Purpletube : un an d’extraits de séries

25 janvier 2020 à 17:06

Mes lecteurs les plus réguliers savent que j’ai longtemps nourri une méfiance exacerbée envers le streaming, pour m’avoir vue l’évoquer à plusieurs reprises. Longtemps j’ai évité comme la peste, en particulier, de m’approcher de Youtube, Dailymotion et autres Vimeo ; mais depuis deux à trois ans, je me suis assouplie sur le sujet. Au point qu’en 2019, j’ai décidé de conduire une petite expérience de consommation de videos téléphagiques sur Youtube (…bien que cette méfiance ne soit, à l’heure actuelle, pas entièrement résorbée).

C’était mon projet Purpletube, dont je m’apprête à vous parler aujourd’hui dans un article un peu atypique… mais aussi long, sinon plus, que d’habitude !

Tout est parti d’une habitude que je nourris depuis des lustres, qui consiste à découper des scènes qui m’ont marquée dans des épisodes me passant sous la souris. Chaque extrait sélectionné se trouve ensuite rangé dans mon dossier dédié… le plus ancien de ces extraits est une video que j’ai découpée et ajoutée en novembre 2008, pour vous dire combien ça ne date pas d’hier ! Pour les curieux, il s’agit de la scène finale du pilote d’Earth Final Conflict.
Je consulte ce dossier régulièrement, selon l’humeur. Comme je crois énormément au pouvoir cathartique de ces extraits, il m’arrive de venir chercher spécifiquement un passage précis, par exemple. Ainsi on me voit régulièrement revenir à un extrait correspondant à une émotion que je ressens à un moment donné (mettons, la scène de dispute de la saison 5 de Will & Grace), ou en lien avec des souvenirs précis (c’est le cas pour une scène du pilote de Gravity, dont la diffusion a coïncidé avec la mort de freescully). Mais cela peut aussi être en lien avec la série elle-même et mon attachement à elle. Il n’est pas rare de me voir venir revoir une scène solide qui va me replonger dans l’ambiance d’une série que j’aime mais pour laquelle je ne peux/veux pas relancer un marathon complet (l’introduction introduisant l’héroïne éponyme de Capitu), ou un numéro musical que j’ai en tête (j’ai quasiment tout Bombshell de Smash dans ma librairie perso !). C’est aussi sans compter le nombre de fois où j’ai juste envie de m’imprégner de « souvenirs inattendus », c’est-à-dire ouvrir mon dossier et cliquer au hasard… pour deux heures plus tard me retrouver à rire devant des extraits de la saison 2 de The Good Wife, à pleurer devant un passage-clé du pilote de Mother, ou commencer par grignoter des videos de Raising Hope avant de finalement me retrouver devant un marathon de la saison 1 totalement imprévu. Des fois, on ne peut simplement pas contrôle où ce dossier d’extraits peut mener !

Régulièrement, j’ajoute des extraits à ce dossier. L’an dernier, quelques rares séries y ont eu droit : plusieurs extraits de Shrill, deux autres de Zenra Kantoku, un morceau du pilote de Downward Dog aussi (parfois certaines séries font leur apparition dans ce dossier après des années, preuve de leur récurrence dans mon esprit). Entrer dans ce Panthéon téléphagique n’est à la portée que de quelques élues. C’est même très significatif de l’importance de ces séries à mes yeux.
Après une douzaine d’années, ces extraits font partie de ma vie téléphagique exactement au même titre que les pilotes ou les saisons que je reviewe dans ces colonnes. Ils font partie de ma relation à la télévision à part entière, et de ma relation à de nombreuses séries en particulier. Je dis souvent (bien que plutôt dans un contexte différent) que les séries n’ont pas de date de péremption ; eh bien pour moi, c’est par exemple comme ça qu’elles existent au-delà de leur visionnage initial. Les extraits sont ma façon d’entretenir mon lien avec ce qui m’émeut. Ils créent du souvenir, ils sont liés à mes émotions, ils sont une multitude d’expériences que je peux relancer sur commande. Et représentent une forme de sécurité. C’est très comfort food en un sens.
A l’heure actuelle, ce dossier contient presque 400 extraits (même si je reconnais y avoir mêlé quelques extraits de films au fil des années, aussi).

C’est donc de là que je suis partie, quand je me suis lancée dans le projet Purpletube. Je ne voulais pas aller chercher sur Youtube des épisodes entiers (chose qu’il m’arrive déjà de faire, avec l’aide de mon ami KeepVid pour la postérité, car encore une fois : je ne fais pas confiance au streaming).
Je voulais aller voir le plus grand dossier d’extraits du monde, là où tout le monde a mis en commun ses extraits fétiches.

