Coming home

14 janvier 2013 à 22:47

Nous interrompons notre programme pour une ode spoilerisante au season premiere de House of Lies.

Commençons par le négatif.
Bon, yen a pas. Commençons par le positif alors.

Rha House of Lies, c’était bon !!! Même quand la série donne dans le passage quasi-obligé du season premiere (comme les trous à combler, ici en mode The Hangover en plus trash, évidemment ; ou comme les nouvelles têtes… et très franchement, difficile de ne pas se réjouir de la présence de Beth fucking Armstrong !), House of Lies conserve toute sa personnalité, son énergie, son style. Et bien-sûr ses personnages, qui immédiatement se remettent à plaisanter et s’envoyer péter comme dans la première saison ; avoir trouvé cette dynamique si efficace entre eux, si vite, c’était magnifique, mais réussir à retrouver cet exact équilibre avec une telle facilité apparente (presqu’aussi facilement qu’emballer Cat Deeley), ça tient vraiment de l’exercice d’équilibrisme.
Le cynisme de Marty, les sarcasmes de Jeannie, l’ego surdimensionné de Doug et la mesquinerie joueuse de Clyde s’expriment si facilement qu’on se retrouve très vite comme en famille… une famille dysfonctionnelle qu’au 17e siècle on aurait certainement soigné par un bûcher, mais qu’importe. Ils sont bons, ces salauds, ils sont brillants, ils sont tarés. Et ils le savent, en plus.

Evidemment, dans le domaine privé, Marty n’en a pas fini avec sa relation avec son fils. Et comme il a grandi, Roscoe, mais comme il est aussi tellement lui-même, immédiatement, dans sa façon incroyable de répondre à son père et de lui parler d’égal à égal (alors qu’il est en train de lui rappeler qu’il est un enfant). Les troubles avec Roscoe, évidemment, s’étendent à ceux que Marty rencontre avec Monica, une Monica qu’on a vue faire tant de chemin, en filigrane de la saison 1, et qu’on a envie de croire, désespérément, parce qu’on sait qu’elle est un Sheila et qu’on l’a immédiatement adorée pour sa fragilité. Elle semble recomposée dans ce début de saison, mais cela ne veut pas dire que tout est résolu avec Marty, parce que même quand l’entourage de Marty marche droit, c’est lui qui ne percute toujours pas comment être un humain fonctionnel. Avec la mise au pied du mur imposée par son ex-femme et son fils, nul doute que notre consultant va avoir quelques audits internes à se faire passer…

House of Lies n’oublie pas qu’elle nous a laissés, voilà quelques mois, avec la meilleure scène de fin de l’histoire des scènes de fin (je n’ai jamais autant écouté de Diddy de toute mon existence que depuis que je me suis découpé cette scène pour l’écouter en boucle ; si on pouvait tatouer plusieurs minutes de video sur son corps, j’aurais une fesse droite House of Lies), et exploite merveilleusement cela. Il ne s’agit à aucun moment de glisser la chose sous le tapis, ou d’en repousser la conclusion. Pas du tout ! En essayant de se souvenir de leur nuit alcoolisée, perdue dans les brumes des shots de tequila, Marty et Jeannie commencent lentement à reconstituer le puzzle. Et je me suis trouvée à hurler d’excitation et de surprise à la fin de ce nouvel épisode, quand Jeannie a tilté… est-ce qu’on pense à la même chose ? A quel point est-ce géant, sérieusement ? Si les allusions sont celles que je crois, ça va être une saison d’enfer, une saison pendant laquelle Jeannie comme Marty vont devoir sérieusement se botter l’arrière-train. Et vous savez quoi ? On a beau battre des mains quand nos quatre zouaves embobinent un client, c’est quand même pour ça qu’on regarde House of Lies. Pour regarder des gens intelligents avoir cruellement conscience qu’il faut arrêter les conneries, mais qu’ils ne savent pas comment (et que du coup ils en font plus encore).

On sent d’emblée que la série a décidé de vraiment se donner à fond dans une structure feuilletonnante, cette saison.
Il lui avait fallu plusieurs épisodes l’an dernier pour s’y engager totalement, utilisant son concept pour donner des épisodes complètement barrés mais relativement indépendants, avec seules quelques scènes de continuité avec l’intrigue çà et là. Mais rapidement l’histoire de la fusion (et toutes les storylines attenantes, comme celle de Jeannie) avait orienté la série vers une plus rigoureuse continuité, aboutissant à l’un des meilleurs season finale de 2012, sans mentir.
Ici on sent bien que ce ne sera plus trop le cas, ou alors plus de la même façon. Il ne s’agit pas de se pointer chez les mormons et de repartir avant la fin de la semaine en ayant mangé plusieurs billable hours et du maïs, mais d’instaurer un fil rouge sur le plan professionnel, très vite, très efficacement avec le mystérieux client qui leur tombe dessus. C’est génial parce que c’est typiquement l’histoire qui est obligée de mal tourner pour l’équipe à un moment ou à un autre, mais que ça n’arrive pas dans la première demi-heure de la saison. Et ça n’empêche pas éventuellement de prendre une autre direction en cours de route. Si le trailer d’avant-goût de la saison est une indication, cependant, le pod va passer pas mal de temps à Vegas. Je dis tant mieux ! Quelle autre ville américaine est mieux taillée pour ces serpents de consultants qu’une ville-casino au milieu du désert ?

