Shames of blue

20 août 2016 à 18:00

BeatStory-650

Après une policière québécoise ce midi, partons à la rencontre d’une autre femme en uniforme dans un pays francophone en partant cette fois pour… la France ! Eh oui, c’est le moment de la semaine où je vous parle de Marie Pervenche, l’une des rares séries de la télévision française à présenter une femme de la Police portant l’uniforme (on a bien eu Une Femme d’Honneur, mais c’était la Gendarmerie).

Avant de nous aventurer dans ce premier épisode, je voudrais revenir sur le contexte, comme j’ai eu l’occasion de le faire pour WPC 56 plus tôt cette semaine. Après tout, la première saison de Marie Pervenche date quand même de 1983. Il s’agit d’une toute autre époque non seulement sur un plan télévisuel, mais aussi sociétal.

Les femmes dans la police française, c’est quelque chose de relativement récent… essentiellement parce qu’au départ, les premiers postes qui leurs sont ouverts au sein des services de police sont strictement civils. Ainsi, avec l’arrivée de la Première Guerre mondiale et les problèmes d’effectifs sont en effet introduites les premières femmes, qu’on nomme nomme les « dames dactylographes » et qui n’ont pas droit au port l’uniforme.
Les choses ne bougent pas vraiment pendant environ deux décennies, mais en 1935, elles sont deux à entrer dans le service actif de la préfecture de police de Paris, Simone Monvert et Berthe Rolland. Leur titre est toutefois bien spécifique : elles sont des assistantes de police, dont la mission se limite à prêter main forte aux « vrais » policiers. Quatre autres femmes les rejoignent au début de la Seconde Guerre mondiale. Les assistantes de police connaissent plus tard un regain de popularité pendant l’Occupation, et leur chiffre grimpe alors à vingt recrues dans la capitale ! Du jamais vu. Ces vingt femmes ont même la possibilité de porter l’uniforme, bien qu’évidemment il ne soit pas question de les armer.
Il leur faut attendre 1948 avant que leur statut ne soit reconnu comme égal à celui de policiers masculins ; cette année-là, les assistantes de police sont assimilées à des inspecteurs. Toutefois il s’agit juste d’un lissage administratif, mais les fonctions, elles, continuent de différer ; de façon systématique, elles tiennent des rôles administratifs ou, au mieux, de protection de l’enfance (bah voyons).

L’arrivée des années 70 commence à leur ouvrir d’autres opportunités. En 1968, le concours d’officier de police adjoint leur devient accessible ; ce concours est mixte, mais les femmes bénéficient d’un quota qui leur garantit alors d’entrer systématiquement dans les services de lutte contre la délinquance juvénile ou au contraire de protection de l’enfance, un rôle considéré plus social que de maintien de l’ordre. Elles sont ensuite autorisées à passer les concours d’inspecteur de police en 1972, puis de commissaire de police en 1974. Bien que passant le même concours, cela se fait toujours avec la mention en petits caractères d’une affectation auprès de mineurs.
Plus crucial est le concours de gardien de la paix, qui s’ouvre aux femmes plus tard encore, en 1978 ; elles sont 51 candidates à le réussir la première année (5,5% des effectifs ainsi recrutés), qui entrent en école de police début mars 1979. Leur prise de poste et donc leur arrivée dans les rues de France se font à l’automne suivant (51 femmes sur toute la France… ça va, c’était pas l’invasion). Ce n’est qu’alors que dans le pays, on commence vraiment à avoir circuler des femmes en uniforme.

C’est donc plutôt un phénomène perçu comme récent pour les Français du début des années 80 que de voir des femmes travailler pour la police au quotidien, puisqu’ils n’observent ces gardiennes de la paix que depuis quelques années.
…A une exception près, toutefois : les fameuses pervenches, une profession en uniforme d’origine strictement parisienne.

