Love Stranger

5 juillet 2015 à 20:04

Il faut se surveiller quand on découvre Outlander alors qu’on se sait entourée de téléphages ayant adoré. Par chance, je n’ai pas trop besoin de me forcer pour dire du bien de ce pilote dont je repousse depuis maintenant un an le visionnage.
En cause ? Les premières reviews, suivies des premières réactions sur Twitter, suivies des premiers articles et think pieces, et pour finir, 99% de la production écrite que je voyais passer sur Outlander et qui semblait bien décidée à ne parler que d’histoire d’amour, de scènes de sexe, et assez peu du reste. Ce n’est donc que récemment, poussée par des téléphages pugnaces comme Ponymandias, que j’ai décidé de tenter le coup.

Et même si le premier épisode s’attarde sur les relations de son héroïnes à deux hommes (l’une de longue date, l’autre naissante), force m’est de reconnaître qu’Outlander est très regardable. Sa façon de s’attarder sur les sentiments, les impressions et les souvenirs de son héroïne permettent de se sentir rapidement intime avec elle, grâce à l’une des dernières voix-off de télévision tolérables. L’omniprésence de ces soliloques (qui doit sûrement au matériau d’origine, bien que je confesse ne l’avoir pas lu) montre l’application que veut mettre Outlander à détailler plus le vécu de son personnage central, que des aventures romanesques et des retournements de situation invraisemblables. Le défi est grand vu l’invraisemblance du pitch lui-même, mais ce choix de traitement permet d’en éviter les écueils.

Outlander-650

Ce n’est pas qu’une question d’écriture (ou de réécriture), bien-sûr. Outlander jouit d’une excellente réalisation, pleine de doigté et d’intelligence. On parle ici d’un pilote qui sait trouve le plan d’un quart de seconde pour trouver la nuance entre le cliché et l’humanité d’une scène ; un quart de seconde n’est pas grand’chose, mais c’est définitivement un quart de seconde que beaucoup de séries ne prennent pas pour éclairer l’action d’une étincelle de nuance, de tendresse ou de commentaire implicite. Et le résultat est grand.
Quand on ajoute à cela l’élégance de la plupart des scènes, et une fusion parfaite avec un soundtrack de génie, c’est difficile de rester de marbre.

Pourtant plusieurs choses m’ont agacée dans ce premier épisode d’Outlander, et si je suis rassurée par certains aspects, sur d’autres je reste hésitante. J’ai, vous le savez, beaucoup de mal à me passionner pour les histoires d’amour, et dans ce pilote il semble indéniable que, même bien écrite, même bien réalisée, cette part de la série va conserver une grande importance. Beaucoup avaient cherché à me rassurer à ce sujet, mais c’est vraiment trop pour moi, désolée. Quand on voit les premiers échanges de Claire et Jamie, y a-t-il le moindre suspense ? Pas vraiment. Pourtant la série insiste à construire quelque chose, petite scène après petite scène, qui me désintéresse totalement, entre autres parce que je ne vois rien de plus large se construire que leur relation. S’il y a un autre enjeu pour la série, je ne le perçois en tous cas pas au terme de ce premier épisode.

Le tort n’en revient donc pas à Outlander, mais à mes propres goûts. Reste que si un jour je devais regarder une série où la romance occupe une place aussi forte, ce serait sans aucun doute Outlander.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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