Grandeur nature

11 novembre 2010 à 17:27

Voilà un peu plus d’un mois, j’ai fait un achat qui n’avait l’air de rien mais qui a révolutionné ma pratique téléphagique. Une fois de plus, ce genre de choses n’arrive pas de façon programmée.

Dans le magasin, ce jour-là, je comparais les prix et le BlackBerry qui ne m’obligeait pas à hypothéquer un rein n’était pas vraiment le plus récent de tous. Le vendeur me dit « non, sur celui-là vous ne recevrez pas la télé ». C’est drôle. Je me souviens avoir été déçue. Je n’avais pas idée de ce que mon BlackBerry sans télé allait faire pour ma téléphagie. Ce n’est qu’après un peu d’utilisation que j’ai percuté : nul n’est besoin d’avoir la télé pour téléphager. Et c’est là que j’ai commencé ma nouvelle expérience.
Jusque là, mes trajets étaient divisés en deux activités : soit lire (et j’ai pas donné ma part au chien cet été quand il y avait tant de documentation à compiler), soit écrire (le post du jour s’écrivait en général à l’aller, avec relecture et peaufinage au retour, parfois même préparation du suivant). Mais depuis, j’ai commencé à mettre des épisodes sur mon BlackBerry et j’ai découvert que je pouvais tirer bien plus, bien, bien plus de ces trois heures quotidiennes.

Alors, si vous le voulez bien, je voudrais dresser un petit bilan de ce qui a changé…

1 – Les séries que je regarde

Instinctivement, j’ai très vite compris que je ne regarderais jamais Mad Men dans le train. Le choix des séries qui atterrissent sur le BlackBerry se fait d’après un paramètre : à quel point ai-je besoin de me concentrer sur l’épisode ? En gros, sont éligibles toutes les comédies, et tout ce qui me semble ne pas trop solliciter le cerveau. Parce que comme ça, ce n’est pas grave s’il y a du bruit dans le train, ou s’il y a une sonnerie de fermeture de portes toutes les 10 minutes. Bien-sûr, j’ai fait des exceptions, et ça a causé quelques aventures (j’y reviendrai), mais ces séries-là sont les premières à atterrir sur le BlackBerry. Et finalement, elles sont mécaniquement devenues celles que je regarde avec le plus de régularité.

2 – Ma pratique du sous-titre
Corollaire du précédent. Car l’écran que vous voyez ci-dessus… c’est du grandeur nature. Inutile de vous dire que les sous-titres, j’ai oublié, et désormais les séries non-anglophones ne se visionnent qu’à la maison. Ça provoque un clivage de fait (qui ne me plait pas toujours quand j’aurais bien envie de regarder certaines séries sans remettre à dans un ou deux jours ; et puis, rien que par principe) entre les séries diffusées dans une langue que je parle, et les autres, car les secondes dépendent de ma disponibilité devant mon écran chez moi, tandis que les autres peuvent se regarder n’importe où ailleurs (train bien-sûr, mais aussi salle d’attente, pause déjeuner…).

3 – Le nombre de séries vues par semaine
Faites le calcul vous-mêmes : quand la semaine compte 5 jours travaillés, je culmine à 15h de transports. Autant de temps passé à téléphager tout en ayant un boulot, même pour moi c’est inédit. Mais c’est une aubaine. Je pense qu’au final, je n’ai jamais suivi autant de séries en parallèle que depuis que j’ai le BlackBerry.

Il y a cependant un critère qui n’entre pas en ligne de compte, jamais : mon attachement à une série, à ses personnages, mon état émotionnel, bref, ce que j’ai envie de regrouper sous le terme générique de « mon ressenti potentiel ». C’est pourtant pas faute de faire quelques expériences, hm, intéressantes à cause de ça : mentionnons l’épisode-clé de The Big C, grâce auquel je me suis mise à pleurer dans le train (oui-oui), ou l’épisode Tooth & Claw de Doctor Who où j’ai fait un bond de deux mètres sur mon siège deux secondes après la capture ci-dessus. Sans parler des yeux humides devant Raising Hope ici et du fou-rire pendant Outsourced.
J’ai peut-être l’air ridicule. Mais je préfère mille fois ça aux zombies (mot que je n’arrive plus à employer innocemment après deux épisodes de The Walking Dead… oh non, ceux-là, je ne vais pas les regarder dans le train, aucun risque !) qui regardent des trucs à côté de moi et qui restent le visage impassible, exactement comme s’ils observaient la petite aiguille d’une horloge. Je me rappelle de ce type qui regardait des épisodes de la 1e saison de Scrubs à côté de moi, il y a quelques mois. Il s’en est enfilé deux pendant le trajet (preuve qu’il ne détestait pas la séries), mais ne souriait même pas un peu, rien. Inexpressif. Intouché.
Alors quitte à passer pour un drôle d’énergumène, autant que je sois celui qui fronce les sourcils puis hoche la tête puis lance un petit rire discret, autant que je profite un max, autant que je ne brade pas le visionnage simplement parce qu’il y a des gens qui se blindent par peur de ce que penseront des inconnus dans le train.
Si dans un train vous croisez une jeune femme (habillée en violet) qui rigole toute seule devant son BlackBerry, ce sera moi, et je m’en fiche.