Au fil de l’année 2019, je me suis promis de me laisser emporter d’extrait en extrait, pour voir quelles séries l’algorithme de Youtube me proposerait, et dans quelles quantités. Ce qui m’intéressait, au-delà des suggestions, c’était aussi de voir ce qui semblait transparaître des séries que je trouverais à travers ces extraits. J’étais disposée à la fois à regarder des séries que j’aimais, et des séries dont je ne connaissais que l’existence, et toutes les nuances entre ces deux extrêmes. Les extraits des séries qui me sont chères mis à disposition par les utilisateurs de Youtube sont-ils les mêmes extraits que ceux qui m’ont impressionnée ? Qu’apprend-on d’une série quand on n’en a qu’une vision fragmentée ? Et quelle place pour la découverte dans ces conditions ?

Forcément, la première des curiosités portait sur ce qui allait m’être donné de voir. Quelles séries Youtube allait me suggérer pendant cette année ?

Je l’avoue bien volontiers : mon expérience n’avait rien de scientifique. Je n’ai pas mis de protocole particulier en place, n’ai rien changé au reste de mes habitudes sur Youtube, et en particulier, n’ai pas créé de compte spécifique, si bien que les suggestions d’extraits ont pris en compte le reste de mon utilisation de la plateforme. Or, justement, comme je le précisais plus haut, j’utilise déjà Youtube pour chercher des séries ; une multitude d’épisodes, et notamment de pilotes rares, s’y trouvent en permanence, et il suffit de passer une heure avec la fonction de recherche pour trouver des perles de tous les pays. J’y fais régulièrement mon marché, par curiosité. Souvent, des groupes de fansubs y mettent en ligne leur traduction d’une série donnée (et comme j’ai passé une partie conséquente de 2019 à chercher des sous-titres décents pour Yanxi Gonglue, ou à regarder les épisodes d’Isipho mis en ligne sur la chaîne officielle du diffuseur e.tv, ce n’est pas anodin), et je m’attendais aussi à ce que cela ait une incidence sur les extraits suggérés. Au moins un peu, au moins après certains visionnages particuliers. S’il y a bien quelqu’un qui doit trouver des extraits de série polonaise ou turque dans ses recommendations, c’est bien moi, non ? Je précise en outre que je ne suis le compte d’aucune chaîne spécialisée dans une série en particulier, et en fait, mon seul follow relatif aux séries sur Youtube est la chaîne des Showrunners.
Eh bien, pas du tout. La totalité des extraits qui m’ont été proposés par l’algorithme de Youtube ont correspondu à des séries anglophones ; en fait, toutes sauf une étaient des séries américaines (l’exception étant britannique). Y compris après un visionnage de plusieurs épisodes de la série chinoise Yanxi Gonglue, et y compris quand j’essayais précisément d’éduquer l’algorithme en allant fouiller les entrailles du Youtube grec (à chacun son hobby, ok ?! ya plein de vieux sitcoms non sous-titrés sur Youtube !). C’est-à-dire que même en utilisant un alphabet non-latin dans le moteur de recherche, je me retrouvais quand même avec des suggestions anglophones.
A deux ou trois reprises, j’ai fait exprès de chercher non pas des épisodes complets, mais des extraits de séries non-anglophones ; ça n’a pas vraiment influé sur mes recommandations. Un cas particulièrement frappant a été celui des séries sud-coréennes : je me suis retrouvée avec des suggestions de Kpop, mais pas d’extraits de dramas, quand bien même c’était précisément ce que je venais de regarder. Rien à faire, Youtube n’a pas cillé (sachant qu’en plus c’est le même compte Google auquel je suis connectée en permanence, quand je fais mes recherches sur la télévision de tous les pays, donc ce n’est pas juste l’algorithme de la plateforme de streaming mais tout mon historique de 2019 qui n’a pas réussi à influencer ce résultat). Ce phénomène m’a beaucoup interrogée.

Alors du coup, séries américaines certes, mais lesquelles ? Eh bien là encore grosse surprise car pour l’essentiel, il ne s’est pas agi de séries que je regarde en temps normal, et même pas souvent de séries que j’apprécie. Mais bizarrement, regarder un extrait de l’une ou l’autre de ces séries me conduisait à être soudain inondée de recommandations d’autres extraits de cette série. J’ai passé deux larges semaines avec plusieurs extraits de The Big Bang Theory sur ma page d’accueil, par exemple (plusieurs mois avant son final), une série que nul ne peut m’accuser de particulièrement affectionner. Par contre, aucune autre série de Chuck Lorre ne m’a été suggérée (par contre j’ai brièvement eu droit à Young Sheldon, ce qui semble naturel). Hm, à bien y réfléchir maintenant, je réalise que peu de sitcoms m’ont été proposés pendant l’année écoulée, d’ailleurs.

