaque fois qu’il venait s’excuser : « tu comprends, j’ai un travail difficile », « tu sais, c’est parce que j’ai des soucis au boulot », « tu vois, je ne m’entends pas bien avec mes collègues ». Alors, il y avait d’un côté mon père qui travaillait (et il le faisait avec rigueur mais aussi avec toutes les peines du monde), et d’un côté moi qui subissait les conséquences d’un travail qui semblait être le pire des fardeaux. Mon père était indissociable de son travail. Il voyait tout par les yeux de son travail de policier, comme quand j’ai commencé à faire brûler de l’encens dans ma chambre, et il était sûr que je fumais ou que je me droguais ou pire (sic), alors que je me passionnais simplement pour la culture asiatique. Oh tous les sermons sur la drogue, l’alcool, les mauvaises fréquentations, la délinquance… quand je ne mettais de toute façon pas un orteil hors de la maison !
Sans compter, et c’est peut-être le plus important, l’obsession de mon père pour le travail bien fait, pour les vertus du travail (par opposition à la détente qui était dans notre maison synonyme de fainéantise)…
Mon père voyait la vie à travers son travail. Il a déformé sa vision de tout, il a changé mon père, il était responsable de mes maux.
Alors, une fois mon père à la retraite, qui blâmer ?
C’était la seule chose que je pensais avoir en commun avec lui : la valeur-travail. Aimer le travail bien fait (à défaut de pouvoir aimer le travail qu’on fait). Être honnête dans sa relation au travail. Mériter son salaire.
Peut-être qu’en fait j’ai imaginé avoir ça en commun avec mon père. Peut-être qu’il m’a inculqué quelque chose qui ne lui appartenait pas. Après tout ça ne serait pas la première fois.
Un soir qu’il me ramenait chez moi, peu de temps avant le départ à la retraite en février, je lui ai demandé ce qu’il ressentait, et je pensais qu’il allait me dire quelque chose du genre « ça me fait drôle », ou « ça me rend un peu triste » si vraiment j’étais en veine de confidences. Mais il m’a dit qu’il était content, parce que ses collègues, ça ne marchait vraiment pas avec eux, et qu’il n’avait pas hâte mais presque. Je dois avouer que ça m’a choquée parce que, ses collègues, il ne s’est jamais entendu avec eux, quels qu’aient été les collègues ; et je m’étais toujours imaginé que c’est parce qu’il était trop travailleur et droit et honnête (et c’était aussi à cette particularité que je m’identifiais), et que ça ne changerait jamais sa vision du travail. Et pourtant, c’était ce qui lui donnait envie de partir.
Mais en tous cas, c’était la première fois que nous avions une vraie conversation. Et peut-être que parler pour la première fois avec mon père avec sincérité et sans s’invectiver, sur un sujet autre que « nous », ça valait bien de mettre au panier mon image d’Épinal du papa qui a sacrifié sa famille sur l’autel du travail bien fait. Mais que voulez-vous, même quand on a eu un père comme le mien, on a envie de lui trouver un ou deux traits de caractère nobles. C’est difficile d’imaginer qu’il n’y avait même pas ça pour compenser la vie qu’il me menait à la maison.

Et donc, mon sujet de départ : dimanche. Un long dimanche de retraite. Avec plein de gens que je ne connaissais pas. Pas des amis à lui, au contraire : le voisin d’en face, le voisin d’en face à côté, le père de mon futur beau-frère, la mère et le beau-père de mon futur beau-frère, et au rayon « votre visage me dit quelque chose », ma sœur et mon futur beau-frère, une tante et une cousine, et ma mère. Pas d’ami. Juste des voisins qu’on invite parce que ça fait 10 ou 15 ans qu’ils sont là, et d’ailleurs mon père me dira, dans la voiture, au retour : « Oui, A on l’a invité parce que ça fait des années que c’est le voisin ». Le voisin d’en face à côté… mais comme les autres on s’est fâchés avec eux ou bien on ne leur a jamais parlé, forcément. My dad in a nutshell.

