[#Ozmarathon] 5×07, tout feu tout flamme

15 septembre 2012 à 0:11

Cela faisait très longtemps qu’un épisode du Ozmarathon ne m’avait pas enflammée de la sorte ! C’était vraiment trop court et j’ai même eu le sentiment, à plusieurs reprises, de retrouver l’esprit Oz des débuts de la série. Ce genre d’impression a toujours une part d’illusoire (deux saisons ne se ressemblent jamais vraiment, et heureusement !), mais cela souligne bien l’effet positif de cet épisode réussi.

Pourtant cet épisode n’est pas réussi de bout en bout, vous allez le voir. Alors justement débarrassons-nous de ces objections négatives tout de suite.

L’intrigue de Bob Rebadow par exemple est bourrée de maladresses, de répétitions, et de mauvaises idées. Le pathos commence également à peser très lourd et à faire passer Rebadow pour une pauvre chose pathétique, au lieu de nous le rendre adorable. Ce qui, concernant Rebadow, est quand même une prouesse ! Quand McManus l’a laissé en tête-à-tête avec un autre prisonnier (pour le supplier), il était par exemple évident que Rebadow se mangerait une mandale. Il y a écrit « victime » sur son front et les scénaristes ne tentent même pas d’y changer quoi que ce soit ! Il était bien le loin le temps où ce vieillard se rebiffait, voire tuait des mecs en prison, aujourd’hui, il n’est qu’un gigantesque punching bag. Ca n’a pas grand intérêt parce qu’on a déjà vécu tout ça plusieurs fois.
De la même façon, la mini-enquête de Burr et McManus pour savoir qui a vendu de la drogue à Hill, la belle affaire ! Tout le monde s’en bat royalement l’oeil. Fort heureusement, cet angle sera abordé de façon très courte ; mais il n’a toujours pas trouvé de conclusion. Il faudrait pourtant, parfois, arrêter de jouer à l’Aaron Spelling, et clore certaines intrigues aussi stériles que celle-ci, non ?
Fort heureusement, les mauvaises nouvelles s’arrêtent à peu près là.

L’intrigue canine d’Alvarez, par exemple, trouve la plus élégante des conclusions. D’abord parce que c’est foncièrement touchant que voir qu’il est le seul à avoir été au bout de sa mission d’entraînement sans jamais faillir, mais ensuite, voire surtout, parce que l’histoire fait une jolie référence aux craintes initiales sur le programme canin. Alvarez qui dit qu’il a dressé « spécialement » la chienne July pour Rivera, ça a de quoi glacer le sang de n’importe qui, ou au moins de laisser planer le doute une bonne seconde : il a simplement appris l’Espagnol à la chienne. Rentrez chez vous et dormez tranquilles, bonnes gens, Alvarez est toujours un poussin au fond de son coeur. Et puis, une fois de temps en temps, une fin positive, ça met quand même du baume au coeur, surtout après ce que ce personnage a traversé (« I had a kid once », rappellera-t-il en cours d’épisode). Il reste encore toute une saison pour lui infliger quelque sévice.

En contrepartie, j’ai adoré, mais alors, adoré, la suite des déboires de Robson. Quand un p*tain de nazi s’en prend littéralement plein la gueule comme ici, on est forcément tenté d’applaudir. Il faut dire qu’outre l’humiliation infligée dans l’épisode précédent, outre le fait qu’un pauvre dentiste lui retourne la tronche avec un malheureux combiné téléphonique dans les gencives, Robson va être désavoué par la communauté nazie de la prison, et ça, je crois que c’est le meilleur de tout. Hésitant au début, Vern Schillinger finit par donner les instructions nécessaires à l’éviction de Robson. Tout ça parce qu’il a de la peau de gencives de black…
Il sera intéressant de surveiller la descente aux Enfers de ce petit empaffé dans les épisodes suivants. S’il y survit. Ce qui est sûr c’est qu’il est à présent une cible parfaite, et que plus personne à Oswald ne va se priver de se rappeler à quel point il a causé du tort à tout le monde.

Par association d’idées, c’est enfin l’heure de serrer la vis à Leo Glynn. Après avoir une fois de plus abusé de son autorité, celui-ci se fait vertement remonter les bretelles par Sister Peter Marie (très en forme pendant l’épisode) qui lui rappelle que sa fermeté est de plus en plus arbitraire. Qu’est devenu son sens de la Justice ? Aujourd’hui il n’a même plus l’excuse d’être sous l’influence de Devlin, en plus ! Impossible de ne pas applaudir Sister Pete dans son petit laïus furieux. On vous aime, Sister P, ne changez rien.

