Je suis à la fois furieuse et reconnaissante envers la personne qui m’a indiqué que le film était désormais… « trouvable ». Bien-sûr que je l’aurais regardé à un moment ou à un autre : je regarde toute la filmographie de Lee Pace depuis des années. Mais au juste je ne suis pas sûre d’avoir eu besoin d’un film sur la dépression et les idées suicidaires en ce moment précis, voilà tout. Et c’est sûrement la raison pour laquelle le timing était aussi pourri qu’il était parfait, dans le fond. Alors me voilà à passer tout le film à transférer sur lui mes idées noires, ma résignation devant la perspective que que rien ne va jamais s’arranger, mes obsessions sur la meilleure façon de combler le vide, et bien plus encore. Sans être totalement sûre que le film aborde vraiment ces questions avec autant de détails qu’espéré, mais quand on se sent concerné directement, c’est fou le nombre de messages qu’on perçoit ou croit percevoir, et qui nous renvoient à nos propres questionnements, semblant alors enrichir les questionnements du film lui-même. C’est un film qui n’est pas vide, pas vain, pas simpliste, mais il bénéficie pour sûr du fait que j’arrive à son sujet avec des années et des années d’interrogations, de souffrances, d’expériences. Inutile de préciser que me lancer sur ce terrain n’est pas totalement un cadeau, d’autant que The Party’s Just Beginning refuse totalement de fournir une conclusion. En règle générale, j’adore les chroniques et tranches de vie, parce que dans la vraie vie, nos existences font (du moins faut-il l’espérer) partie d’une continuité, et que peu d’étapes de la vie sont fournies avec trois actes et une conclusion propre, nette, et définitivement porteuse d’un message limpide. Seulement voilà : là, maintenant, à ce moment précis de ma vie, j’avais besoin que The Party’s Just Beginning me donne un peu plus qu’une photographie de mes idées noires.
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