Il semblerait que Youtube fonctionne par phases : après ce long couloir The Big Bang Theory, la série n’est plus réapparue dans mes suggestions. Vous ne me voyez pas me plaindre. La conséquence de ces phases est que j’ai eu le sentiment parfois de me trouver face à des passerelles d’une série à l’autre. Il y avait une connexion logique à un moment qui m’a fait passer d’une bonne cinquantaine d’extraits de Chicago Med à House (par contre, pas vraiment de Chicago Med à Chicago PD, et encore moins à Chicago Fire). Je suis aussi passée de quelques extraits de Sex & the City à une avalanche d’extraits de Desperate Housewives. Ce genre de choses.
Toutefois, il y a aussi les séries qui ne conduisent « nulle part », ou du moins, pas à d’autres séries. Après plusieurs semaines d’extraits d’A la Maison Blanche, Youtube a complètement arrêté de me proposer des videos de la série, mais n’est jamais parvenu à la conclusion que peut-être je voudrais tenter d’autres séries politiques. A la place, m’a été suggéré de passer à Mad Men, qui elle-même ne m’a menée ni à d’autres séries AMC, ni à d’autres séries historiques. The algorithm works in mysterious ways.

Ok alors, soit. Disons que je me satisfasse d’un régime strictement anglophone. Dans ce cas, quels sont les extraits recommandés par Youtube ? Que disent-ils des séries qui m’ont été proposées ?
De toute évidence, un grand nombre de ces extraits sont en ligne parce qu’ils ont été uploadés par des gens qui aiment les séries concernées (pas tous : certaines relèvent de comptes officiels). C’était ce que je cherchais : à voir ce que chacun considère comme un passage important, ou drôle, ou émouvant, ou digne d’être discuté. Ou tout cela à la fois !

Ce qui ressort dépend évidemment des séries en question. Pour The Big Bang Theory par exemple, l’immense majorité des extraits suggérés en premier lieu est en lien direct avec Sheldon ; il s’agit, un peu comme dans la série après tout, de souligner les moments où il se distingue de ses camarades par son intelligence, ses vannes, ou parfois, la tendresse qu’il dégage (ce furent deux semaines remplies de Soft Kitty, c’est tout ce que j’ai à dire). Les relations amoureuses des divers protagonistes (y compris de Sheldon et Amy) me sont apparues comme moins présentes dans les suggestions que j’obtenais, alors que je sais qu’elles tiennent une grande place dans la série, notamment les dernières saisons. Mais Youtube, c’est-à-dire à la fois l’algorithme de la plateforme et les usagers qui lui donnent des munitions, semble considérer que ce qui importe, c’est de montrer Sheldon. Et un Sheldon admirable, triomphant, supérieur. Une partie de cela découle évidemment de la série, qui lui fait la part belle, mais c’était d’autant plus évident devant le titre de certaines videos, clairement orientées sur cet angle.
Quand quelques mois plus tard la même tendance s’est dessinée pour House (et dans une moindre mesure A la Maison Blanche et Mad Men), consistant à montrer des personnages masculins comme représentant un certain idéal intellectuel, ça m’a semblé dessiner une tendance. Beaucoup de gens sur Youtube (et à observer les noms d’utilisateurs, souvent pour ne pas dire toujours des hommes) sont là pour voir un personnage se définissant comme intelligent démontrer sa supériorité. Parfois en étant effectivement impressionnant, parfois simplement parce que les scénaristes ont décidé qu’il était supérieur (…et franchement c’est difficile de ne pas se forger cet avis devant les extraits de House en particulier). Ce n’est évidemment pas tout-à-fait surprenant quand on connaît les tendances télévisuelles de façon large. Cela interpelle pourtant, parce que ce n’est pas seulement ce que les gens ont aimé à un moment donné ; c’est ce que les gens ont envie de revoir et de commenter des années plus tard. C’est ce qui est resté, et ce qui est entretenu. C’est ce qui reste dans la conscience téléphagique collective.

Au printemps dernier, la phase Desperate Housewives s’est avérée être  un brillant exemple de l’opposé inverse : les extraits suggérés sont très divers.
Ceux qui m’ont été suggérés ont essentiellement concerné Gabrielle, Lynette et (un peu moins) Bree. Quel que soit le personnage féminin en son centre, les extraits mettaient en valeur des aspects plus divers : soit très drôles et absurdes, soit très dramatiques et émouvants, soit très intenses et remplis de suspense. Beaucoup de slapstick, de cris, de larmes. Un peu l’impression d’avoir échangé un stéréotype pour un autre, pour être honnête. A ma grande surprise (et je connais mal la série pour dire si c’est représentatif), Youtube m’a proposé peu de scènes regroupant plusieurs des héroïnes ensemble ; ça s’est produit plus souvent pour Sex & the City (qui insiste sur certaines conversations, ainsi que sur des exemples de sororité entre les protagonistes).
Mais outre les extraits, Desperate Housewives est une des séries pour lesquelles il était particulièrement fréquent d’avoir affaire à des montages. C’est-à-dire que plus qu’aucune autre (bien que ça se soit vu pour plusieurs des séries que j’ai mentionnées plus haut), Desperate Housewives inspire les gens à uploader des compilations, avec donc un travail préalable allant au-delà du simple découpage d’un extrait. Cela pouvait être des montages pour un épisode donné (surtout pour les dernières saisons), et c’était intéressant à plusieurs égards ; cela pouvait aussi tourner autour d’une thématique, ou d’une intrigue en particulier, ou tout simplement d’un personnage (Gabrielle Solis est surreprésentée en la matière). Quelques clips musicaux fanmade, aussi, donc dénués de dialogues ; ça pour le coup, l’algorithme ne m’en a suggéré que pour Desperate Housewives, mais j’ai trouvé ça particulièrement significatif parce que s’il y a bien un « genre » de video tournant entièrement autour du concept de souvenir d’une série, c’est bien le clip musical.

