Take Five Une

31 janvier 2023 à 20:31

Puisque j’ai décidé d’adapter le rythme des publications à mon propre rythme (plutôt que l’inverse), l’une des conséquences est que je risque pendant quelques temps de parler d’un peu moins de pilotes que par le passé. Alors que, fidèle à mes préférences comme à ma réputation, je continue d’en regarder des centaines par an ! Non, vraiment, chiffre homologué par mon carnet de visionnage sur Notion.

Pour éviter que tous ne tombent totalement dans l’oubli, j’ai donc décidé que je posterai désormais des reviews Multi additionnelles, regroupées dans une nouvelle rubrique surnommée Take Five. Le principe est simple : parmi les séries testées récemment, retenir le premier épisode de 5 d’entre elles. Contrairement aux autres reviews Multi, il n’y a ici pas de thème, pas de contexte particulier (un festival, par exemple), pas de raison de les regrouper si ce n’est que, à mon avis, je ne prendrai jamais le temps de leur donner une review Pilote à part, qui aurait été plus longue. BEAUCOUP plus longue, si vous me connaissez…
Cela dit, contrairement à mes reviews de pilote plus classiques, je ne m’interdis pas de potentiellement leur offrir une review de saison plus tard dans l’année. Oui parce que j’ai une règle : je n’offre pas une review de pilote et une review de saison à la même série pendant la même année, partant du principe qu’il y a trop de séries pour en privilégier une avec DEUX articles en si peu de temps. Enfin, on verra, on n’y est pas encore, et pour être honnête il y a plusieurs séries dans ce premier Take Five qui n’ont aucune chance d’être rementionnées un jour, avant même d’envisager de l’être dans une review de saison. Je vous rassure, ce ne sera pas toujours comme ça !

Half Pants Full Pants (2022)

Sortie à la mi-décembre sur Amazon Prime, Half Pants Full Pants est apparemment l’adaptation d’une autobiographie éponyme dans laquelle l’auteur Anand Suspi racontait son enfance dans les années 70 et 80, passée dans le sud-ouest de l’Inde. A bien y réfléchir, je n’ai pas vu beaucoup de séries indiennes dont le héros est un enfant, d’ailleurs ; dans le contexte actuel, les séries qui voyagent sont généralement les séries pour adultes (exception faite de quelques diffuseurs habitués des co-productions, qui sont généralement basés dans des pays anglophones et/ou européens d’ailleurs). Half Pants Full Pants essaie de recréer une enfance pleine de naïveté, dans laquelle on apprend de petites et de grandes leçons, sur un ton de chronique. Ce premier épisode suit le jeune protagoniste alors qu’il s’est mis en tête de prouver à des copains qu’il pouvait transformer une simple pièce en aimant, simplement en la déposant sur les rails du train avant que celui-ci n’entre dans la gare de la ville. Une opération dangereuse mais que, dans son innocence, le héros ne comprend pas encore, trop occupé avec son meilleur pote à faire croire que leurs pères sont des hommes importants. Pour ma part je n’ai pas détesté son rythme assez contemplatif, mais j’ai eu du mal à déterminer à qui la série s’adressait. Est-ce une oeuvre nostalgique destinée à un public plus âgé que son personnage en culottes courtes ? Si c’est le cas, il n’y a vraiment que la nostalgie à y trouver, et absolument rien d’autre, ce qui par définition est dommage lorsqu’on n’a pas les références émotionnelles pour accrocher. Est-ce une série pour enfants désirant s’identifier au jeune héros ? Dans ce cas, c’est un peu mou mais pas mauvais. Hélas, j’ai un peu passé l’âge. Un coup manqué, mais vraiment de peu.

His Dark Materials (2019)

C’est au détour d’une conversation sur Twitter que j’ai découvert que cette série, que je pensais être purement une fiction fantastique, incluait apparemment des éléments plus proches de la science-fiction. Cela lui a permis de remonter dans ma liste de séries à tenter, et j’avoue que… ce premier épisode est assez léger sur l’aspect SF. Il y a des aspects steampunk qui ne sont pas sans promesses, mais pour le moment l’insistance est très peu dessus. Focalisée que j’étais sur cette question, j’ai à peine remarqué qu’en fait je connaissais plutôt bien le sujet de His Dark Materials, pour avoir vu le film The Golden Compass il y a des années de ça pendant que j’étais dans une phase « films pour la jeunesse ». Comme j’en ai quasiment tout oublié, l’effet de redondance devrait être minimal si je continue la série… et, oui, pour le moment c’est un « si », car je ne suis pas super enchantée par le ton, qui me semble un peu trop familial. Parfois, une série n’a pas besoin d’être mauvaise, il lui suffit juste de ne pas être pour moi.