Les pervenches sont elles aussi un phénomène encore récent lorsque débute Marie Pervenche en 1983, mais pour une autre raison : ce surnom est nouveau dans le vocabulaire de la capitale.
Auparavant, on les surnomme les « aubergines », rapport à la couleur de leur uniforme créé en 1971 par la préfecture de police de Paris, en même temps que ce poste. C’est l’année pendant laquelle les premiers parcmètres sont introduits dans les rues de la ville, et il faut donc quelqu’un pour s’assurer du paiement du stationnement.
A peine six ans après l’introduction des aubergines, leur uniforme est entièrement révisé par la préfecture de police de Paris, qui décide d’opter cette fois pour le bleu roi, surnommé bleu pervenche, comme la fleur. Qui n’est pas de couleur bleu roi mais passons. Le terme de « pervenche » provient donc de l’effort de rebranding de la préfecture de police, qui veut casser l’image de l’aubergine ; la préfecture elle-même emploie volontiers ce terme de « pervenche » auprès du public, plutôt que les titres plus officiels d’auxiliaire féminine ou auxiliaire de police. A noter que leurs consœurs québécoises, elles, n’ont pas vécu pareille modification chromatique, et sont donc restées des aubergines.

Si ces titres professionnels vous semblent très bucoliques et surtout peu virils, ce n’est pas une illusion : les aubergines puis les pervenches sont des professions exclusivement féminines.
L’explication en est assez simple : lorsque naît ce corps professionnel en 1971, il n’a pas du tout les mêmes attributions et prérogatives que les flics « normaux ». Puisque le travail des aubergines se limite à coller des contraventions sur des pare-brise de voitures à l’arrêt (elles ne gèrent que les infractions de stationnement, pas de circulation), la tâche est purement administrative et, oh, devinez quoi, elle est donc considérée comme subalterne. Du coup, on ne va quand même pas donner une telle fonction à des hommes ! L’affaire est réglée, les aubergines sont donc uniquement des femmes, et les pervenches de même après elles. Comme en plus il s’agit d’emplois à temps partiel sous-payés par rapport aux agents de police classiques, le poste est considéré comme idéal pour un revenu d’appoint de mère de famille ayant des obligations domestiques à tenir le reste de la journée… En revanche, les pervenches répondent à une hiérarchie qui, elle, est bel et bien masculine.
En outre, les aubergines/pervenches n’ont pas non plus le droit de porter une arme et, hors les contraventions, elles n’ont pas le pouvoir d’intervenir sur les citoyens agissant illégalement. En particulier, elles ne peuvent pas procéder à des arrestations.
Pour finir sur l’aspect statuaire, nos amies les pervenches sont ce qu’on appelle des « contractuelles » : elles ne sont pas titulaires de la fonction publique, leur emploi est conditionné par un contrat… ce qui les rend vulnérables au licenciement, là où le processus est plus compliqué pour un fonctionnaire titulaire. Le choix de ne pas en faire des titulaires repose au départ l’idée que l’aubergine puis la pervenche n’occupent pas un poste très qualifié et que c’est un revenu d’appoint… Depuis lors, le terme de « contractuelle » est resté. Au passage, les contractuels existent dans toute la fonction publique, ils en représentent aujourd’hui environ 20% des effectifs ! Je l’ai moi-même été… Toutefois le terme au féminin de « contractuelle » désigne spécifiquement les « pervenches » dans le langage courant. En gros, toutes les « pervenches » sont des contractuelles, mais tous les contractuels ne sont pas des « pervenches ». Une dernière note et je vous lâche la jambe : en fait techniquement, même le terme de « pervenche » est obsolète aujourd’hui puisque l’uniforme actuel n’est plus bleu roi, mais le mot est resté.

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L’air de rien, j’en ai déjà beaucoup dit sur Marie Pervenche. Pas à propos de la trame de son premier épisode, dont il va désormais être question, bien-sûr, mais plutôt à propos de son ambiance. Il s’avère que parfois, les séries qui parlent le mieux des mécanismes sexistes… sont les séries n’ayant aucune idée de ce que sont ces mécanismes.

