Mary, Queen of Scots (5 Mars 2019)

5 mars 2019 à 18:01


Voilà un film qui prouve qu’entre l’intention et le résultat, il y a parfois une nuance d’importance. Mary, Queen of Scots tente de démontrer que deux reines au parcours diamétralement opposées ont chacune fait des choix différents, mais que, dans un monde éminemment masculin (et ambitieux, et violent), aucun choix ne pouvait garantir un règne tranquille. La conclusion a du mérite, mais pour y parvenir, le film multiplie les mises en parallèle douteuses, avec un biais ostensible (quoique compréhensible, vu le titre du film) pour Mary qui est montrée comme belle, intelligente, courageuse, pieuse, et toutes sortes de choses encore, prenant bien des décisions politiques, stratégiques et même guerrières qui forcent l’admiration, sans oublier de tomber amoureuse et surtout d’avoir un enfant. Pendant ce temps, Elizabeth est plutôt passive, gangrénée aussi bien par le regard de ses conseillers masculins que par l’âge et la maladie, et ses sacrifices (qu’ils concernent sa vie amoureuse, son absence de descendance ou ses décisions concernant Mary) apparaissent comme des faiblesses. On ne la voit en outre jamais gouverner. Résultat, cette opposition, qui veut simplement prouver qu’il n’y a pas de victoire pour une femme régnant à cette époque, tend plutôt à dépeindre un type de féminité comme plus louable que l’autre dans l’adversité. Après, on ne peut pas réécrire l’Histoire non plus, mais je ne suis pas sûre que Mary, Queen of Scots soit aussi « féministe » que son scénariste l’avait espéré.
RetourauSecretDiaryofaCinephile-650

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