Evidemment, les choses sont un peu différentes du côté des extraits postés par les chaînes officielles. Regarder qui a uploadé une video a son importance, mais généralement c’est assez évident grâce à la présence d’un habillage spécifique et « propre » (et souvent des annonces en fin de video, par un ou plusieurs acteurs de la série débitant d’un ton monocorde un call to action basique). La franchise Chicago Stuff est très forte à ce petit jeu, mais en même temps, ces séries sont en cours de diffusion, ce n’est pas étonnant que l’aspect promotionnel domine.
Dans un registre similaire, j’ai eu l’étonnante surprise de trouver l’une des rares séries fantastiques/de science-fiction de mon expérience au cours de l’été, grâce à une suite de suggestions relatives à Heroes. Pas trop pu déterminer pourquoi ces recommandations sont apparues du jour au lendemain, mais leur insistance sur l’origin story de plusieurs personnages, ainsi que la mythologie de la série au sens large, était plutôt intéressante. Il s’agissait là de reliques d’un effort promotionnel passé, et d’autant plus passé que Heroes s’est dégonflée comme une baudruche en l’espace de quelques saisons, et que son revival a été un échec. Mais ça, l’algorithme de Youtube ne le perçoit pas, et à en croire les videos recommandées, Heroes est une série dont il ne semble rester qu’une impression de mystère et d’excitation. Le cimetière du travail de teasing, c’est plus que de la nostalgie, un peu difficile à exprimer.

Justement, l’aspect émotionnel de tout ça m’intéressait. Je ne voulais pas juste voir ce que ressentaient les autres utilisateurs de Youtube pour les séries qu’ils immortalisaient sur la plateforme : je voulais voir si ce ressenti pouvait m’être transmis. Aussi imparfait que soit l’exercice. Chose d’autant plus complexe que ces extraits étaient vus hors contexte. Ni le contexte de l’épisode (et pour cause), ni le contexte affectif du rapport à la série (puisqu’il s’agissait généralement de séries signifiant peu voire rien pour moi), ne m’étaient familiers dans une grande partie des cas.
Et pourtant, la force de la fiction fait que souvent, il est tout-à-fait possible de ressentir l’impact de passages d’une poignée de minute. Ca s’est produit pour plusieurs des séries mentionnées jusqu’ici.

Toutefois, aucune n’a eu l’impact de la phase Doctor Who.
Vous allez me dire, parce que vous utilisez les tags et que vous n’êtes pas nés de la dernière pluie, que Doctor Who est une série que je connais bien, dont j’ai vu plusieurs saisons (même si, bon, pas récemment). Et c’est vrai. Je suis partie précisément de ce principe quand les suggestions ont commencé à apparaître sur ma page d’accueil, en me disant que j’entrais en terrain connu. Dans un premier temps c’était une promenade de santé, j’ai revu des extraits de Doctor Who issus des périodes Nine et Ten, qui sont mes préférées (à vrai dire j’ai lancé un marathon de la saison de Nine précisément à cause de ces extraits !). Rien d’étonnant à ce que ces passages tirent sur la corde sensible, surtout que les Whovians de Youtube ne sont pas les derniers pour insister sur les passages les plus tristes, genre les adieux de Ten et Rose par exemple. Doctor Who est en outre un autre cas de série motivant les utilisateurs à utiliser le montage, par exemple en remontant l’histoire de River Song dans l’ordre chronologique de sa vie plutôt que de celle du Docteur (très bien foutu, au passage).
Plus je cliquais, plus Youtube me montrait des extraits d’épisodes que je n’avais pas vus : la fin d’Eleven, l’intégralité de la période Twelve (pas taper !), et les épisodes de Thirteen jusqu’à présent. Au passage, ne vous lancez pas dans le même type d’expérience si vous craignez les spoilers ! Même sans connaître les enjeux de l’épisode dont ils étaient extraits, même sans connaître plusieurs des personnages présents, même sans avoir d’attachement à la forme présente du Docteur, je me retrouvais quand même avec un pincement au cœur. Plus surprenant encore, en tout cas à mes yeux, des videos relatives à des épisodes de « Classic Who » ont aussi atteint admirablement bien leur but, en dépit de leur aspect et/ou leurs outils parfois datés (la video retraçant les adieux de tous les Compagnons compte probablement parmi les plus impressionnantes en la matière).