Cet épisode inaugural, nommé « Tirez les premiers messieurs les Martiens » (on en fumait de la bonne dans les années 80), nous présente donc Marie Lorieux, c’est son véritable nom, alors qu’elle assure ses rondes aux alentours de la place des Vosges (un petit lien pour mes lecteurs non-parisiens, que je sais nombreux, des fois qu’ils voudraient se faire une idée du décor). Car oui, si Marie trouve sa place dans notre semaine consacrées aux flics qui patrouillent plutôt qu’aux flics qui résolvent des crimes, c’est bien parce qu’elle-même est en charge d’un secteur où elle circule, et qu’elle est, à son tour, seule face aux piétons et automobilistes. En dépit de la réputation d’inoffensivité de son travail (et de sa rétribution modeste), Marie « Pervenche » Lorieux est en première ligne, donc.

Son pire cauchemar va tout justement se produire lorsqu’elle tente de verbaliser trois motos mal garées, et qui appartiennent à trois voyous passant leur temps à terroriser le quartier ou à faire vrombir leurs engins sans égards pour les piétons ni la loi. Ils la repèrent en train de dresser les contraventions, et décident immédiatement de venir l’intimider. Seule face à eux, Marie est vite la cible d’agressions verbales, puis physiques, alors qu’elle est placée de force à l’arrière d’une des motos et jetée sur la route quelques mètres plus loin. Blessée au dos en tombant, elle rentre douloureusement chez elle où son mari la supplie de désormais « demander la protection de la police » (parce que, oui, vous savez : elle n’est pas exactement policière elle-même), ce qu’elle refuse.
Elle retourne donc au travail, et devinez quoi, place des Vosges, trois motos mal garées, les trois mêmes loubards. Pas fière mais décidée à ne pas se laisser marcher sur les pieds, Marie établit de nouvelles contraventions en surveillant du coin de l’œil les trois malotrus, qui sur le ton de la plaisanterie recommencent à l’intimider puis lui volent ses affaires, tout ça sous les regards des habitants et passants du coin qui se gardent bien d’intervenir. Cette fois c’en est trop, Marie se rend au téléphone de service le plus proche (rappel : 1983) et appelle du renfort… mais lorsqu’une voiture arrive avec deux hommes en uniforme à leur bord, vous pensez bien que les 3 salopards sont déjà sur leurs bécanes. L’un des gardiens de la paix lui propose de la raccompagner chez elle, ce que, énervée après cet épisode, elle refuse à nouveau de l’aide.
Elle prend alors le bus et s’aperçoit… que les motards la suivent ! Ils vont ainsi la pister jusqu’à ce qu’elle rentre chez elle (Marie n’ayant pas l’idée de s’arrêter, oh je sais pas moi, à la préfecture de police ou dans un commissariat d’arrondissement). Ce n’est toujours pas fini : quelques heures plus tard, au beau milieu de la nuit, les « plaisantins » l’appellent sur son téléphone personnel pour proférer des menaces de mort très explicites, où il est question de la démembrer. Mais comme ils le font avec une voix d’extraterrestre, c’est une mauvaise plaisanterie, ce que son époux souligne avec un charmant : « ah très marrants tes ptits copains ». Marie, elle, ne rigole plus du tout. Mais plutôt que de demander de l’aide (une fois de plus), elle se promet de demander une affectation dans un autre secteur de la capitale.

A ce stade de ma découverte de Marie Pervenche, il faut que je vous dise : je regrette de ne pas me filmer quand je regarde certains épisodes. Parce que je pense que ma tête à ce moment-là aurait tout dit ! D’autant qu’une image vaut mille mots et qu’on en est déjà à 1842… 1843… 1844 mots. Bon bah, désolée, je continue ma prose navrée.

Car le plus fou reste encore à venir. Après avoir demandé à changer de secteur (la Bastille peut-être ? je suis pas sûre, les prises de vue sont moins claires et le scénario n’explicite pas), Marie pense avoir semé les semeurs de trouble.
Faux. Elle est au contraire dupée lorsqu’un immigré asiatique lui demande son aide… et la conduit en fait dans une cave où se trouvent les trois motards et leurs copines, bien décidés à continuer de tourmenter notre pauvre pervenche. Et pas qu’un peu : la menaçant de viol et de torture (toujours sur un ton plaisantin, évidemment !), ils décident finalement de la prendre en otage et de lui couper un doigt pour demander une rançon.
…Après avoir fait semblant de retirer une phalange à l’héroïne, ils finissent par la libérer, hilares, trois heures plus tard. A ce stade il est évident que la coupe est pleine et que Marie Pervenche va voir rouge. Contacter un supérieur. Porter plainte, sûrement !
Encore raté.

