Passe le message à ton voisin

26 mars 2011 à 17:53

En des temps immémoriaux, vous n’êtiez pas encore internautes, peut-être même n’aviez-vous encore jamais cliqué sur une souris, il existait un truc qui s’appelait « tagger » (orthographe incertaine). Cela consistait à répondre à un questionnaire donné puis proposer aux petits copains d’en faire autant. La réaction en chaîne qui en découlait permettait à plusieurs blogueurs, bien que ne s’exprimant pas sur le même support, de tous répondre aux mêmes questions. Accessoirement, ce mème avant la lettre avait tendance à meubler le contenu des blogs d’une même sphère.
C’est ce petit goût d’antan, cette madeleine de Proust numérique, que je retrouve alors que l’ami Eclair m’a taggée, après l’avoir lui-même été. C’est donc de bonne grâce et même avec une dose de nostalgie que je me plie à l’exercice…

1 / Depuis quand regardes-tu des dramas ? Quel a été ton 1er drama ? Comment as-tu découvert les dramas ?

C’était début 2006 ; à l’époque je tenais un site sur la Jmusic du nom de Teruki Paradise (Paix à son âme), sur lequel une petite communauté francophone se réunissait via les forums United Paradise. Ah, les souvenirs ! Bref comme on s’en doute, plusieurs de mes compagnons étaient coutumiers des séries japonaises (et/ou coréennes), et il n’a pas fallu bien longtemps avant qu’on m’encourage à m’y essayer. Mais c’était voué à se produire, si ça ne s’était pas fait comme ça, il y aurait eu un autre vecteur : passionnée de popculture japonaise, passionnée de séries… ces deux passions se serait forcément retrouvées tôt ou tard. Malheureusement, mon souvenir est plus flou lorsqu’il s’agit de se rappeler du titre de la toute première série que j’ai vue. C’était, au choix, 1 Rittoru no Namida, Orange Days ou… Attention Please (ah ouais tout de suite c’est moins glorieux…). Ca se trouve je m’en souvenais quand j’en ai parlé les premières fois sur ce blog, il y aura donc certainement plus de détails via les tags…


2 / Si tu ne devais garder qu’un drama, lequel ce serait et pourquoi ?

Ha ha ha, ne regarder qu’un dorama, genre c’est possible ! Ca ne correspondrait probablement pas à ma consommation téléphagique : le format court et fermé de la plupart des séries asiatiques (saisons courtes, pas de renouvellement…) fait que je ne pourrais pas en garder qu’un. Ce serait de la torture. Il m’en faut au contraire plus, toujours plus.
Mais, disons… bon… allez, pour la forme, s’il devait n’y en avoir qu’un… Argh, non, c’est juste pas possible de choisir ! Il y a les raisons sentimentales (Orange Days, Lunch no Joou, Ruri no Shima), les raisons téléphagiques (MotherMousou Shimai, Atami no Sousakan), et les raisons brumeuses mais non moins valables (Kamisama, Mou Sukoshi Dake). Pour toutes ces séries et tant d’autres, l’exclusion de ma liste est impossible. Désolée, je suis incapable de ne choisir qu’un dorama. Peut-être justement parce que je regarde des dorama précisement pour la diversité…


3 / Si tu devais nommer un drama à éviter absolument, lequel ce serait et pourquoi ?

Là encore la liste est longue, mais déjà j’arrive un peu plus à faire du tri. Disons que les premiers titres qui me viennent feront office de pires élèves de la classe, et tant pis pour tous les autres dorama contre lesquels il faudrait prendre le temps de vous mettre en garde. Mentionnons donc, entre autres : Majisuka Gakuen, Kaibutsu-kun, Shinira Bulriwoon Sanai… Mais je pense vous avertir assez régulièrement du danger qui vous guette avec certains navets, alors restez dans le coin pour ne pas vous faire avoir.


4 / Quel est le drama que tu n’as pas encore vu et qui te tente énormément et pourquoi ?

