L’œil et le bon

22 août 2010 à 13:05

Producteur, producteur exécutif, réalisateur, showrunner… tout ces mots ne me parlaient pas du tout, il y a 15 ans, lorsque j’ai commencé à regarder les séries, et non plus à me contenter de les voir. Alors, quelle que soit la personne qui se cache derrière la magie d’une série réalisée avec une certaine recherche esthétique, je disais qu’il y avait « un œil derrière la caméra ». Depuis, je connais un peu mieux la définition de ces titres parfois ronflants, mais cette expression reste la plus évocatrice d’une réelle identité visuelle.

Les séries desquelles ont peut dire qu’il y a un œil derrière la caméra sont rares, en définitive. La plupart du temps on reste dans une mise en images sommaire, scolaire, quelque chose de classique. Certaines séries se font une spécialité d’avoir l’air absolument passe-partout. Oh, je ne dis pas que c’est le cas de toutes. Je dis que c’est le cas de beaucoup.

Une série avec de bons éclairages, une réalisation maîtrisée et une identité immédiatement reconnaissable à l’œil nu, c’est ce qu’on trouve en général dans le haut du panier. Il y en a pas mal, mais comme ça demande plus de travail, plus de moyen, plus de temps, ce n’est pas ce qu’il y a de plus courant. Comme vous le savez, je me suis remise à Mad Men, et si je reconnais bien volontiers qu’il y a une certaine recherche esthétique, celle-ci passe plus par les recherches du département stylisme que par la réalisation, qui reste très simple. Ce n’est pas un reproche. Mad Men a beaucoup d’autres qualités après tout.

Mais je compare régulièrement la recherche faite autour de la série avec celle exécutée autour d’un sketch de SNL avec January Jones. Conçu pour renvoyer à Mad Men, sur la forme, il est infiniment plus abouti dans la recherche des couleurs, du grain. Personnellement je ne pourrais probablement pas prendre Mad Men au sérieux, avec les thèmes sombres qui semblent se profiler (faut qu’on en reparle d’ailleurs), si la série employait le même chemin esthétique que ce sketch. Mais dans l’absolu, l’un est plus travaillé que l’autre, c’est évident.
Faudra que je vous le mette, un jour, ce sketch, d’ailleurs. Même pour moi qui n’apprécie pas January Jones (et ce bien avant qu’elle ne se pique de s’approprier Jason Sudeikis… ce qui évidemment n’arrange pas son cas), c’est une perle.

Alors, plus rare, il y a les séries dont instinctivement je dis qu’il y a un œil derrière la caméra. Celles où la recherche est poussée, aboutie, travaillée. Il y en a une poignée. Une poignée qui vont au-delà de ce qui est raisonnable d’exiger d’une série de 10 ou 20 heures. Chacune dans son style accomplit quelque chose qu’on ne croirait possible qu’au cinéma. A tort.
Des séries comme Carnivàle, Pushing Daisies, Mousou Shimai… et Capitu.

Sans avoir trouvé le moindre sous-titre, me voilà à regarder le deuxième épisode.
Je crois que je suis amoureuse.

Il faut vraiment que je vous raconte.

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1 commentaire

  1. Eclair dit :

    Ben oui arrête de nous faire baver avec Capitu, et raconte ! C’est loin des telenovela mais c’est quoi exactement ? ^^

    (Le teasing c’est le mal )

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