Alors en un mot comme en cent (ou cinq mille, vous me connaissez), disons simplement que House of Lies revient au top de sa forme, avec tout ce qui faisait que la première saison avait fini en apothéose, et dans ses manches, de quoi ne pas nous laisser nous reposer sur nos lauriers. La routine ne s’installe pas, dans cette série, mais elle sait évoluer et s’adapter pour garder le meilleur.
Et là tout de suite, j’ai très envie de revoir l’épisode une troisième fois ce soir (bah, oui : une fois pour la découverte, une fois pour écrire le post, une fois pour applaudir, non ?), mais surtout je ressens beaucoup de peine pour ceux qui ont lâché la série au tout début de la première saison. Ces motherfuckers ratent quelque chose de grand !

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

4 commentaires

  1. Shoone dit :

    Mille fois oui! La série revient remontée à bloc! J’adore voir aussi la direction feuilletonnante pleinement assumée (même si, oui, c’était déjà plutôt le cas dès la mi-saison l’an dernier) maintenant, qui est prise.

    Quel plaisir de retrouver cette dynamique, cet équilibre de groupe parfait, oui, unique à la tv US je pense bien.
    Bon, niveau négatif, je devrais quand même noter que les « freeze » de Marty m’ont assez manqué. Puis j’aurais quand même aimé une vraie intrigue pour Clyde et Doug. Mais, en dehors de ça, nada, rien à redire non plus. Que de scène jouissives!
    La relation Marty/Jeannie s’annonce encore plus prometteuse cette saison, la situation est aussi intéressante en ce qui concerne la vie privée de Marty avec la nouvelle configuration Roscoe/Monica et la nouvelle CEO de Galweather fait une entrée du tonnerre. Ah et le séjour à Vegas, s’annonce déjà carrément fun, merveilleuse idée qui convient très bien à la série.
    Bref, fucking great season fucking premiere, motherfuckaas!

    « Still don’t know what it is, we do? Then I guess we’re doin it well »

  2. ladyteruki dit :

    Les freeze ne m’ont qu’à moitié manqué, mais j’ai beaucoup guetté les cassages de 4e mur.

    Pour Clyde et Doug, clairement, Clyde a une légère longueur d’avance sur le sujet (même quand il ne s’agit que de plaisanter, Doug est vraiment unidimensionnel), mais pour un season premiere, il y avait tellement de matière à exploiter (et RIEN n’a été oublié) que pour le moment je ne m’en formalise pas.

  3. Bw dit :

    Ta review me met méchamment l’eau à la bouche, la première saison malgré un début que je trouvais prétentieux m’a bien amusé malgré tout j’attendrais d’avoir au moins 5-6 épisodes à voir d’une traite !
    Est-ce que le petit Roscoe n’est pas typiquement dans le rôle du gosse qui en fait (sait) trop dont tu parlais dans un billet précédent ?

  4. ladyteruki dit :

    C’est une très bonne remarque, mais non, je pense sincèrement que Roscoe est un exemple parfait d’adolescent pas trop adultisé. Il est plutôt mûr, certes, mais en saison 1, on l’a vu faire pas mal de choses très enfantine (il y a eu l’épisode pendant lequel Marty et Monica ont été convoqués à l’école, par exemple). Et puis c’est un gosse qui ne demande que ça : être un gosse. Quand Monica l’a emmené en quête du Sheila dans l’épisode des mormons, par exemple, il était très enfant, il ne demandait qu’à être chouchouté par sa maman, se ravissait du moindre baiser, de la moindre attention. Contrairement aux enfants ou ados matures de beaucoup de séries qui sont très satisfaits de se comporter en adultes, Roscoe ne cesse de rappeler qu’il est en pleine construction, qu’il tâtonne. Je dois une grande part de cette impression à l’interprète et à son sourire incroyablement enfantin, je l’admets ; je trouve que Donis Leonard Jr. est capable de rappeler régulièrement que Roscoe est un être aussi vulnérable que ses parents, mais que ceux-ci ne lui en laissent pas souvent l’occasion de par leur propre vulnérabilité. Je ne sais pas si tous les acteurs seraient capable de donner ce sentiment. Quand tu verras la scène « Bumblebee » du season premiere, tu me diras si Roscoe n’est pas un enfant de temps à autres ; moi je trouve que cette scène, ou quand il rentre chez Monica ensuite, montrent bien que ce personnage n’est pas comme je le décriais dans un post précédent. Mais c’est une bonne remarque, je le répète, parce que ça se joue probablement sur l’interprétation de l’acteur plus que sur l’écriture.

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