Emmy wonderland

13 juin 2012 à 22:42

Cycliquement, ça me prend. Soudain j’ai une furieuse envie de regarder les Emmy Awards.

C’est que j’adore les Emmy Awards, comme vous n’êtes pas sans le savoir.
Il s’agit en effet d’une véritable passion, qui a été largement documentée et expliquée dans ces colonnes, notamment ici et , ou plus récemment par-là. En fait, si vous avez manqué ces posts, leur lecture est un excellent complément à ce que je m’aprête à vous raconter. Je dis ça comme ça, hein.

Pour moi, c’est vraiment un moment de plaisir, et il m’est souvent arrivé de revoir de « vieilles » cérémonies juste pour le fun, évidemment dans la limite des stocks disponibles parce que ça, hélas, on ne peut pas l’acheter en DVD (au passage, j’ai beau regretter cet état de fait, je ne suis pas vraiment surprise par l’absence d’édition à des fins commerciales, ce serait probablement un casse-tête un peu ruineux vu le peu de bénéfice engendré).
M’envoyer une cérémonie des Emmy Awards alors que ce n’est pas la période des Emmy Awards est en fait quelque chose que je faisais même beaucoup plus souvent avant. Je veux dire, sérieusement, même à raison d’un post par jour, je n’ai pas le temps de vous raconter tout ce que je vois, et je n’ai même pas le temps de regarder tout ce que je veux non plus ; alors insérer une cérémonie de 3h là-dedans devient un peu compliqué quand j’étends ma consommation de séries à TOUTE la planète. Croyez-moi quand j’affirme que ce sacrifice ne se fait pas sans un pincement de coeur.

Alors, puisque j’avais quelques heures devant moi en fin d’après-midi, je me suis lancée dans des fouilles archéologiques pour retrouver mon CD de la cérémonie de 2006, qui est ma seconde préférée après celle de 2002, que j’ai en VHS et que je ne peux donc plus regarder, mais qui est introuvable en intégralité sur la toile alors on fait comme on peut. D’ailleurs si internet est bien fait, l’un de vous en commentaire va me filer un lien en me disant sèchement que je ne sais vraiment pas chercher.
La première des constatations, tragique, a été de m’apercevoir que le CD avec les Emmy Awards de 2006 ne fonctionne plus. Je pense que ç’aurait une plus grande espérance de vie, ces machins, zut alors.
La seconde a été, de rage, de dépit et de frustration, d’aller me découper tous les numéros d’ouverture des Emmys auxquels j’ai encore bel et bien accès dans ma réserve et d’ensuite les regarder en boucle. Ca m’a bien détendue.
Ils tournent toujours sur mon ordinateur alors que je rédige ce post. Je pense que les voisins en ont au minimum pour la soirée à m’entendre applaudir Neil Patrick Harris. Mais c’est une simple estimation ; à leur place je ne fonderais pas trop d’espoir avant la fin de la semaine.

Bon, l’idée de ce post n’est pas tant de vous détailler mon délice chaque fois que la video suivante sur ma playlist aléatoire démarre, mais plutôt d’essayer de comprendre pourquoi je suis dans cet état-là, précisément, en ce moment.

La première des choses à savoir, c’est que je raffole d’absolument tout ce qui est lié aux Emmy Awards. La cérémonie est l’accomplissement de semaines, que dis-je ? De mois pendant lesquels lentement mais sûrement je guette les signes annonciateurs qui me confirment que la date se rapproche. Ce qui veut dire que si je suis intéressée par la soirée elle-même, naturellement, tous les épi-phénomènes ont tendance à piquer ma curiosité.

En ce moment, vote oblige, ce sont les différentes bannières affichées sur les sites (à l’instar de Deadline) qui murmurent le doux nom des Emmys à mon oreille une bonne douzaine de fois par jour. Comment voulez-vous résister ?
Quand je commence à voir ces promos quémandant des votes, je ressens un peu la même chose qu’un enfant qui découvre que les rues ont été pourvues de guirlandes en novembre, et qui en conclut que cela signifie que la soirée tant attendue est un toute petit peu plus à portée de clic. Bien souvent, ces photos n’ont guère plus d’intérêt qu’un simple poster promotionnel, voire même moins encore, et il n’y a pas de quoi s’électriser simplement parce que les mots « For your Emmy consideration » (ou les variations possibles à partir de là) s’affichent sur mon écran d’ordinateur. Et pourtant, c’est bel et bien le cas, tout simplement parce que cela indique qu’on est passés dans un stade concret de la préparation de la soirée.
Il n’est même pas nécessaire à mes yeux que ces promos portent sur des séries que j’aime et/ou que je regarde. Au contraire, l’un de mes plaisirs lorsqu’il s’agit des Emmy Awards est de prendre ce rendez-vous annuel comme une célébration globale de la télévision et de ses richesses.
Je garde toujours quelque part dans mon coeur l’émotion vive que j’ai ressentie la première fois que j’ai vu un extrait de l’épisode On the beach lors de la cérémonie diffusée par Série Club en 2002, pendant que défilait la liste des épisodes nommés dans une catégorie. A l’époque je n’avais pas encore vu l’épisode et j’ai été frappée par la puissance qui se dégageait pendant cette poignée de secondes. Les Emmy Awards sont l’opportunité de ressentir le même genre de révélation, peut-être, si on a de la chance. C’est pourquoi je suis contente que chaque série ait sa chance dans ces promotions mendiant la plus petite nomination, pourvu de faire preuve d’un minimum de réalisme (parce qu’il faut pas pousser, quoi, un Emmy ça ne se gagne pas avec un simple regard de velours).

