Héroïne

9 juin 2013 à 18:13

On respire un grand coup… inspirer… expirer… recommencer l’opération : inspirer… expirer… Il est temps de parler du nouveau pilote de ce #pilotmarathon, Orphan Black. J’ai pensé à dire que j’étais plutôt contente de ce marathon pour le moment ?

Je n’ai pas un esprit très scientifique à la base. Les gens qui me parlent de connexions neuronales, de signal électrique qui influe sur mes émotions ou mon comportement, ou Dieu sait quoi d’autres, je les prends rarement au sérieux, avec le sentiment qu’ils passent à côté d’une expérience humaine au nom d’une connaissance scientifique déshumanisante.
Mais là, tout de suite, je suis dans l’un de ces moments où j’aimerais bien être un peu plus rationnelle, plus curieuse du fonctionnement de mon cerveau, et savoir quel est le procédé qui met le téléphage dans cet état.

Quel état ? Mais si, vous savez. Ce moment où vous finissez un épisode et où votre tête est en ébullition, votre coeur bat la chamade, et vos mains agrippent les accoudoirs (si vous êtes vraiment coutumier de la chose, vous devez même avoir creusé des encoches dans votre fauteuil, à force). Sous votre crâne, c’est un peu le 14 juillet, vous pouvez sentir le feu d’artifices partir en un immense bouquet final. La raison ? Vous venez de regarder un épisode épatant. Ca m’arrive souvent avec les pilotes, mais moi je suis pilotovore, il faut dire ; ça peut se produire avec absolument n’importe quel épisode en tous cas. Et en tous ca, en cet instant précis, vous ressentez cette soif de voir plus.
Plus. Plus. Encore plus !

Je n’ai jamais touché aux drogues, Monsieur l’Agent, mais je pense que ça doit ressembler à ça après un bon trip à l’héroïne. Et vu qu’il est plus facile de se procurer des séries que de l’héroïne, je trouve que c’est un bon deal, dans le fond.

Qu’est-ce qui est en jeu à ce moment-là ? D’où vient cette excitation ? Comment le câblage de notre caboche permet-il que nous soyons si désireux de nous plonger dans un nouvel épisode ?
Ce serait intéressant de le savoir, et de comprendre ce qui fait qu’à cet instant le téléphage ne s’appartient plus vraiment. Pendant quelques secondes à quelques minutes, selon plusieurs facteurs (tel que son degré de téléphagie et la qualité de l’épisode en question), il a fusionné avec la série, il ne peut penser à autre chose, tout ce qu’il veut, c’est en voir plus, plus, encore plus !

Ce qui me fait peur, lorsque je vois une série qui me plonge dans cet état, ce n’est pas de ne pas savoir sur quel bouton l’épisode a appuyé pour me plonger dans un océan de délice et d’anticipation. Je suis une victime consentante. Quel que soit le procédé utilisé, je m’en fiche… pourvu qu’on recommence bientôt ! Très bientôt ! Ce qui m’intrigue en revanche, ce qui m’inquiète, ce qui très franchement me rend parfois même anxieuse au plus haut point, c’est de chuter. Que le deuxième épisode soit moins euphorisant que le premier. Que cette envie de plus, plus, encore plus, retombe comme elle est venue. Que peut-être je me sois menti sur l’efficacité de ce premier épisode.

Le pilote d’Orphan Black est bon, sincèrement. Son héroïne est tout de suite très sympathique, son univers se pose à la fois comme accessible et dense, et le personnage faisant office de comic relief fonctionne à merveille, ce qui aurait pu ne pas marcher voire même décrédibiliser une partie de l’univers sombre qu’Orphan Black essaye de construire.
Alors ce premier épisode est bon… Mais est-il fantastique ? Pourquoi lorsqu’il s’est terminé, me suis-je écrié, tout en désincarcérant mes doigts de mes accoudoirs : « nooooon, me laissez pas comme ça » ? Est-ce parce qu’on me l’a vendu comme étant bon que je suis dans cet état ? Je peux être influençable, parfois. Pour bien faire, il faudrait que je vérifie. Peut-être que la seconde fois est moins bonne. Peut-être que le troisième épisode n’est pas aussi efficace.
Ou quand le désir de garder un esprit critique annule toute possibilité d’avoir un esprit critique.
Il faut que j’en voie plus pour me prononcer. PLUS. PLUS ! ENCORE PLUS !

J’ai fini ce pilote il y a presqu’une demi-heure, et je ne redescends pas. Des expériences comme celle-là valent bien tous les bad trips du monde devant Clone Baby.

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2 commentaires

  1. Mabo dit :

    Ah c’est beau ce sentiment d’accrocher d’un coup à une série, c’est ce après quoi on court toujours en tant que sérievore. Ce perpétuel étonnement et ravissement devant une nouvelle histoire.

    Orphan Black a évolué au fil des épisodes et pas du tout dans la direction où je l’attendais et pourtant elle m’a très vite accrochée. La qualité de jeu de l’actrice principale y est pour beaucoup. La galerie de persos tous humains et un peu spéciaux, leurs relations changeantes et souvent surprenantes y est aussi pour beaucoup.

    J’espère que tu continueras à l’apprécier en tout cas.

  2. JainaXF dit :

    Pour moi, c’est vraiment LA bonne surprise de l’année, la seule nouveauté qui m’a enthousiasmée ! La série mêle avec bonheur un background SF discret, une excellente actrice principale avec une palette large dans son jeu et de bonnes interactions dramatiques ! Pour moi la série reste excellente jusqu’à la fin de la saison !

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