A ce stade l’on apprend qu’au moment-même où Marie était retenue dans la cave par les 3 voyous, une petite vieille dame se faisait agresser et voler ses économies place des Vosges. Le témoignage de la victime est formel : les coupables sont les trois motards qui terrorisent le quartier. Ni une, ni deux, le commissaire convoque les trois loubards dans son bureau, cette fois il les tient !
…Sauf qu’ils ont un alibi en béton : au moment des faits, ils étaient donc avec Marie Lorieux. Et ils le disent, ces canailles ! Même pas honte ! Or, quand Marie est sommée de confirmer l’alibi, qu’est-ce qu’elle fait ? Au lieu de dire : « ah non, ils ne pouvaient pas agresser la mémé, vu qu’ils étaient déjà en train de me séquestrer, me menacer de viol et de mort, et de brandir un cran d’arrêt sous mon nez », elle commence par nier les avoir vus le jour du crime (première question : pourquoi ?), avant de se raviser et d’expliquer au commissaire que « nan mais en fait, j’ai passé l’aprem avec eux au bowling » (seconde question : pourquoi ?!).
Qu’est-ce qui empêche Marie de dire que oui, une employée de la police a vécu 3h absolument atroces aux mains de ces voyous ? Rien. Certes ça les exonèrerait de l’agression de la petite vieille, mais n’est-ce pas bien pire que voler 2000 francs ? (…1983)

C’est totalement absurde, et ça ne va faire qu’empirer.

A partir de là Marie va devenir, tenez-vous bien, la meilleure amie des motards ; ils vont débarquer chez elle pour la remercier de ne pas les avoir dénoncés avec du champagne et un cadeau (un pull couleur aubergine, ça ne s’invente pas) ; leur copain asiatique va même lui enseigner, je le crois à peine en l’écrivant et pourtant je l’ai vu de mes propres yeux, les arts martiaux pour se défendre. SE DÉFENDRE. Alors qu’à cause d’eux elle risque le conseil de discipline, de perdre son job et peut-être même la prison. J’éprouve de grandes difficultés à rédiger cette review avec mon front enfoncé dans la paume de mes mains.
Le mari de Marie (pardon) pose les bonnes questions et s’interroge sur la raison de ce revirement, parce que sa femme a un petit peu été agressée quand même, mais il se fait envoyer paître ; en fait quand il met les loubards à la porte, Marie se rebiffe : « pourquoi tu les as foutus dehors, ils étaient tellement sympas ». SYMPAS. C’est une série de fous. Tout ce qu’on obtiendra d’elle comme explication, c’est que Marie veut les protéger parce qu’ils risquent 5 ans de prison pour l’avoir séquestrée, alors qu’elle ça se trouve elle n’aura que 6 mois. Mais ?!

Et si au moins elle était la seule à prendre des décisions étranges. Mais lorsqu’on lui demande d’identifier les 3 voyous comme ses agresseurs, la dame âgée se rétracte et refuse de les incriminer. Le commissaire lui fait remarquer qu’ils lui ont quand même dérobé 2000 francs (1983 !), ce à quoi elle répond même les mots suivants : « ça m’est égal je leur en fais cadeau » avant de retirer sa plainte. CADEAU. M’enfin !

Marie est plus tard bien obligée d’avouer la vérité à son supérieur hiérarchique, lorsqu’il s’avère que le bowling où ils ont tous les quatre supposément passé un si bel après-midi… était fermé ce jour-là. Mais dans ce cas, qui a agressé la vieille dame ? Après avoir joué les victimes pendant tout l’épisode, Marie se réveille enfin et décide de mener sa propre enquête, découvrant que c’est en fait un membre de la famille de la mémé qui est venu lui voler du fric. Mais c’est le dernier membre de sa famille qu’elle ait, alors elle ne voulait pas les dénoncer.

