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21 juin 2015 à 23:52

C’était une riche idée que de lancer Killjoys une semaine après Dark Matter : l’une jouit de la comparaison avec l’autre.
Killjoys n’est pas une grande oeuvre de science-fiction, et ses chances de le devenir un jour sont quasi-nulles, mais qui s’en soucie ? L’écriture y est moins gauche que dans Dark Matter, il y a un peu moins de scènes ridicules, les dialogues, quoique prévisibles, ne sonnent pas creux, et on n’y fait pas mine d’instaurer un dilemme éthique sur lequel les scénaristes n’ont en fait pas du tout envie de passer du temps. En un mot ? Killjoys est portée vers l’action, elle est efficace, elle est grand public. Et la mission qu’elle s’est donnée, elle l’accompli parfaitement, rien de plus mais rien de moins.

Killjoys-650

Dans le système solaire de Quad, les chasseurs de prime du RAC sont assermentés ; ils ne vivent que pour la prime, et ont une obligation de réserve quant aux conflits politiques, sociaux ou même militaires de la région. Dutch et Johnny sont deux d’entre eux, travaillant ensemble dans le vaisseau que possède Dutch (contrôlé par l’intelligence artificielle Lucy), et jusque là, la routine se porte bien, jusqu’à ce que Johnny décide subitement d’utiliser le nom de Dutch (mieux gradée) pour se lancer à la poursuite d’une prime pas comme les autres : son frère D’avin.

A partir de là, Killjoys ne perd pas de temps pour placer toutes ses cartes sur la table, stratégiquement mais sans fioriture. On sait vers quoi on va : une série où Dutch va rudoyer Johnny, mais flirter avec D’avin. Où il se peut qu’une machination soit à l’œuvre, mais qu’on ne va approcher que ponctuellement et de loin, sans vraiment se lancer dans un thriller haletant. Où les primes vont être l’occasion de découvrir l’aspect du quotidien sur une planète de Quad ou une autre, et de prendre le pouls des dynamiques de la région, du folklore local, des tenues de mauvais goût commandées à un styliste des années 80. Où l’on va s’interroger sur le passé de personnages qui parlent beaucoup mais ne disent rien sur eux. Et bien-sûr, où tout ce petit monde se rincera le gosier régulièrement dans un bar (et un seul, sur tout le système solaire) tenu par un ami dont la gaytitude est juste un peu caricaturale.

Avec Killjoys, pas tellement d’espoirs de surprise, mais la mission de divertissement est bien remplie, la réalisation est au taquet, et les acteurs se donnent du mal. Parfois un peu trop ? Et alors, vaut mieux ça que l’inverse. Contrairement à Dark Matter, pas de high concept ici, on sait ce pour quoi on signe. Ou pas. Plutôt pas, en ce qui me concerne, mais je n’exclus pas de changer d’avis si jamais j’ai un trou dans mon emploi du temps.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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