D’après le calendrier fourni par le site de l’Academy of Television Arts & Sciences, le premier volet des votes s’achève à la fin du mois, et conduira à l’annonce des nominations à la mi-juillet. Là encore, j’adore suivre les nominations.
Jusque là je n’en ai jamais eu la possibilité, mais j’espère bien un jour pouvoir regarder leur annonce en live également, de la même façon que pour la première fois j’avais pu regarder la cérémonie en direct à l’automne dernier. Je suis à peu près convaincu que l’énumération de ces nominations n’a rien de commun avec le grand évènement dont je suis si familière, tant par la durée que la sophistication du « show », mais c’est vraiment une énergie que je voudrais pouvoir capter moi-même plutôt que simplement lire les compte-rendus ou voir éventuellement les extraits en ligne.
Je me demanderai toujours comment les professionnels nommés (ou non) réagissent à cette annonce, dans l’intimité de leur writer’s room ou leur salon. Ma foi, il y a et il y aura toujours des limites à l’expérience qu’on peut faire des Emmy Awards, hélas.

Vous le voyez, je tiens les Emmy Awards en très haute estime. Ce qui est encore plus intéressant dans ma dévotion envers la cérémonie, c’est qu’elle lui est entièrement particulière.

Il est bon de noter que j’apprécie les cérémonies de récompenses en général ; comme chaque année d’ailleurs, les Tony Awards m’ont rappelé voilà quelques jours combien le théâtre est difficile d’accès dés que se pose la question de la géographie. Je ne saurai que vous conseiller de jeter au moins un coup d’oeil au numéro d’ouverture de cette année, tant qu’on en est à parler retransmissions télévisées.
Mais si je suis relativement bon public pour cette soirée et quelques autres, c’est de façon plus superficielle : j’attends simplement un show, et de repérer des visages connus. Il n’y a pas la même résonnance émotionnelle que pour les Emmy Awards dont j’ai pu parler dans des posts antérieurs.
Plus étonnant, je me tamponne royalement le coquillard de la cérémonie des Oscars. Je crois bien que cette année, avec la victoire de The Artist, était la première fois que j’ai regardé des acceptance speeches sur Youtube, et encore, deux ou trois, guère plus ; et je n’ai pas considéré un seul instant de regarder la cérémonie dans son intégralité. Mais bon, il n’est plus à prouver que mon attraction pour le cinéma est très, très relative.
Pire encore, je n’éprouve pas du tout la même chose que pour les Emmys lorsqu’il s’agit des Golden Globes, qui pourtant proposent des prix relatifs à la télévision. Mais il faut dire que je ne ressens pas du tout la même ambiance pendant cette soirée qui a le culot de se dérouler devant un parterre de convives attablés à un dîner ! Je ne plaisante pas, c’est vraiment l’un de mes problèmes avec les Golden Globes. Plus généralement, ces statuettes sont remises sur la base des votes de journalistes ; or à mes yeux une récompense n’a de prix que si elle est remise par vos pairs.
Je suis affreusement élitiste, vous le voyez, derrière mes yeux remplis d’étoiles à la simple mention des Emmy Awards.

En réalité, c’est même pire que ça puisque je ne regarde pas les Daytime Emmy Awards non plus (il faut dire que je ne regarde aucune série américaine diffusée en daytime, alors forcément), ce qui est je dois le dire une cérémonie qui pique ma curiosité mais que je ne suis pas sûre d’avoir la patience de regarder plusieurs heures d’affilées. Mais un peu de la même façon que je l’ai fait pour beaucoup d’autres choses par le passé, quelque chose me dit que ce petit blocage ne durera pas forcément. Un jour, la curiosité l’emportera…

Oui, les Emmy Awards sont la meilleure période de l’année, le grand évènement téléphagique auquel je suis fidèle, année après année. Et chaque année un peu plus, à vrai dire, l’ère de l’hyper-information aidant : notre accès aux tenants et aboutissants de cette cérémonie s’élargit constamment. Il est loin le temps où Série Club était ma seule source pour avoir accès à la cérémonie… Que de chemin parcouru en 10 ans de lune de miel sans cesse plus intense avec cette soirée exceptionnelle si cher à mon coeur !

