Liens du sans

1 septembre 2012 à 2:07

Ca y est, c’est le mois de septembre, et c’est officiellement le moment pour des centaines de séries de démarrer. Peut-être pas des centaines, admettons. Mais c’est donc le mois pendant lequel notre défi va s’intensifier. whisperintherain et moi-même avons en effet décidé de regarder et reviewer absolument chaque pilote de série de la saison, et c’est aujourd’hui le tour de Ben & Kate.
Evidemment, en lien à la fin du post, je mettrai la review de whisper dans un joli petit lien sur lequel vous pourrez cliquer sitôt qu’il l’aura postée, et ainsi comparer nos deux avis.

Beaucoup de comédies nous emmènent sur le terrain de la famille, cette année, semble-t-il. Il fallait s’y attendre : c’est l’effet Modern Family. Les bandes de copains et les situations professionnelles existent toujours, évidemment, mais on sent bien que par un prompt renfort, cette année, des familles plus ou moins marrantes nous envahissent. Après The New Normal qui voulait absolument nous imposer un cadre familial pas-courant-mais-en-fait-c’est-la-norme, et avant Guys with Kids qui tentera de nous montrer une inversion des rôles traditionnels dans la famille, voilà donc Ben & Kate.
Je n’avais d’ailleurs aucun a priori sur la série pour la bonne raison qu’en-dehors de son titre, je n’avais absolument pas prêté attention à son existence. C’est ça qui arrive quand aucune chaîne de l’Utah ne fait de manières pour vous diffuser…

Ben & Kate, c’est l’histoire d’un frère et d’une soeur qui ont grandi ensemble mais ont des personnalités opposées : Ben est un grand gamin irresponsable et imprévisible, tandis que Kate a mûri très vite, est la mère d’une petite fille de 5 ans et conserve toujours la tête sur les épaules. A ce duo s’ajoute donc la fille de Kate, une adorable petite rouquine du nom de Maddie ; la collègue de Kate dans le bar où elle travaille, BJ ; et le meilleur pote de Ben, qui est amoureux de Kate (et pas secrètement du tout), Tommy.
Dans cette étrange petite tribu, il y a donc un noyau familial et des pièces rapportées. Le pilote ne fait pas mine d’essayer de nous expliquer que c’est un autre genre de famille (vous savez, la famille qu’on choisit), mais c’est quand même un peu l’idée générale, d’autant que le couple formé par Ben et Kate, s’il est naturellement totalement platonique, rappelle énormément la structure de nombreux couples de télévision, où le mari n’est pas très sérieux et la femme l’est pour deux.
On est donc dans une dynamique qui n’invente pas le fil à couper le beurre, et il faudra donc compter sur autre chose pour susciter l’attention dans ce premier épisode.

Malheureusement, le pilote de Ben & Kate ne commence pas de façon fulgurante. Il est même, osons les mots, franchement lent. L’exposition est assez convenue et manque de rythme, on passe énormément de temps à s’inquiéter de l’état de la vie sentimentale de Kate, qui n’a que très peu d’intérêt, et de ses petites névroses de célibataire, ce qui fait qu’on profite assez peu de ce que le pitch de départ peut offrir sur le plan de l’humour. Ce registre est d’ailleurs entièrement dévolu à Ben et son meilleur copain, avec une ou deux sorties du côté de BJ, ce qui limite franchement les promesses d’avenir. Chaque membre du couple est parfaitement dans son rôle, et Kate aura toutes les peines du monde, pendant cet épisode, à ne pas sembler totalement coincée, et donc à passer pour l’éteignoir de la série.
Des recettes classiques et sans prise de risque, qui font qu’on navigue dans les eaux tranquilles de la série pas bien méchante, mais qui a substitué la légèreté à la véritable comédie, faute de se trouver une énergie personnelle.

Il faudra attendre la toute fin de l’épisode pour que Ben & Kate s’éveille enfin, avec une séquence très touchante nous permettant, enfin, de ressentir le lien entre les deux protagonistes éponymes. C’était évidemment primordial de ne pas tenir pour acquis que ces deux-là étaient très proches, et vu leurs différences, il fallait absolument montrer ce qui les unit. Bon, ça aura pris du temps, mais vers la fin du pilote, c’est tellement palpable que je confesse en avoir eu l’oeil humide tant la scène était jolie comme tout. Classique, certes, mais vraiment capable d’atteindre son but.
Cette séquence émotion est suivie par une autre pleine de bonne humeur, qui officialise la petite tribu comme étant une petite famille composée, et rappelle à quel point chacun, s’il peut sembler seul ou pathétique pris à part, trouve vraiment avec les 4 autres un nid chaleureux. Cette partie fait chaud au coeur comme un épisode de Raising Hope.
Pour finir, le pilote s’achèvera sur un gag hyper facile, mais efficace en diable, afin de conclure sur une bonne note qui met de bonne humeur.

Alors au final, eh bien il s’avère que le bilan pour Ben & Kate est positif pour moi, tout simplement parce que j’ai pleuré et ri à quelques secondes d’intervalle sur la fin, et que, eh bien, devinez quoi : la dernière impression reste. Et puis, ils sont effectivement sympas ces personnages, même s’ils sont peu originaux, les acteurs principaux (Ben, Kate et Maddie) ont un vrai capital sympathie, ils fonctionnent bien ensemble, bref le trio est capable de s’installer dans votre salon l’air de rien, et pour une comédie familiale, c’est quand même vital.
Seulement, ce pilote manque aussi dramatiquement de folie. Je citais plus haut Raising Hope, mais Ben & Kate est bien loin de parvenir à susciter le rire avec autant d’énergie, et ne parlons même pas d’inventivité. Le personnage de Ben pourrait devenir plus barré, cela aiderait, mais il faut aussi décoincer le personnage de Kate qui a tendance à empêcher les scènes de vraiment être propices au lâchage. Même dans les dialogues où elle tente l’humour (comme dans l’église, par exemple), Kate ne parvient pas à être totalement drôle. Peut-être que finalement il faudra qu’elle soit juste un peu plus caricaturale pour réussir à nous faire rire.

Ce n’est pas assez barré. Mais le potentiel est là, et je serai ravie de passer encore un ou deux épisodes avec Ben, Kate, Maddie, BJ et Tommy, histoire de voir si les scénaristes se laissent aller à de véritables délires. D’ailleurs, s’ils ne le font pas, on se retrouvera vite avec des histoires un peu trop communes qui risquent de ramener toujours les mêmes clichés sur la table (le mec irresponsable et la fille qui répare les dégâts), et ça franchement, on a donné. Il n’y a donc pas 712 options.
Ben & Kate a une chance d’atteindre son objectif, donc ; avec un peu de travail, elle pourrait avoir beaucoup de charme, mais ce n’est pas encore gagné. Espérons qu’entre le pilote et le deuxième épisode, une prise de conscience se fasse, parce que j’ai aussi le sentiment que dans le cas contraire, on passerait à côté d’une sympathique aventure.

par

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1 commentaire

  1. Ah, pour le coup, c’est toi qui es plus indulgente que moi !

    C’est exactement ce qui m’a posé problème avec ce pilote : ce manque de rythme flagrant, et maintenant que je te lis, cette absence de loufoquerie dont tu parles, aussi.

    J’ai clairement eu plus de mal que toi avec la distribution et du coup, j’ai trouvé que ça traînait en longueur. Pour moi, la mayonnaise n’a pas pris et je ne poursuivrai donc pas, mais surtout, si tant est que les audiences permettent aux auteurs de rectifier le tir avant que le couperet tombe, fais-moi signe si ça se réveille !

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