La vérité c’est que même si les séries, par définition, s’inscrivent dans la durée… elles reposent sur des mécanismes narratifs qui peuvent être efficaces à court terme. Et qui, en réalité, ont tout intérêt à l’être. Pour consommer des extraits depuis des années, je le savais déjà, mais cette certitude n’a été que renforcée par cette expérience.

Il me faut admettre que les résultats étaient plus aléatoires pour d’autres séries, en particulier celles que je ne connaissais pas. Ce qui m’amène justement à parler de découvertes.

Le cœur de ma préoccupation, c’était qu’il ne me soit que rarement donné l’occasion de découvrir des séries qui m’étaient inconnues. Je misais beaucoup dessus, et franchement quoi que je fasse, rien n’influençait le résultat. Dans les faits, non seulement les séries qui m’étaient proposées répondaient toujours à un même critère de langue et presque toujours à un même critère d’origines, mais en plus… Ecoutez, constatez par vous-mêmes : The Big Bang Theory, Desperate Housewives, Mad Men ! Ca vous frappe comme des séries de niche, ça, franchement ? Youtube a joué la sécurité tout au long de l’année en ne me proposant que des séries qui sont, ou ont été, de gros succès publics et/ou critiques.
Et accessoirement, des séries très blanches, me faut-il ajouter. J’ai été vérifier, dans le doute, mais je vous confirme qu’on y trouve des séries avec un cast majoritairement racisé sur Youtube, et j’ai notamment relevé l’existence d’extraits de séries comme For Better or Worse ou The Haves and the Have Nots, parmi d’autres. Des séries qui en toute logique pouvaient parfaitement coller comme recommandations après un visionnage de Desperate Housewives, comme aurait aussi bien pu l’être Jane the Virgin par exemple. Ou, si l’on voulait jouer la carte de l’humour, des comédies comme Black-ish mettons ; seule exception dans ce domaine, j’ai eu droit à quelques recommendations, l’espace d’une nuit d’insomnie, pour Fresh Off the Boat. Là encore, impossible d’influencer l’algorithme apparemment ; même la période estivale, pendant laquelle j’ai découvert la chaîne Say It Loud (avec ses contenus ET titres clairement indicatifs d’un intérêt pour les sujets touchant les Afro-américains) n’a pas semblé avoir d’influence.
Ne parlons même pas d’espérer être mise en présence de classiques du « black sitcom », parce que, vous l’aurez remarqué, les recommandations de Youtube concernent assez rarement des séries ayant plus de 10 à 15 ans de toute façon. Même quand (vérification faite) elles sont belle et bien présentes sur la plateforme. Ah ça, pour la découverte, on repassera.

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait rien à en tirer. Chicago Med, en particulier, a été un cas intéressant. Je ne regarde aucune série de la franchise (j’avais uniquement testé le pilote de Chicago Fire à l’époque de son lancement), et ne connaissais avant de la voir débarquer dans mes suggestions aucun de ses personnages. J’ai cliqué sur mes premiers extraits sans grande conviction, et ai rapidement eu l’impression que quand on a vu une série qui se déroule dans un service d’urgences, pardon, mais on les a un peu toutes vues.
En plus, la franchise Chicago Whatever m’était exclusivement suggérée via des comptes officiels, donc promotionnels, avec une insistance particulière sur des cas choquants et/ou absurdes. Mentionnons au passage que les titres de videos pour Chicago Med sont particulièrement clickbait, genre « Pilot Addicted To Drinking Gasoline » ou « Anti-Vax Exposure Almost Kills Baby ». On aurait dit des titres d’articles d’information, plutôt que des noms descriptifs qui sont en général plutôt la règle sur Youtube (et quand c’est pas ça, la franchise propose simplement des extraits dits « Episode Highlight » qui sont apparemment nommés d’après le titre de l’épisode dont ils sont issus). Pour quelqu’un qui, comme moi, venait à la série sans rien en savoir, cela n’a pas fait spécialement bonne impression, surtout combiné à certains dialogues peu inspirés et à une réalisation que je vais diplomatiquement qualifier ici de basique.
Pourtant, au bout d’environ une semaine de suggestions, j’ai fini par entreprendre de me procurer la première saison de Chicago Med. Sans avoir changé d’avis sur la série, mais parce que, au fil des extraits, j’ai découvert des angles qui me parlaient plus. Contrairement à l’immense majorité des séries médicales, Chicago Med semble en effet accorder une place conséquente (…ou en tout cas, c’est l’impression que donnent les extraits !) à la médecine psychiatrique et à la santé mentale. En particulier, j’ai découvert l’existence des docteurs Daniel Charles et Sarah Reese, présentés comme très humains, attentifs et complexes, et j’ai complètement craqué pour eux. Bien que consciente qu’il me faudrait me farcir d’autres moments bien moins attrayants, j’ai donc décidé de mettre la série sur ma to-watch list (c’est ce qui, dans ma consommation souvent aléatoire, s’approche le plus d’un planning). C’est donc « au programme », ce qui d’ailleurs tombe plutôt bien vu que j’ai un projet un peu particulier en ligne de mire par ailleurs.