…L’année dernière, j’avais essayé de partager mon enthousiasme pour l’évènement à travers des anecdotes sur l’histoire des Emmy Awards, que vous pouvez retrouver sur SeriesLive.


Vous vous en doutez, je vous reparlerai encore de nombreuses fois de cette cérémonie. Par exemple quand j’aurai trouvé une copie de l’émission de 2002 ?
C’est pas grave. Il fallait que je le tente…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

6 commentaires

  1. HarryTuttle dit :

    I hope you won’t marry Emmy…
    If you like TV fiction, there is no reason why you shouldn’t like Cinema fiction too, it’s the same stuff.

  2. HarryTuttle dit :

    Emmy 2006

    t’as pas trouvé de torrent ou les torrents ne marchent pas?
    J’en ai trouvé quelque uns: The.58th.Annual.Primetime.Emmy.Awards.PDTV.XviD

  3. ladyteruki dit :

    Ah non, justement : le cinéma et les séries, ce n’est pas la même chose ! Le cinéma se borne à raconter des histoires en 2h en moyenne, l’écriture n’est donc pas du tout la même, le développement des personnages non plus, et la structure impose une figure imposée en trois actes (quand il est plus facile de jouer avec la structure pendant un épisode, et de reprendre ensuite ou jouer différemment à l’épisode suivant). Sans compter qu’il faut faire preuve d’énormément de persistance, d’obstination et de recherches pour sortir de la masse incroyable de comédies romantiques polycopiées, de films d’action à gros effets spéciaux sans intérêt et autres grosses ficelles recyclées sans cesse. L’originalité, il faut quand même la chercher au cinéma, c’est énormément de « travail ». Je ne ressens pas cet ennui, cet effort et cette impression de répétition de clichés avec les séries.

    En 2010, je m’étais fixé l’objectif d’essayer de regarder le plus possible de films, si possible en évitant ce qui me semblait voué à me déplaire. Il y a eu de bonnes expériences bien-sûr, et tout n’est pas noir, mais le cinéma est quand même largement inférieur à la richesse qu’offre le long terme.

    Enfin c’est un débat à part entière évidemment… Tu peux retrouver le bilan de mon défi de 2010 ici si tu veux : http://ladytelephagy.canalblog.com/archives/2010/12/31/20009591.html J’y expose d’ailleurs le rappel de ma démarche cette année-là.

    Et pour les Emmys, oui bien-sûr il y a des torrents, mais sans seeder c’est un peu compliqué. Ceux que j’ai réussis à trouver n’ont que des leechers qui n’ont donc que des fichiers partiels. Hier il y avait la 1e partie de la cérémonie qui avait encore un seeder mais il s’est carapaté !

  4. HarryTuttle dit :

    C’est pas la même chose, d’accord. Ils abordent la structure dramatique de façon différente, et sur une échelle différente. Mais si tu dis que les séries c’est toujours mieux, on va se battre!
    En fait, les séries ont un rythme plus rapide, plus de récurrence, plus de personnages aussi, plus familiers mais pas forcément plus profonds.

    Moi, c’est le monde des séries qui me parait comme une masse énorme à ratisser, un puit sans fond, sans savoir par quel bout commencer.

    Mais si tu veux, je peux te recommender quelques films plus longs, à épisodes, qui ressemblent plus à des séries, faits par des réalisateurs de cinéma :

    La meglio gioventù / Nos meilleurs années (2003/Giordana)

    Cavale / Un Couple Epatant / Après la vie (2002/Belvaux)

    Trois Couleurs : Bleu/Blanc/Rouge (1994/Kieslowski)

    Le Décalogue (1989/Kieslowski)

    Fanny and Alexander (1982/Bergman)

    Berlin Alexanderplatz (1980/Fassbinder)

    Emmy : je viens de tester un des torrents, et j’ai reçu la moitier du 1er CD, en une heure je crois.

  5. ladyteruki dit :

    Bon, je vais essayer d’en choisir un et de le tester, on verra bien.

    Ah, et pour le torrent, attention aux fausses joies XD http://img819.imageshack.us/img819/9178/20120614torrent.png

  6. HarryTuttle dit :

    oui ça arrive… :s

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