C’est un problème qui étrangement me touche assez peu, je crois réussir à regarder à peu près tout ce que je veux… Enfin, dans une certaine mesure. Disons que, à part s’ils ne sont pas sous-titrés naturellement, j’arrive à trouver le temps de regarder tous les pilotes des dorama qui m’intéressent. Le soucis, c’est de ne pas trouver ce temps pour suivre la série même quand le pilote m’a plu. Exemple concret : j’ai adoré le pilote de CHANGE, mais impossible de me caler les fesses une heure pour voir le deuxième épisode. Et pourtant j’en crève d’envie, mais voilà : il y a toujours plein d’autres pilotes qui passent. Au final, et c’est pire encore pour les dorama que pour les séries américaines d’ailleurs, j’ai tendance à reporter le visionnage de la suite en me disant que de toute façon il y a peu d’épisodes, donc ça ira vite. Et là, CHANGE, pour reprendre l’exemple, ça fait depuis décembre/janvier que je reporte. C’est le drame de ma vie de téléphage, mais c’est comme ça.


5 / Quel est le drama qui ne te tente absolument pas et pourquoi ?

Un jour, un jour promis je me bloquerai du temps pour tenter le pilote d’un truc comme Nobuta wo Produce, mais rien à faire, pour le moment, ça passe pas. Il faudra certainement la jouer style Orange Mécanique ce jour-là. Je ne suis pas dans la cible et c’est, vue de loin, typiquement la série qui n’a rien pour me plaire. Après effectivement, c’est vu de loin, justement, donc je m’en fais peut-être une fausse idée. Mais je ne me sens pas concernée par une série qui se passe dans un lycée. Ni au Japon ni ailleurs, en fait. C’est un contentieux de genre qui dépasse largement le problème Nobuta wo Produce, mais enfin, un jour, faudra bien combler cette lacune, quand même.


6 / Tes acteurs et actrices préférées ?

Je fais relativement peu attention au cast d’une série. En fait, c’est plus une exception qu’une règle, quand je me réjouis de la présence de quelqu’un au générique. Pour Miki Maya, Yuuki Amami (qui n’a pas le droit de pleurer), Asami Mizukawa et la sublime Michiko Kichise, par exemple, ça a un semblant d’intérêt, et encore. Disons que je me réjouis de les voir mais… bon bah, elles sont là c’est bien, elles sont pas là c’est pas grave. Je ne regarde pas une série parce que ces actrices sont au générique, d’ailleurs (toujours pas tenté Hagane no Onna, par exemple, et pourtant la saison 2 arrive au printemps), mais j’avoue qu’une série qui les engage a tout de suite gagné quelques points de karma supplémentaire avec moi. En gros, si un jour Yuuki Amami et Miki Maya tournent dans la même série (attendez je fais une pause, j’essaye de me rappeler si ça s’est déjà produit…?!), ça ne signifiera pas que je la regarderai forcément (tout dépendra du pitch), mais si je la regarde, je trouverai plein de raisons plus ou moins valables pour ne pas la déprécier.
Étrangement, du côté des hommes, je me tamponne sévèrement le coquillard de qui qui y est et qui qui y est pas. Ça doit encore avoir un rapport avec l’identification, tout ça.


7 / Ton meilleur souvenir drama ?

Je sais pas si c’est le meilleur, mais c’est l’un des plus émus. Par contre attention, spoiler inside.
Je venais de commencer les dorama, ça faisait moins de trois mois et j’avais déjà vu deux ou trois titres, et me voilà à démarrer Ruri no Shima et Lunch no Joou. C’est à cette période que ma grand’mère a été admise à l’hôpital, et comme c’était compliqué et que je ne pouvais pas aller la voir, j’essayais de tromper mon inquiétude en me goinfrant d’épisodes de ces deux séries. Et puis, le 8 mars, elle est décédée. J’étais effondrée. Quelques jours plus tard, j’ai repris les visionnages. Et, pour ces deux séries, l’épisode suivant… comportait le décès d’un personnage. Jamais je n’ai eu le cœur brisé comme ça par un épisode, de toute ma vie. Mais c’est aussi, je pense, comme ça que j’ai entamé le travail de deuil, finalement, en affrontant le sujet au lieu de l’éviter.
Ce n’est pas forcément un « bon » souvenir, mais c’est un souvenir téléphagique intime, de ceux qui, je pense, comptent le plus en termes de séries, et je pense qu’aucune série américaine que je regardais à ce moment-là n’aurait pu me toucher de cette façon. La meilleure preuve c’est que 5 ans plus tard, je me souviens de ces deux séries et de l’impact qu’ont eu ces intrigues sur moi, mais que je suis infichue de vous dire quelle série américaine je regardais à la même époque.


8 / Qu’est ce que tu dirais à une personne qui ne regarde pas de dramas pour la convaincre d’en regarder ?