Bon, j’ai pas mal parlé de ce qu’il m’a été donné de voir (j’ai pas mal parlé tout court !), mais il y a un aspect de cet expérimentation que je n’ai pas encore abordé. Il est de notoriété publique que, d’une façon générale, la section des commentaires sur Youtube est atroce. Je ne vous apprends pas grand’chose ! On a tous fait l’expérience (même si ça dépend évidemment du type de video) de commentaires dégueulasses, hostiles et/ou ridicules, qui découragent totalement de lire les commentaires en général. La sagesse populaire veut qu’on ne lit pas, jamais, surtout pas, les commentaires sous une video Youtube.
N’écoutant que mon courage et défiant toute convention sociale, je l’ai quand même fait. Et j’ai survécu pour vous en parler.

Alors certes, il y a des recoins de Youtube, y compris du Youtube téléphagique, où il ne fait pas bon s’aventurer. Ce que je disais plus haut sur le choix des extraits de The Big Bang Theory et ce qui transparait à travers lui ? Ca se ressent dans beaucoup de commentaires (heureusement pas tous).
Parfois ce qui frappe, ce n’est pas exactement que les commentaires sont un ramassis de fond de litière. C’est plutôt qu’il y a une sorte de décalage entre ce que dit la série dans la video, et ce qu’en disent les spectateurs en commentaire. En regardant des extraits de Mad Men, j’ai été frappée par quelque chose de récurrent dans la façon de parler des personnages féminins, et en particulier de Joan. Le physique de cette dernière (et donc le physique de Christina Hendricks) est presque systématiquement commenté si elle apparaît dans une scène… y compris si cette scène a pour sujet le traitement sexiste dont elle fait l’objet régulièrement. Ca ne manque pas de me frapper : lorsqu’il s’agit de comprendre les mécanismes d’une époque pour des personnages masculins, et même pour Peggy, le commentariat a tendance à comprendre ce que dit Mad Men ; sitôt Joan impliquée, soudain il échappe à une grande partie de la population de Youtube que l’objectification sexuelle systématique du personnage, et donc de son interprète, devrait poser question. Toute confrontation, de près ou de loin, entre Peggy et Joan, donne aussi matière à commenter le fossé qui sépare leur degré d’attractivité (avec une très forte tendance à considérer le ressenti de Joan moins sérieusement, en sus). Ce type de commentaire semble, très souvent, émaner de personnes qui ne découvrent pas la série via ces extraits, et connaissent plutôt bien la série ; il est permis de se demander s’ils la comprennent pour autant.

Mais il y a aussi des videos, ou même des séries dans leur ensemble, qui font ressortir le meilleur parmi les commentaires. Fort heureusement.
A la Maison Blanche est, sans nul doute, dans ce cas de figure. La série politique jouit, déjà à la base, d’une excellente réputation (elle compte aussi parmi les plus « anciennes » séries jamais recommandées par l’algorithme, ce qui implique peut-être qu’une partie de son public est un peu plus âgée que la moyenne). Les extraits suggérés sont généralement le reflet de cette réputation : ce sont les passages qui révèlent l’intelligence des protagonistes, et l’habileté des dialogues pour en faire la démonstration, qui reviennent le plus souvent (très peu de passages émouvants en comparaison, bien que la série n’en manque pas). Les commentaires se divisent le plus souvent en deux camps : ceux qui parlent de la série (elle leur manque, aucune autre série après elle n’a su faire mieux, etc.), et ceux qui parlent du fond.
Entendons-nous bien : ce n’est pas rare. Mais dans le cas d’une série hautement politique, et si clairement partisane, qu’A la Maison Blanche, je vous avoue que j’avais un peu peur. En réalité, les commentaires sous les videos d’A la Maison Blanche comptent parmi les plus agréables qu’ils m’ait été donné de lire pendant l’année écoulée. Beaucoup de commentateurs le soulignent, d’ailleurs, s’extasiant devant les arguments déployés par les uns et les autres, le plus souvent dans une ambiance engagée mais pas agressive. On dirait presque que ce n’est pas Youtube, pour un peu. Beaucoup de ceux qui regardent ET réagissent aux videos de la série sont nostalgiques de ce président qui n’a jamais existé (et c’est encore plus net quand on regarde les commentaires postés depuis environ 3 ans…), qu’ils se proclament être Démocrates comme, souvent, Républicains. On peut discuter longtemps des raisons à ce phénomène (et le fait qu’il devienne de plus en plus acceptable d’admettre qu’A la Maison Blanche est plus souvent centriste qu’autre chose, avec le recul, n’y est probablement pas étranger), mais toujours est-il que le dialogue y est possible. C’était une sacrée surprise.