Le cas du petit rouquin dont j’ai encore oublié le nom est également scellé, et même si cette intrigue est moins intéressante d’un point de vue émotionnel ou intellectuel, ça fait énormément plaisir d’assister à une intrigue correctement bouclée, sans surenchère ou prolongations inutiles. Leo Glynn récitant la Bible au moment de coffrer ce petit enfoiré était d’ailleurs un passage bien trouvé, et nous rappelait un peu le Glynn des débuts, celui droit dans ses bottes.
On n’est cependant pas totalement débarrassé de ce personnage, puisqu’il est désormais dans le couloir de la mort. Un endroit d’Oswald qui nous a donné de bonnes scènes par le passé, et n’oublions pas que quand Keller aura récupéré, c’est là qu’on devrait le retrouver…

En parlant de Keller… Beecher est à nouveau rongé par la culpabilité. Quelle surprise ! Comme si Beecher pouvait jamais faire quelque chose sans en regretter amèrement les conséquences, et en fait, la culpabilité est au coeur de sa personnalité, à croire qu’il y est accro. Conseiller un brin partial, Kareem Saïd lui recommande, en guise de pénitence pour sa trahison dans l’épisode précédent, de renoncer totalement à Keller. Renoncer à Keller, mais bien-sûr. Saïd, dans son homophobie larvée, n’a toujours rien compris, on dirait. Il dit ça à Beecher. BEECHER ! Le mec qui s’est littéralement fait broyer par amour pour Chris Keller ! Renoncer à ce mec ? Mais entre Beecher et lui, c’est la flamme et le papillon depuis des saisons !
Evidemment, dans un premier temps, rongé par sa culpabilité, Beecher va essayer de ne plus voir Keller, mais même à son corps défendant, il finit par le croiser. Et on n’a aucun doute sur l’issue de cette question quand on sent que son coeur s’arrête à la simple vue de Keller dans une autre pièce…
Cela est cependant l’occasion pour nous d’assister aux suites du viol en réunion qui a eu lieu dans l’épisode précédent (je trouve vraiment qu’on a des sujets de conversation hilarants, dans ces reviews, non ?), puisque la culpabilité de Beecher, la loyauté de Saïd, et évidemment l’instinct de conservation de Schillinger, font que les autorités ne sauront jamais ce qui s’est passé. A plus forte raison parce que Schillinger s’arrange pour se débarrasser de la victime.
J’ai d’ailleurs trouvé que c’était un joli rappel, finalement, que de faire se croiser indirectement cette intrigue avec celle du viol de Peter Schibetta. Je n’ai pas toujours vu l’intérêt de ramener ce dernier dans la série après sa longue absence, mais cela rappelait avec intelligence les deux options qui se présentent quand un viol en réunion a lieu en prison : dénoncer ou ne pas dénoncer, finalement, ne mène pas à grand’chose dans la pratique, mais on peut un peu mieux survivre à l’un qu’à l’autre tout de même.

L’épisode aura, et c’est sa plus grande réussite, été rythmé tout au long de ces intrigues finalement assez peu liées entre elles, par quelques uns des meilleurs monologues de Hill depuis bien longtemps. Certes, c’est déprimant : il y est question de notre société et de la façon dont nos efforts pour nous préserver causent finalement plus de mal que de bien. Cela ne renvoie vraiment aux intrigues qu’avec énormément d’imagination (ou de drogues dures), mais les textes étaient vraiment parfaits, et Augustus lui-même était en grande forme dans sa boîte. Ca fait plaisir de le retrouver.

Cet épisode décousu offre donc de très bons moments. On sent bien que cette fin de saison n’aura rien de grandiose : il n’y a eu absolument aucun fil rouge pendant la saison 5, aucun enjeu capital, et même pas de grand bouleversement à proprement parler, puisque les personnages suivent chacun une trajectoire qui ne révolutionne aucunement leur destin. Mais cet avant-dernier épisode de la saison est tout de même la preuve que ça n’empêche nullement de produire des épisodes de qualité, globalement intéressants. Même si parfois je regrette l’enthousiasme ressenti au début de ce marathon, et que je suis triste de découvrir que les épisodes que j’avais ratés ne sont pas toujours à la hauteur de mes espérances, cela a au moins le mérite de me prouver que… la flamme ne s’est pas éteinte.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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