Keep that secret

25 décembre 2016 à 16:34

De toutes les séries australiennes qui ne m’ont pas enthousiasmée en 2016 (et l’air de rien, il y en a eu un paquet), The Secret Daughter est certainement la plus décevante. Quelque part entre l’annonce de la série aux Upfronts australiens de l’an dernier, et la diffusion il y a quelques semaines, j’ai l’impression qu’il y a eu un accident industriel. Ou peut-être avais-je mal compris de quoi il serait question…
The Secret Daughter met en scène Billie, une chanteuse de country qui se produit dans un bar avec son groupe (mais qui est aussi boulangère la journée, nous dit-on ; on n’en verra rien), qui vit très humblement avec son père, un aimant à ennuis. Mais tout change lorsque Billie croise la route d’un riche hôtelier qui, touché par la maladie, a décidé de se mettre à la recherche de la fille qu’il a eue lors d’une aventure voilà une vingtaine d’années, mais qu’il n’a jamais connue. Un concours de circonstances après l’autre, Billie se retrouve à faire semblant d’être cette fille cachée, afin de pouvoir aider son véritable père qui a une fois de plus besoin d’être tiré du pétrin.

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En fait je m’imaginais que The Secret Daughter, dont le rôle principal est incarné par Jessica Mauboy (gagnante de la saison 4 d’Australian Idol), serait beaucoup plus une série musicale qu’elle ne l’est finalement ; or dans ce premier épisode, il n’y a vraiment que deux passages musicaux, le second étant totalement anecdotique et d’ailleurs traité comme tel. On entend des chansons interprétées par Mauboy au long de l’épisode, bien-sûr, mais il faut aller les chercher en fond sonore pendant des scènes d’une grande banalité. Voilà laisse penser que le principe de The Secret Daughter est plus de promouvoir un album d’une gagnante d’un télé-crochet, que de vraiment créer une série forte de ses éléments constitutifs. C’est ma faute, j’ai trop regardé Smash sûrement. Quoique, je ne regarde jamais trop Smash, surtout la première saison ; mais c’est un autre débat.

Le plus irritant dans l’affaire, c’est que The Secret Daughter n’a aucune envie de proposer de l’émotion non plus, ce qui aurait pu être sa planche de sortie. Les scènes se succèdent, et consistent essentiellement à regarder la charmante Jessica Mauboy faire son maximum pour nous être sympathique, mais exprimant à peine le minimum syndical. Pire, la famille du richissime hôtelier (qui s’avère assez nombreuse, laissant peu de temps pour une exposition individuelle détaillée) ne va pas non plus avoir l’occasion de réagir vraiment au deuil du patriarche, ou à la révélation surprise qu’il existe une fille cachée, ou quoi que ce soit. Il y a une scène qui combine ces deux travers, lorsque Billie parle à l’un des fils du milliardaire avec un joli sourire à la limite du flirt, empêchant celui-ci de s’appesantir sur son ressenti quant au deuil qu’il a vécu il y a, quoi, moins de quarante huit heures ?
Non, The Secret Daughter n’a pas envie de s’aventurer sur ce terrain-là, elle veut juste faire avancer son quiproquos, sans égard pour ses personnages. J’ajoute que The Secret Daughter ne s’aventure sur aucun terrain du tout, alors qu’on est en présence ici d’une jeune femme en partie Aborigène et d’une famille de riches blancs… vu le lourd passé de l’Australie en matière de bébés aborigènes séparés de leurs parents, on est vraiment à la limite de la faute professionnelle, là.

Alors du coup, The Secret Daughter s’avère n’être qu’un feelgood drama de plus, sans personnalité, reposant sur un malentendu mal mis en place, mal exploité… et qui cache assez mal son jeu, par-dessus le marché.
C’est même d’une prévisibilité assez fatigante : Billie va se retrouver plongée dans la famille de cet homme richissime qu’elle n’a rencontré qu’une fois dans sa vie, ne va pas être acceptée par tous, va peut-être devoir prouver la paternité… et oh mon Dieu, quelle surprise ce serait si elle était vraiment la fille de cet hôtelier richissime ? Si le père qu’elle voulait protéger n’était en réalité pas son véritable père ? Non, attendez, au temps pour moi : ce ne serait pas surprenant… parce que sinon il n’y aurait plus de série.
Résultat : The Secret Daughter est le secret que la télévision australienne ferait mieux de garder pour elle.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

5 commentaires

  1. maxwell39 dit :

    LA nouvelle de cet article, c’est qu’on écoute de la musique country en Australie ^^ j’ai beau aimé cette musique, je ne pensais qu’elle passait la frontière nord-américaine 🙂

    • ladyteruki dit :

      Oh si (Keith Urban, qui aujourd’hui fait essentiellement sa carrière aux USA, est Australien par exemple), et on en trouve au Canada aussi. Aha, j’ai même trace de quelques artistes japonais faisant de la country XD Bon, pas super populaires ni rien, mais quand même.

      • maxwell39 dit :

        Je connais bien Keith Urban mais j’ignorais totalement qu’il était australien (les américains s’approprient décidemment tout 😀 )… ça a du faciliter le rapprochement pour monsieur Nicole Kidman ^^
        Et chez nous, rassure moi, y’en a pas de country men ? ^^ déjà que depuis le nouveau millénaire, c’est à peine si 2-3 trois américains y ont fait une percée…

        • ladyteruki dit :

          J’évite en général la musique française comme la peste, mais je pense que Johnny a eu sa période country à une époque, non ?
          (oh, tu sais… Kidman aussi est Australienne !)

          • maxwell39 dit :

            d’où le rapprochement logique avec Keith ^^
            pour Johnny j’en sais fichtre rien, ils ont repris tellement de chansons américaines à leurs compte à cette époque que je me fiche bien de savoir d’ou elles provenaient, en tout cas, j’espère qu’uaun n’a osé rependre Johnny Cash 😀

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