Il y aurait sans doute encore long à dire mais, vous l’aurez remarqué, j’ai pas mal été bavarde déjà.
Et puis, il y a aussi les questions pour lesquelles je n’ai pas de réponse, ou les choses que je n’ai pas pensé à tester, et de ça je ne peux évidemment pas discuter dans le détail. Clairement ma « méthodologie » avait ses limites (et pour cause : il n’y en avait pas !), et je me demande si j’aurais pu pousser plus loin l’expérience à certains moments. J’ignore si quelqu’un d’autre arriverait aux mêmes conclusions que moi, au terme d’une année d’expérimentations similaires… C’est une question que je me suis beaucoup posée, notamment à cause de mon incapacité à influencer l’algorithme.
L’effet de surprise est donc limité, et c’est mon grand regret parce que, si je veux me contenter de ce que je connais, bah… j’ai déjà mon dossier d’extraits ! Pourtant ça m’a fascinée, à de nombreuses reprises cette année, de relever mes observations sur les micro-phénomènes que j’ai traversés au fil de mon zapping. Néanmoins, on me surprendra encore, dans les mois à venir, à cliquer un peu par hasard sur les recommendations téléphagiques de Youtube…
Après tout, la découverte n’est pas une affaire de hasard, mais de recherches personnelles.


par

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

6 commentaires

  1. Scarlatiine dit :

    Très intéressant cet article ! Il m’arrive d’aller faire un tour sur YouTube pour aller voir des extraits de Friends ou de Kaamelott, en particulier (plus souvent des best-of pour la première d’ailleurs). J’avais déjà remarqué qu’on me proposait pas mal d’extraits de The Big Bang Theory, mais j’ai mis ça sur le « rapprochement » avec Friends. Mais je ne m’étais pas penchée plus que ça dessus.

    Du coup, j’ai regardé ce qu’on me propose plus en détail et c’est vrai qu’on est loin des séries de niche ? Desperate Housewives, Stranger Things, Grey’s Anatomy, How I met your Mother, Game of Thrones… Parmi les plus anciennes, j’ai aussi des compilations de The Nanny (les meilleures punchlines de Niles, je me garde la vidéo sous le coude, tiens ^^) et du Prince de Bel-Air. En scrollant trèèès longtemps, je tombe quand même sur un épisode de Alif, une série pakistanaise.
    Sinon, on ne me propose pratiquement rien en série française, à part un épisode de Bref. et de… Samantha Oups ! ?

    Conclusion : si on veut découvrir des séries pas trop connues (du moins par chez nous), il faut chercher par soi-même xD

    • ladyteruki dit :

      Voilà, c’est ce que j’essayais de dire en conclusion mais tu l’as dit mieux que moi : c’est pas vers Youtube qu’il faut se tourner pour la découverte.
      Par contre je trouve intéressant que tu tombes sur des suggestions de Stranger Things parce que pour le coup, moi c’était de la TV traditionnelle exclusivement (pas de Netflix, pas d’Amazon, pas de Hulu, etc.), et je m’étais dit que peut-être il y avait une vigilance particulière à ce sujet. Du coup comme donnée, c’est du food for thought.
      Ecoute, pour The Nanny, je comprends pas. Je regarde régulièrement des extraits de la série (ya BEAUCOUP de compilations aussi), et pas une seule fois l’an dernier ça ne m’a été suggéré. J’avais mis ça sur le fait que c’est une série du début des années 90 mais là je suis carrément jalouse.