Flashback.
Je ne sais pas pourquoi, mais ce dimanche m’a stressée tout le samedi. J’ai passé en revue fringues, maquillage, soins corporels… je me suis fait les ongles au moins 5 fois ce samedi-là avec trois vernis différents (pour finalement trouver la combinaison parfaite le dimanche une heure avant de partir), j’ai racheté du fond de teint, j’ai… je ne sais pas ce qui s’est passé, pourquoi ce dimanche m’angoissait. Peut-être que c’est parce que ma cousine qui est née la même année que moi (mais elle en décembre et moi en janvier) a annoncé qu’elle allait se marier cet été, et que j’ai toujours l’impression d’être en mode lapin blanc quand j’entends ce genre de choses. Ou peut-être que c’est parce que ma sœur et celui qui vraisemblablement sera mon beau-frère un jour vont emménager dans quelques jours dans leur propre appart, et que j’aurai toujours l’impression d’être en mode lapin blanc face à ma sœur désormais.
Toujours est-il que je voulais avoir l’air grande et adulte et soignée, et pas d’une ado attardée qui n’a toujours pas sa propre vie. En tous cas je devais ressentir ce dimanche en compagnie d’inconnus et de relatifs qui avancent « plus vite » que moi comme un grand jugement parce que je n’ai jamais autant passé de temps à me préoccuper d’améliorer ma propre apparence, ça m’a vraiment pris tout le samedi, et plusieurs fois en me faisant les sourcils au cordeau comme si je devais suivre des plans d’architecte, ou en me faisant des masques et des machins, les trucs que tout le monde semble trouve normal de faire tout le temps avec autant de précision, je me disais mais punaise, ce que ça peut bouffer comme temps, comment font les gonzesses pour faire ça toutes les semaines, que de temps que je pourrais passer à faire quelque chose de plus intéressant et constructif ! D’habitude j’en fais un peu, mais pas autant.
Mais je stressais trop devant ce dimanche. Alors que c’était un dimanche où il n’allait que très peu être question de moi. D’ailleurs je suis allée à ce truc dimanche alors que je me remettais à peine de mon intervention à l’oreille quelques jours plus tôt, c’est dire si même moi je ne faisais pas grand cas de moi.

Et donc, on y revient, mon sujet de départ : dimanche. Il s’est passé une bonne heure, voire deux, avant que je ne me sente à ma place à cet évènement. Nous avons levé nos verres une fois, deux fois, trois fois, à la santé de mon père, et j’étais assise exactement en face de lui, et je me disais… je suis en train de lever mon verre en l’honneur de mon tortionnaire.

Flashback.
Je sais bien que chaque année qui passe, on grignote un peu sur ces souvenirs-là, et qu’il est très arrangeant de faire comme si c’était de l’histoire ancienne. J’aimerais bien, moi aussi, faire comme si c’était de l’histoire ancienne, une anecdote drôle à raconter, un vague mythe fondateur à raconter à ceux qui me rencontrent et à qui je dis, en riant, parce que je le dis de façon un peu drôle, que mon père m’a dit une veille de Noël que mon copain était trop bien pour moi, ou qu’une fois, il a failli me jeter un dessous de plat dans la tête mais que ma mère l’a arrêté parce que sinon il allait « casser quelque chose ». Et j’aime être cette fille qui, bravache, rigole de choses atroces.
Mais d’un autre côté… il y a la tête que fait ma psy quand elle me voit aborder le sujet puis faire une embardée pour passer à autre chose « de plus urgent ». Et il y a le fait qu’elle finisse toutes nos dernières séances par un « la prochaine fois on parlera de votre père, quand même », avec l’air de dire que quoi que j’aborde c’est toujours de ça qu’il faudrait qu’on parle. Et d’ailleurs il y a le fait que même quand je décris l’enterrement auquel j’ai assisté il y a peu, je finis par dresser des parallèles entre son père et le mien. Il y a tout ça et je me rends bien compte qu’il faudra crever l’abcès à un moment. Ne plus chercher à faire comme si le dossier était classé, et toutes les plaies cicatrisées.
Oui, tout le monde, y compris moi, a peut-être l’impression qu’on a fait le tour du sujet dix fois, et qu’il est acquis pour moi que ci, et pour eux que ça, mais dans le fond ça fait toujours mal. Je suis toujours la petite fille terrifiée par ce qu’il pourrait me dire. Et même si je voudrais croire que les choses changent, que je grandis et que je n’ai plus peur comme avant de tout ce qu’il pourrait démolir en quelques mots, je reste en suspens en sa présence, et ça ne peut pas être anodin. Comme quand, par manque d’inspiration et mise au pied du mur, j’inscris sur sa carte à propos de la retraite que « c’est le moment d’apprendre à se détendre » et qu’il souffle en lisant ce message « ah, c’est la connaisseuse… » en riant, et que je ne parviens pas à me dire qu’il n’y a pas malice, et ainsi de suite, je décortique chaque mot dit avec minutie et terreur).

