[#Piemarathon] 1×01, crème de la crème

8 mars 2012 à 23:27

Saviez-vous que Pushing Daisies compte parmi mes séries préférées ? Non ? Je savais que j’allais vous surprendre. Il faut dire que je ne fais quasiment jamais référence à cette série sur ce blog depuis… mon Dieu, depuis bientôt 5 ans. Comme en attesteront, d’ailleurs, les très très rares posts que vous trouverez en suivant le tag au bas de ce post.
Et pourtant, en ce mois de mars un peu exceptionnel, comme en témoigne la bannière qui couronne chacun de mes écrits depuis environ une semaine, j’étais résolue à employer une bonne partie de mon temps à revoir la série, car en réalité ça fait longtemps que je ne me suis pas fait d’intégrale. Et par intégrale, je veux dire « tous les épisodes sauf le dernier », car je ne l’ai encore jamais vu à ce jour. A vrai dire, je ne suis pas encore décidée à ce sujet à l’heure actuelle.

Il m’aurait tout-à-fait été possible de passer ce marathon sous un relatif silence, comme je l’ai fait pour Wonderfalls qui n’a eu droit qu’à deux posts en 13 épisodes et 1 semaine de dégustation, mais voyez-vous, on parle de Pushing Daisies. L’une des séries qui fait battre mon coeur à la simple évocation de son nom. Donc non. Vous allez y avoir droit, les amis, une review par épisode, pour partager mon émerveillement, ma joie, mon délice, et mon émerveillement. Oui, je sais. Cette introduction étant également destinée à servir d’avertissement, passons donc au nerf de la guerre avec le premier des 21 ou 22 posts qui vous attendent pour ce Piemarathon.
…Ah, quel merveilleux mois de mars je vais passer en compagnie de ceux d’entre vous qui supporteront de me voir parler de cette série quasiment chaque jour !

Lorsqu’on aime une série mais qu’on accepte (moitié à contre-coeur, moitié parce qu’on ne peut quand même pas faire que ça) de ne pas la regarder pendant plusieurs mois, on court rapidement le risque de l’idéaliser, et d’oublier ses torts. Pour une pilotovore telle que votre obligée, évidemment, le risque encouru était bien plus grand avec cet épisode inaugural.
Et pourtant, bien malin celui qui me fera dire que j’ai été déçue ne serait-ce que la plus petite fraction de seconde par cet épisode.

Pushing Daisies est évidemment, d’abord et avant tout, une merveille sur le plan formel. Ses effets spéciaux ne vieillissent pas trop mal, pour le moment. Les couleurs sont toujours le même régal. La musique est un enchantement. Et son immense point fort narratif réside dans cette voix-off incroyablement parfaite, à une époque où pourtant la voix-off est suremployée jusqu’à écoeurement, preuve que ce n’est pas le procédé qui est en cause mais juste son usage massif et souvent médiocre.
C’est également très sophistiqué cette façon qu’a ce premier épisode de jouer avec les flashbacks (encore une fois, un outil qui n’a pas manqué d’être utilisé dans au moins la moitié des séries de ces dernières années) pour nous raconter à la fois cette histoire d’enfance perdue et d’amour retrouvé, sans jamais nous perdre dans la chronologie. On se rend vite compte combien ces aperçus du passé sont aussi nécessaires à l’épisode que peut l’être la voix off. Aucune gratuité dans les choix qui sont faits ici.


Entrée en matière colorée, mais aussi morbide (bienvenue dans le Fullerverse), le pielette de Pushing Daisies est donc une véritable friandise dés ses premières secondes, au cours desquelles un petit garçon joufflu perd son chien (et puis non), sa mère (et puis non), et sa mère (et pourtant si), avant de perdre son premier amour.
Et puis non.
Mais outre l’évidente romance, et le tout aussi évident registre funéraire de cette intrigue (et, forcément, de celles qui suivront), il y a aussi quelque chose de terriblement déprimant qui va bien au-delà, dans ce qui se dit en filigrane. Comme les personnages féminins précédents de Bryan Fuller, Chuck a une vie mortellement vide de sens ; à l’instar de George Lass, qui n’avait rien fait de sa vie avant d’avoir l’opportunité de mourir, et Jaye Tyler, qui s’enfonçait volontairement dans le néant jusqu’à ce que des objets inanimés apportent un peu de fantaisie dans sa vie, la pauvre Charlotte Charles n’a connu que les livres et l’enfermement dans la maison de ses tantes. Quant à Ned le Piemaker, il s’en sort à peine mieux puisqu’il traine le poids épouvantable de ses « crimes » d’enfant dans une solitude dont on n’est pas sûrs de savoir qui elle est supposée protéger…
On ne va pas soumettre Fuller à une thérapie à distance ici et maintenant mais il faut quand même bien reconnaître que ses personnages sont morts à l’intérieur. En tous cas, jusqu’à ce qu’il intervienne dans leur existence.

Ce qui est appréciable c’est qu’en dépit du côté conte de fées de la série, personne ici ne se montre irréprochable. Dés qu’Emerson commence à parler de la « dead girl » avec Ned (et avant qu’il lui apprenne qu’il ne s’agisse de Chuck), notre Piemaker se montre très pragmatique et presque aussi sarcastique que son partenaire en affaires ; leur échange est très bon au niveau des dialogues (tous les dialogues sont impeccables de toute façon) mais surtout il souligne combien il n’a aucun cas de conscience à faire ce qu’il fait. De la même façon, Chuck n’est pas une princesse à secourir, et il est par définition trop tard, elle se montre aussi très entreprenante, limite agaçante dans sa façon de s’imposer dans l’enquête sur sa mort. Olive est à la fois une petite chose pétillante et un personnage visiblement bipolaire, comme le montre sa faculté incroyable à mitrailler du regard quiconque ne cède pas à ses caprices. Je préfère ce genre de configuration à une autre dans laquelle les personnages se seraient montrés uniquement charmants, drôles et pleins d’esprit.
En dépit du nombre d’occasions incalculable au cours desquelles je me suis mise devant le pilote, j’avais pourtant réussi à oublier quelques détails qui se sont avérés être de bonnes surprises. Ainsi, je me rappelais un Lee Pace plus minaudant, et je l’ai trouvé bien plus sobre que dans mon souvenir, bien plus sympathique aussi, paradoxalement. Le personnage d’Emerson est au contraire un peu moins cinglant que dans ma mémoire, mais on savoure déjà la moindre de ses interventions.

Ce qui est certain c’est qu’après pareil pilote, je sais déjà que je vais me régaler, et que pourtant j’ai plein de choses à redécouvrir. J’ai hâte de poursuivre, vous n’avez pas idée !

PS : si, comme moi, vous êtes curieux de savoir à quel point mon opinion sur ce pilote a changé avec les années, je vous propose si vous le voulez de relire le post sur le preair.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. BW dit :

    y’a pas à dire ton enthousiasme autour de cette série est communicatif, c’est après t’avoir entendu prêcher ses vertus que j’ai franchi le pas ! Perso j’en suis au 2×10 ça va faire 2 ans maintenant, mais moins dans un posture « affective » comme toi , c’est juste que j’ai un peu lâché la série !

    Je profiterai du Piemarathon pour m’y remettre !

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