  2. Tiadeets dit :

    Très intéressante comme expérience ! Je trouve aussi qu’il y a parfois des problèmes dans l’algorithme YT au niveau des recommandations. Je regarde beaucoup (beaucoup) de contenus de vulgarisation et j’aime bien comme YT me propose de nouvelles chaînes, sauf que c’est très rare et au contraire, on me donne très souvent des vidéos que j’ai déjà vu. Il y a quelques semaines, j’ai trouvé, par exemple, la chaîne Horror Humanum Est, chaîne de vulga regardée et appréciée par pas mal de vidéastes que je suis et faite par un artiste dont j’ai déjà regardé des vidéos par le passé (et dont j’ai l’une des vidéos dans mes favoris). Sauf que je ne l’avais jamais vu passer et que je l’ai trouvé via Twitter. C’est une chaîne qui n’est pas monétisée du fait de son sujet et je me demande si cela change quelque chose parce que je sais que le contenu monétisé est mieux référencé. Ce pourrait-il que ce soit pourquoi certains contenus (surtout plus « mainstream » et grand public) arrivent plus facilement sur notre page d’accueil ?
    Je regarde énormément de fanvids (bien que ce soit par phase) et généralement, j’arrive à programmer l’algorithme (même si c’est plus dur qu’avant) en regardant toutes les vidéos d’une chaîne et en passant d’une vidéo à l’autre dans les suggestions. Cela dit, il y avait plus de diversités avant. Il y a 6-8 ans, il était bien plus simple de découvrir de nouveaux vidéastes (niveau fanvid en tout cas, ce que je regardais principalement à l’époque) dans les recommandations. On me suggérait d’ailleurs des vidéos qui étaient dans la continuité de celles que j’avais regardé. Plus récemment à l’automne, je regardais des fanvids Good Omens et très rapidement, on m’a proposé une majorité de vidéos de review et de « Sont-ils gays ? » alors que je ne regardais que des fanvids.
    D’ailleurs pour continuer sur les fanvids, c’est quelque chose que les vidders ont réalisé aussi et il est plus facile de trouver des vidéos en allant chercher des # qu’en les cherchant dans la barre de recherche (un hashtag en particulier #fanvidfeed est pas mal utilisé). D’ailleurs ça me rappelle deux expériences que j’avais faite. Lors de la sortie de la saison 1 de The Musketeers, j’ai regardé toutes les fanvids (absolument toutes) qui sont sorties sur la série au moment de la diffusion et un peu après. Ça prenait du temps (mais j’étais au lycée, j’en avais), mais ça se faisait en passant de recommandations en recommandations. J’ai voulu faire sensiblement la même chose pour Gentleman Jack au printemps et ce fut beaucoup plus compliqué. Il fallait passer par plusieurs chemins détournés et même avec ça j’en manquais.
    Un mystère pour tout le monde cet algorithme.
    D’ailleurs, si ça t’intéresse de regarder des fanvids, je peux te faire une petite sélection de vidéos que j’aime beaucoup sur différentes séries.

    • ladyteruki dit :

      Une de mes théories a trait aux nombres de vues par video ; par définition, Youtube ne va jamais te recommander une video avec 712 vues pour démarrer une nouvelle « phase », mais toujours préférer 712 000 vues. Du coup une fois que tu prends en compte ce fait, les gros succès d’audience et/ou les séries avec une forte communauté (j’ai eu des extraits de Buffy dans mes recommendations à un moment), les séries avec plusieurs saisons, les séries que les gens ont (pour parler crûment) envie de reluquer aussi… les séries qui, en somme, font déjà du chiffre par ailleurs, sont celles qui sont recommandées. Quand les gens regarderont massivement Gentleman Jack pour les scènes à torse poil de ses personnages principaux, t’auras peut-être des recommendations aussi fréquentes que celles de The Musketeers ? C’est une théorie en tout cas. Je reconnais que je suis un peu cynique, mais après faut me comprendre, j’ai passé un an sur Youtube 😛

  3. akito dit :

    Merci pour cette expérience, je suis loin de comprendre le fonctionnement des recommandations de YT mais ton article donne quelques pistes intéressantes 🙂 Et au passage, merci pour la timeline de River Song qui est effectivement du beau travail. Eleven et Ten restent mes préférés même si j’ai cru comprendre qu’Eleven était très critiqué (moi c’est dans The Crown que je ne l’aime pas trop), les saisons 5 à 7 sont celles que je re-visionne le plus et qui mériteraient que je fasse aussi un dossier d’extraits 🙂

    • ladyteruki dit :

      Je crois que personne ne comprend totalement le fonctionnement de YT (et que c’est voulu ; d’ailleurs les règles de référencement changent régulièrement, et de monétisation aussi même si évidemment ce dernier point concerne peu les videos d’extraits). Moi ça m’interpelle quand je compare au reste, c’est-à-dire la majorité, de mon usage de la plateforme : quand je regarde UNE video speed building des Sims, ou UNE video de street food, ou UNE video d’Ark Survival Evolved, j’en ai tout de suite 712 autres derrière de plein de chaînes différentes… mais à moins que j’aille voir ces chaînes, et que je découvre qu’il s’y trouve aussi d’autres types de video (par exemple pour Ark, un gameplay de Conan, mettons), l’algorithme va continuer à me proposer des videos de Sims/street food/Ark. L’algorithme te propose plus de ce que tu regardes déjà, point barre.
      Au passage… Rien que pour les besoins de cet article, j’ai recliqué sur la video de River, j’ai bien-sûr pleuré comme un bébé et maintenant l’ai plein de videos de River Song dans mes recommandations de nouveau 😛

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