Et donc, je disais, mon sujet de départ : dimanche.
Cette impression de n’avoir rien à faire là. Mais surtout, l’impression qu’on a passé un nouveau seuil dans l’acceptation collective des évènements passés. Pas dans le sens que je voudrais. Dans un sens bien trop arrangeant.
Au moment de porter un énième toast, mon père dit de la retraite qu’elle va « lui permettre de passer du temps avec sa famille et de, peut-être pas rattraper le temps perdu, mais au moins un peu, quoi ». Et moi je l’ai entendu comme à la fois un aveu et un désaveu. Mon père m’a jeté un bref regard et j’ai pensé : mais non, ce n’est pas une question de temps.

Flashback.
Ce n’est pas le temps qui a manqué. Je ne sais pas précisément ce qui a manqué, mais ce n’était pas le temps. Et je ne veux pas que tu passes plus du temps. Je ne veux pas que tu penses que le temps passé avec moi dorénavant est proportionnel au pardon que tu peux t’octroyer sur tout ce que tu m’as fait. Et jamais, jamais, jamais tu ne pourras compenser les 20 années pendant lesquelles tu m’as brisée, au point que je suis en thérapie à presque 30 ans, et que je ne comprends que progressivement tout ce que tu m’as volé pendant tout ce temps. Du temps ? Tu n’as même pas de temps. Tu as un putain de cancer de la gorge. Personne ne veut le dire mais c’est quand même vrai. De temps point. De guérison jamais. De pardon, tout juste.
J’ai plus ou moins décidé, un beau jour, que je t’avais pardonné. Un jour, j’ai dit à T (à l’époque j’étais avec T) que je t’avais pardonné, et c’était vrai mais ça m’a semblé assez soudain, j’ai réalisé tout d’un coup que la haine avait disparu. J’étais à la fois surprise et apaisée. Peut-être que ce n’était que temporaire parce que mes souffrances d’alors étaient ailleurs, mais j’avais aussi besoin de penser cela, j’avais besoin d’extirper la bête visqueuse, la nappe de noirceur qui me dévorait et qui recouvrait tout le reste. A partir de là j’ai avancé, et décidé que tu étais pardonné, pour toujours, quoi qu’il arrive, que la haine ne me possèderait plus jamais, j’avais trop à gagner à éloigner cette haine si puissante de moi. Finalement, je t’ai pardonné pour moi, mais pas pour toi. Et de toutes façons, je ne te l’ai jamais dit. Je ne t’ai jamais dit que je t’avais pardonné. Parce que je ne suis même pas sûre que tu comprendrais la portée de cet acte pour moi. Te pardonner quoi ? Pendant si longtemps tu as nié faire quoi que ce soit de mal. Pendant si longtemps toi et maman m’avez soutenu mordicus que j’exagérais tout, vous arriviez à me nier mes souvenirs, et c’était encore pire que de ne pas avoir conscience de tout le mal qui avait déjà été fait. Et ensuite, ensuite j’ai fini par revenir vous voir, un dimanche après l’autre, et il a semblé acquis qu’on fonctionnerait différemment. Les choses semblaient aller mieux, c’était oublié. En apparence. Alors si je te disais, aujourd’hui, que je t’ai pardonné il y a quelques années à peine, est-ce que tu comprendrais l’effort que ça m’a demandé ? Pas sûr.

Et donc, nos moutons, mon sujet de départ : dimanche.
Ce sentiment lapin blanc, cette terreur d’être la petite fille déguisée en grande, cette impression que tout le monde fait semblant pour le bien commun.
Mais je me suis amusée. Et j’ai même apprécié passer du temps avec l’un de nos voisins.