Dans ce premier épisode de Marie Pervenche, les femmes de la série (certes seulement au nombre de deux) ne pensent pas réellement avoir droit à une forme quelconque de sécurité. Chaque fois qu’une forme d’aide leur est proposée, elles l’écartent prestement, et à plusieurs reprises par crainte que cela cause des désagréments à un homme. Et si on peut imaginer les raisons de la vieille dame au final, c’est plus compliqué à comprendre pour Marie qui n’a aucun lien avec les loubards si ce n’est des agressions multiples et caractérisées.
Pire, Marie Pervenche n’a aucun recul sur ce qui se passe dans son intrigue, présentant souvent les choses comme légères voire comiques (notamment dans les choix d’accompagnement musical). Elle montre comme entièrement normal qu’une femme en uniforme ne soit pas respectée, ni par les voyous (ce qui à la limite, bon, ce sont des voyous si vous voulez), mais pas non plus par son supérieur qui va s’énerver, oui s’énerver, quand elle va enfin raconter tout ce qui lui arrive depuis plusieurs jours. Son mari s’inquiète mais lui adresse aussi des reproches, alors qu’elle n’est clairement pas responsable de ce qui lui arrive.
Marie « Pervenche » Lorieux est considérée comme une faible femme avant d’être une représentante de la police. Son uniforme ne la protège de rien.

Même le générique de la série n’a aucun égard pour le port de l’uniforme par une femme. Il claironne à son attention que « tu as comme un grand compteur à la place du cœur tout comme ces filles qu’on voit sur les trottoirs le soir… » parce qu’apparemment dresser des contraventions pour vivre c’est pareil que la prostitution « …mais avec elles t’en as pour ton argent elles te donnent du bon temps, toi faut payer et circuler c’est pas le pied« . Bah oui pourquoi Marie Pervenche n’est-elle pas plus arrangeante et ne donne-t-elle donc pas plus de plaisir aux hommes de son entourage ? Si elle n’avait pas dressé de PV pour les motos place des Vosges on n’en serait pas là !
J’aurais imaginé la première chaîne plus prompte à afficher du respect pour les forces de l’ordre, mais bon.

Dans ces conditions je vois mal comment Marie aurait un quelconque semblant d’estime d’elle-même : le reste de l’univers la méprise totalement. Et comme on l’a vu plus haut, cela dépasse les personnages de son entourage : le statut-même de pervenche est historiquement responsable de la perception de ce travail.
Bien-sûr rien de ce que cherche à faire Marie Pervenche dans cet épisode n’est plus profond que la flaque d’eau sous une assiette qui s’égoutte (désolée, je faisais ma vaisselle en regardant cette série). Mais ça ne signifie pas qu’il n’y a rien à en tirer sur l’image véhiculée par ce personnage de policière. Pardon : de contractuelle.

Les flics de séries, quand ils sont des hommes, ont toujours la possibilité d’abriter leurs défauts derrière un uniforme qui leur confère une certaine protection. Quand ce n’est pas le statut de flic, c’est la hiérarchie, ou d’autres flics, qui les protègent. Or pour les personnages féminins, il s’avère que ce n’est pas du tout garanti : la police n’éprouve aucune difficulté à se retourner contre elles ; c’était même chose avec Jasmine ce midi. Pourquoi ? Parce qu’elles sont encore perçues bien souvent comme des intruses et/ou des inférieures. Même une série comme Southland qui pourtant essaye de produire un effort avec des personnages féminins finit par rappeler combien leur statut est fragile (l’officier « Chickie » est la partenaire d’un des flics les plus sexistes de la série par exemple, et doit supporter à longueur de journée ses remarques). C’est facile pour WPC 56 de réécrire l’histoire avec un personnage de femme bien résolue à essayer de faire de son mieux pour réussir dans un monde masculin ; mais lorsqu’on n’a pas le luxe du recul, on s’aperçoit que la réalité inspire un peu moins d’espoir. Marie Pervenche essaye juste de survivre à sa journée, et elle ne se rend même pas compte que c’est de la survie.

Vu que même la série dont elle est l’héroïne trouve ça drôle, la perception des femmes en uniforme est vouée à évoluer au ralenti…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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