Na na na na na na na na

26 mars 2015 à 12:00

CartoonHeroes-650

Impossible de parler de séries et de comics sans faire un détour par les années 60 pour y redécouvrir Batman ! Loin d’être aussi sombre que ses incarnations modernes (au cinéma ou même dans Gotham), la série est kitchissime, colorée et drôle… généralement de façon volontaire !

A l’époque de sa diffusion, Batman est en effet une ode fun au comic d’origine, une série farfelue assumant totalement son second degré et ses excentricités. On découvre dans le premier épisode une série de mauvais coups préparés par le Riddler, qui commence par placer une bombe dans un gâteau du Premier ministre de Modalvie, jusqu’à droguer Batman et kidnapper Robin ! Et tout cela sans oublier une assignation à comparaitre devant un tribunal, car le Riddler n’exclut pas les recours légaux pour découvrir, enfin, l’identité du justicier de Gotham !

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Dans un joyeux bazar, l’épisode en deux parties (à l’époque Batman était diffusé deux soirs par semaine sur ABC, en réalité parce que la série était conçue pour durer une heure mais n’avait pu être casée que dans deux cases d’une demi-heure) va passer d’une énigme à une autre, d’un méfait à l’autre, laissant Batman mordre la poussière à plusieurs reprises.

Les aventures du superhéros de DC Comics ne sont pas là pour nous impressionner sur le personnage, et encore moins bâtir sa légende, mais plutôt à titre de divertissement dont le personnage principal garantit que ça se finira relativement bien… mais sans plus.
D’ailleurs cet épisode inaugural, personne ne prend la peine d’introduire quoi que ce soit, partant du principe que les jeunes spectateurs sont tout-à-fait au courant de qui sont Bruce Wayne et Dick Grayson, qu’Alfred connaît leurs activités en tant que Batman et Robin, mais qu’en revanche ce n’est pas le cas de tante Harriet. L’épisode ne prend pas non plus la peine d’expliquer comment ou pourquoi la police de Gotham en est venue à faire appel au justicier masqué au moindre problème. Tout-au-plus une petite ligne de dialogue rappellera-t-elle que c’est la mort tragique des parents de Wayne qui l’ont incité à combattre le crime, mais on n’est pas du tout, ici, dans quelque chose de dramatique ; cette brève tirade ayant plus à voir avec un rappel des faits qu’une tentative d’approfondir le personnage.

Batman est une série parfaitement satisfaite de son grain de folie, de ses acteurs qui surjouent, de ses gags plus ou moins évidents. Elle ne cherche à aucun moment à s’attirer une légitimité quelconque, et c’est finalement très rafraîchissant à voir alors qu’aujourd’hui, tout personnage de superhéros se doit absolument d’avoir une faille terrible, un traumatisme insurmontable, une intrigue dramatique qui justifie qu’on le regarde. Pas de ça ici : on passe une demi-heure en compagnie de Batman pour le simple plaisir de voir une série nous régaler de retournements de situation plus ou moins cohérents (le Riddler rêve de découvrir l’identité de Batman et Robin, mais il n’a pas l’idée d’enlever son masque à Robin alors qu’il l’a kidnappé… et a même moulé un masque sur son visage !).

Personne ne se ment dans Batman, et c’est sûrement ce qui la rend toujours regardable en dépit de son scénario extravagant, du surjeu permanent de ses acteurs, des décors en carton, des dialogues lourds ou des scènes d’action ridicules. On n’a pas affaire à une série qui a vieillit, mais à une série qui en son temps, déjà, savait parfaitement que ce qu’elle faisait n’était pas de l’art… sans que pour autant Batman soit du travail bâclé.
Combien de séries modernes seraient capables d’être aussi décontractées ? Eh bien j’en connais au moins une, dont je vous parlerai demain !

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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