Eh oui, je découvre les joies de l’écran portable après tout le monde ou presque ! Mais peu importe. C’est un incroyablement bon investissement. J’ai l’impression que tant que j’habiterai à 1h30 de mon boulot, je n’aurai jamais plus de retard sur mon programme séries.
Ce qui est une impression erronée, on est d’accord.

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6 commentaires

  1. S. dit :

    http://bit.ly/c2mEde

    Regarder un talk-show (Hello Conan, Craig, Jon & Stephen!) sur un BlackBuddy, absolument aucun problème.

    Regarder des comédies, passe encore.

    Regarder une série moyenne, également.

    Mais du drame, du Who, ou n’importe quelle série (ou court métrage, etc) sur laquelle il y a un véritable coup de coeur et qui ne mérite absolument pas d’être reléguée à un visionnage au format timbre poste, c’est limite du sacrilège.

    (Ceci dit, je comprends tout à fait au vu des contraintes de temps…)

  2. ladyteruki dit :

    J’ai bien pensé à regarder SNL dans le train, mais comme je tiens mon BlackBerry d’une main, je ne peux pas applaudir, et c’est très handicapant.

    Ah par contre, je ne le dis pas mais certains épisodes ont droit à un revisionnage ensuite, notamment certains Doctor Who où j’ai pas compris certains dialogues, rapport au fait que l’accent British et moi, vraiment, c’est pas la joie. Cela dit je ne regarde pas tous mes Doctor Who dans le train non plus (c’est d’ailleurs bien tombé que The Girl in the Fireplace n’ait pas eu lieu dans le train, parce que j’ai beau ne pas avoir honte de pleurer, à un moment quand t’arrives au boulot avec des verticales noires sous les yeux, bon…)

    Je peux comprendre le problème du « sacrilège », mais enfin, bon, c’est pas non plus la taille le problème, c’est plus le fait qu’il y ait du monde autour. Fort heureusement, le midi, c’est calme plat dans le bureau (je fais la permanence justement), donc bon. En fait, la pratique du BlackBerry pour visionner nombre de séries permet justement de diversifier le contexte dans lequel on regarde ses épisodes. Avant, c’était un peu binaire : seule chez moi ou avec des amis/frangine. Là, les opportunités de téléphager son plus variées.

  3. Nakayomi dit :

    Je note que The Girl in the Fireplace semble avoir fonctionné… (Du Steven Moffat… ^_^ Et parmi le haut du panier de la série…).

    Sinon… Non, décidément, ça reste un sacrilège pour moi de regarder des trucs sur un timbre post (ok, en pratique, je viens de tester, ça en fait six, m’enfin…). Surtout depuis que j’ai découvert les joies d’un écran grande taille (nous faisons donc le chemin inverse ! )… Et puis, de toute manière, regarder quelque chose avec du monde autour, c’est juste pas possible (ça c’est comme quand on regarde par dessus ton épaule au boulot ou à l’école… Moi, ça me stoppe net dans ce que je fais, j’suis désolé).

    Bref, pour le moment, ce ne sera pas une grande histoire d’amour entre moi et tout ce qui est blackberry… Bon, après, cette histoire d’heures perdues, je comprends aussi, il est vrai (à la rigueur, je pourrais éventuellement regarder des clips… Mais je préfère autant écouter mon lecteur mp3 en fait ! )

  4. Eclair dit :

    J’ai jamais utilisé mon iphone pour des videos dans les transports en commun, à l’époque où je pouvais encore les prendre.

    Moi aussi je ne supporte pas que quelqu’un regarde ce que je regarde. Je déteste me sentir observé en fait.

  5. Popo dit :

    mentionnons l’épisode-clé de The Big C, grâce auquel je me suis mise à pleurer dans le train (oui-oui)

    ———

    Ah. Je me sens moins seule. Il y a eu deux épisodes bien raides.

    Contente de lire que le Docteur est rentré dans tes mœurs et bien plus !

  6. Lorna dit :

    Je fais pareil avec mon iPhone et je me fiche bien qu’on me regarde bizarrement quand je ris ou quand j’ai les larmes aux yeux. En ce moment, j’ai moins le temps de mettre tous les jours de nouveaux épisodes sur mon téléphone mais j’ai toujours un épisode de Doctor Who dessus pour les jours où j’en ai marre de la musique et de la lecture (bon, comme je les connais par cœur, ce n’est plus trop grave de voir la série sur un si petit écran ^^’).
    Bienvenue dans le monde des smartphones qui nous rendent encore plus accro aux séries ^^

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