Que c’est DIFFERENT. C’est à la fois l’avantage et l’inconvénient. J’entends très souvent des téléphages, dire qu’on tourne en rond, que les chaînes US passent leur temps à recycler de vieilles idées ou des recettes qui marchent. Je conteste ce diagnostic (en général il résulte surtout d’un manque de connaissance de ce qui passe aux USA pour se focaliser uniquement sur les séries les plus populaires du moment et/ou les annonces de projets, souvent peu alléchants sur le papier), mais il est ce qu’il est. A cela je réponds : vous voulez changer d’air ? Il y a des choses différentes en Asie (et ailleurs, mais ce n’est pas l’objet de ce post…!). C’est une formidable façon de continuer de regarder des séries sans tomber sur tout ce qu’on connait déjà via les séries américaines, britanniques, françaises…
Dans les dorama, ce qui prime, c’est le personnage et son ressenti. C’est différent des séries occidentales parce qu’on y privilégie l’intrigue, les rebondissements, ou les effets de style… Bien-sûr, dans un sens comme dans l’autre, les généralités sont pièges, mais grosso-modo, l’Asie, c’est une télévision à ressentir. Et, alors que depuis 10 ans on nous sert des séries majoritairement tournées vers le cérébral, l’intellectuel (résolution d’enquêtes, interrogatoires, etc…) via les séries policières notamment, bref, depuis 10 ans qu’il y a une approche essentiellement « cerveau gauche » de la fiction, je trouve que ça fait du bien de se laisser aller à quelque chose qui se rapproche de l’émotion pure.
Les dorama, ce n’est pas pour tout le monde, et il y en a qui n’accrocheront pas. Il y en a beaucoup, à dire vrai. Mais c’est une façon de diversifier son menu téléphagique qui permet de se rafraîchir les idées et d’aborder les choses avec un regard, sinon neuf, au moins ressourcé.
Regarder des séries asiatiques, ça demande du temps parce qu’il faut prendre de nouveaux repères, et apprendre ce qui convient et ce qui ne convient pas à chacun. Moi j’ai mis beaucoup de temps à y venir parce que je voulais éviter les amourettes et/ou les trucs lycéens, je croyais que toutes les séries asiatiques c’était ça. Il y en a, c’est sûr (et j’ai envie de dire qu’il y a plus d’amourettes en Corée du Sud, d’ailleurs, ce qui explique ma préférence pour le Japon où les thèmes me semblent plus divers), mais il n’y a pas que ça, simplement il faut dépasser le cliché, chercher, se laisser recommander des trucs et se laisser le temps de se documenter. C’est comme pour plein de choses : si vous voulez être exigeants, il faut vous en donner le temps.


Voilà, j’ai assez papoté ! Je passe le relai à Nakayomi, qui va certainement nous parler lui aussi de Sailor Moon, et à Nephthys, parce que c’est cool d’avoir l’avis d’une petite nouvelle dans le domaine.

par

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. Nephthys dit :

    Défi accepté !

    Oh je suis taguée ^^ ca fait un bon moment je n’ai pas été taguée (je ne compte pas LJ qui regorge de ce genre de phénomènes) !! Je vais bien m’amuser à répondre à ce tag !

    Je ne suis pas fana des histoires qui se passent en lycée mais j’ai bien aimé Nobuta Wo Produce, j’ai aimé le côté choupi des relations entre les personnages…

    Mon jugement est peut-être un peu biaisé car c’est mon 1er drama !!

    Bon c’est pas le tout mais je vais de ce pas rédiger mon article !!

  2. Eclair dit :

    Merci d’avoir répondu à l’appel !

    Il n’était pas bien difficile de deviner que ton passage dans le monde des dramas venait de la musique japonaise
    Je vois que tu as du mal à faire ton choix (8 dramas, quand même). C’est malin, je vais me retrouver avec une plus longue liste que prévue. C’est de la torture psychologique ça !

    Ta réponse concernant Change me fait penser que je me demande toujours quelles séries tu vois, vu que tu critiques tellement de pilotes, j’aimerai bien savoir quelles séries tu finis et ce que tu en penses.

    Ton souvenir Drama est émouvant. C’est vrai qu’on rattache souvent des séries à des périodes de notre vie, et parfois la série elle-même est au diapason de notre vécu.

    Ta réflexion sur les « amourettes » en Corée du Sud me rappelle ton commentaire sur mon blog. On est tous différents, et finalement les dramas peuvent convenir à beaucoup de sensibilités différentes. A condition, comme tu le dis, d’être patient

    Merci encore pour ce joli post !

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