Pendant quelques semaines, la télévision norvégienne a retenu son souffle. Le Norsk filminstitutt, qui participe au financement d’un grand nombre de productions, en particulier pour la télévision publique, avait en effet annoncé la pire des nouvelles au mois d’août : l’arrêt des subventions à la télévision.
Le fonds justifiait cette décision par son objectif initial d’aider en priorité le cinéma, et non la télévision. Or, au mois d’août, l’institut a indiqué avoir déjà dépensé 150% de son budget pour l’année ; ce dépassement était en partie dû à 23 millions de couronnes attribuées à des productions télévisées. Oups.
De nombreuses séries s’étaient alors instantanément trouvées en danger, faute de financement, parmi lesquelles la quatrième saison de DAG, la seconde saison de Det Tredje Øyet ou encore le projet Nobel, un thriller conspirationniste abordant le sujet sensible de la présence des troupes norvégiennes en Afghanistan. La série, co-créée par Per-Olav Sørensen (déjà impliqué dans la série Kampen om Tungtvannet, prochainement sur NRK), fait d’ores et déjà partie des projets norvégiens les plus en vue. Même les producteurs de Lilyhammer s’exprimaient dans la presse à la fin août pour évoquer ses sueurs froides, en dépit de son budget en partie soutenu par Netflix.
Cette semaine, le Norsk filminstitutt a indiqué qu’il allait délivrer les sommes déjà promises aux productions télévisées dont le dossier a déjà été approuvé. Un soulagement certain pour ces fictions, mais en revanche les cordons de la bourse risquent de se resserrer sérieusement pour les prochaines séries à faire appel au fonds. Le Norsk filminstitutt n’exclut pas d’attendre le mois de janvier 2015 pour approuver de nouvelles demandes de subventions pour la télévision, laissant en suspens pendant plusieurs mois bien des projets. Si les productions directement concernées sont soulagées, la fiction norvégienne dans son ensemble n’est pas totalement tirée d’affaire.
Le Norsk filminstitutt n’est pas le seul fonds subventionnant des séries en Norvège, mais il est le plus important aussi bien sur un plan historique, que pour les sommes qu’il est capable d’allouer et le nombre de projets qu’il soutient. Son retrait pour tout ou partie serait un véritable problème tant il soutient l’économie de l’industrie télévisuelle norvégienne.