Flashback.
Je ne me souviens pas précisément de l’âge que j’avais. Je me souviens juste que la petite vieille en face de chez nous est morte, et que le voisin a acheté sa maison. Est-ce qu’il vivait avec son père à trois maisons de là, ou bien est-ce qu’il lui rendait seulement visite ? Je ne me souviens plus. Mais ce n’était pas un inconnu. On le saluait avant qu’il emménage. Mais là il est arrivé et je me revois regarder à travers les rideaux odieux de la cuisine, le voir rentrer chez lui, et me dire… ne rien me dire, juste ce sourire intérieur dont j’ai appris plus tard qu’il traduit une attirance physique qu’on ne concrétisera pas. Je ne me donne pas plus de 15 ans à l’époque. Et ça n’a rien changé dans ma vie. C’était juste, une fois de temps en temps, depuis la fenêtre de la cuisine, un petit eye candy pour une ado qui n’avait encore même pas vraiment idée de ce que c’était que l’attraction physique et qui confondait tout et rien. Je me disais juste, ah, tiens, voilà le voisin que j’aime bien voir. Je ne rougissais pas, je ne rêvais pas de lui, je ne m’imaginais rien. Il n’a jamais figuré au palmarès des Hommes-Sans-Visage. C’était juste pour le plaisir de l’œil. Il a juste participé à la construction de mes références masculines, si bien qu’en le voyant dimanche, j’ai connecté les points et je me suis dit qu’il ressemblait vachement à « mon type d’hommes », qui n’est pas un type à proprement parler vu la variété d’hommes qu’on y trouve, mais qui est ce grand sac dans lequel on trouve essentiellement des hommes entre 35 et 50 ans qui me plaisent, et me plaisent depuis souvent 10 ans quand il s’agit d’acteurs. Il a participé sans que personne le sache, pas même moi, à l’élaboration de mes critères masculins, et je l’ai vu dimanche en me disant, oh dis donc, ah oui, ça me revient et je vois pourquoi.
Ma mère me dira plus tard que c’est un vieux garçon qui a l’âge de papa et qui a pris une retraite anticipée, et qu’il vit avec une retraite de commandant (je m’en fous de ses sous, c’était pas ma question maman, ça c’était la tienne). Mon père me dira dans la voiture qu’il n’a aucun soucis d’argent et que c’est un type bien qui aide notre autre voisin à l’occasion. « Oui, ça a l’air d’être un type sur qui on peut compter », tente de glisser innocemment sa fille. « Oh c’est un vieux garçon tu sais », fait mon père comme si ça le rendait dangereux. « Non mais je veux dire, en amitié, ça a l’air d’un type solide », insiste la fille qui aime bien le côté taciturne et calme du voisin qui a décidément bien vieilli.
Mais qui a l’âge de papa, faut arrêter les conneries. Même si, il m’a regardée deux ou trois fois, non ? Non. Si ? A mon âge, je crois que je sais quand même reconnaître quand un homme regarde d’un air intrigué, quand même. Mais comme à 15 ans, ça s’arrêtera là. Il y avait de toutes façons trop d’émotions pour ce jour-là sans ajouter cette petite intrigue hors du temps. lady décrète que c’était agréable mais que les regards bleu acier disparaitront avec l’eau de la douche. Que ça commencera comme ça finira, complètement innocemment, juste pour le plaisir des yeux et avec quelques images en tête.
Tout cela participait de la même plongée 15 ans en arrière, finalement.

Parce qu’au-delà de la douche bouillante que j’ai prise en rentrant, il y a encore, indélébiles, toutes les autres préoccupations amenées par ce dimanche et qu’il y a déjà trop de questions à régler sans chercher à penser à cet aspect-là de ma vie en ce moment. Il n’y a pas de place pour ça au milieu de ma thérapie pour guérir de mon enfance, du cancer de mon père, de la mort de mon grand-père, de la mort de mon amie, de ma surdité temporaire… toutes ces choses qui m’ont fait passer les 4 dernières semaines les plus atroces depuis longtemps.

Un dimanche plein d’inquiétude, de rancœur, de tristesse, de fatigue et de questions. Un dimanche qui a duré une vie, finalement. Un long dimanche éprouvant qu’il m’a fallu plusieurs jours pour emprisonner dans des mots, et enfin le coucher sur ce blog… et même après plusieurs jours de relecture, je ne suis pas encore certaine que toutes les phrases aient du sens. C’était un trop long dimanche pour lady.
Et peut-être, juste peut-être, un dimanche de trop.

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