Louis 28 (2023)

Entre Marie-Antoinette et un revisionnage des deux premières saisons de The Great, en janvier je pensais avoir eu mon lot de séries sur la royauté, eh bien non ! L’uchronie Louis 28 a débarqué à la fin du mois pour imaginer à quoi ressemblerait la France si la monarchie n’avait jamais été abolie. Bon, je vous avoue qu’on n’a vraiment pas besoin de faire germer cette idée dans les esprits en ce moment, mais le projet ici est d’être dans la comédie un peu bête et surtout méchante, donc ça passe. Dans ce premier épisode, la mort de plusieurs membres de la famille royale conduit le personnel du palais, désespéré (et surtout désespéré à l’idée de voir le cardinal Saint-Avit prendre le pouvoir), à aller chercher dans un recoin de France un héritier dont personne ne connaissait l’existence, et qui s’avère être Cédric, un lycéen immature qui a grandi comme un roturier. Et accessoirement, qui a des origines arabes du côté de sa mère. Personnellement, je serais un peu plus enthousiaste si l’humour était plus fin, mais il y a quelques passages un peu meilleurs que le reste (notamment sur la fin de l’épisode entre Cédric et sa mère Samia) qui ne sont pas sans potentiel ! A l’occasion, ce premier épisode laisse penser qu’on va s’attaquer à un peu de politique, mais qu’on ne s’y trompe pas, on est surtout là pour la farce. L’exercice m’aurait bien plus fascinée sous la forme d’une série dramatique, je l’avoue, mais je dis ça de tellement de comédies, il ne faut pas m’écouter.

The Family Pile (2023)

Quatre sœurs adultes se retrouvent avec, sur les bras, la maison de leur mère, après le décès de celle-ci. Il s’agit de la maison où elles ont grandi, qui a donc une double valeur sentimentale, mais chacune ayant sa vie, il s’impose que la maison soit vidée et vendue. Les portraits se dessinent très progressivement dans cet épisode introductif, qui prend soin d’ajouter des personnages très lentement, pour finir sur une scène où tout le monde (filles, conjoints, enfants…) se retrouve dans le salon à papoter au lieu de faire les cartons. The Family Pile voudrait vraisemblablement être une série sur le deuil, et plus particulièrement sur un rite de passage rarement étudié dans la fiction, mais son premier épisode finit par être une comédie anglaise assez classique où le décès apparaît plus comme une excuse qu’un véritable mécanisme de la série. Et c’est dommage parce que, moi, dans le fond, je la trouvais intéressante, cette idée de forcer ces membres d’une même famille à se confronter les unes aux autres dans ce contexte si particulier. Peut-être qu’une fois l’exposition passée, on entre mieux dans le vif du sujet ?

Totenfrau (2022)

Il faut attendre les toutes dernières minutes de cet épisode pour avoir l’impression de ne pas l’avoir vu 712 fois. Parce qu’autrement, ça démarre de façon bien banale : une femme perd tragiquement son mari avec lequel elle avait une vie semble-t-il parfaite, elle décide de comprendre qui l’a tué parce que la police ne se bouge pas, et elle découvre ainsi qu’il cachait un secret. Supeeer. Fort heureusement, les choses finissent par se décanter. Ce qui ne signifie pas que c’est le thriller de l’année (…passée), loin s’en faut, mais en tout cas, permettre à l’héroïne d’écarter la piste de l’infidélité très tôt nous donne l’autorisation d’espérer un peu plus de cette enquête informelle que des banalités. Je pense pas que j’en regarderai plus (je ne suis pas friande du genre, à la base), mais ça ne m’a pas empêchée de commencer à imaginer quelques pistes possibles pour l’intrigue, ma curiosité ayant été piquée en particulier lorsque la série a abordé la question de l’immigration en faisant tous les efforts possibles pour n’avoir pas l’air de l’aborder (en faisant raconter de façon très lourde à un personnage la backstory d’un autre, présenté comme complètement anecdotique). A d’autres. Totenfrau (dont le titre international, Woman of the Dead, passe complètement à côté du jeu de mot de l’original, mais avec Netflix on a l’habitude maintenant) assume d’être amplement inspirée par les polars scandinaves, et notamment de la philosophie de la « double histoire ». Si c’est votre truc, et ça m’a tout l’air d’être le truc de plein de monde vu que la série était dans le Top 10 de Netflix au début du mois, alors foncez.

C’est tout pour aujourd’hui, mais une nouvelle compilation viendra bien-sûr ajouter d’autres séries au fil du temps. Dans l’intervalle, avez-vous vu l’un de ces premiers épisodes ?

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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