More than meets the eyes

16 novembre 2023 à 22:44

Préparez-vous à avoir quelques frissons : la nouvelle série britannique Culprits est du genre à ne pas vous laisser un instant de répit. Pour être bien certaine d’avoir votre attention, elle déroule deux intrigues différentes, espacées de quelques années à peine, chacune avec ses enjeux. La première, qui se déroule de nos jours, suit un homme du nom de Joe Petrus dans sa vie familiale et, il l’espère alors qu’il espère ouvrir un bistrot, professionnelle. Cette existence banale est précipitée dans le chaos, mais ce n’est pas tout. Car la deuxième intrigue revient quelques années en arrière, quand il s’appelait encore David Marking, et qu’il a pris part à ce qui est probablement le casse du siècle…

Tissées avec intelligence et sans chercher à brouiller la timeline, ce qui fait du bien à l’heure où tant de séries aiment jouer la carte de la confusion, les deux intrigues dressent progressivement le portrait d’un homme qui n’a jamais la conscience tranquille. Tremper dans des affaires criminelles, bien-sûr, s’accompagne de ce genre d’inconvénients. Mais Culprits a également la bonne idée de montrer combien, parfois, c’est la culpabilité de jadis qui a des répercussions imprévisibles, comme lorsqu’il réalise que des travaux vont mettre à jour la planque où il garde en secret (oui, malgré les années) une grosse partie du pactole d’autrefois. Le lourd sac rempli de billets ainsi sorti de sa cachette s’avère alors être le début d’une série d’événements (en apparence ?) accidentels, mais non moins dangereux. Et puis, même sans ça, David/Joe est un homme qui regarde toujours un peu par-dessus son épaule.
Malgré l’intensité de ses deux intrigues, qui nous sont progressivement révélées pendant ce premier épisode, Culprits parvient à faire quelque chose que je n’attendais pas d’elle, mais que j’apprécie toujours de la part des séries en son genre : ne pas négliger la trame dramatique. Car une partie de la raison pour laquelle le héros de la série est toujours sur ses gardes tient aussi simplement dans le fait… qu’il est un homme noir habitué à vivre dans un monde blanc. Plusieurs de ses interactions, notamment avec des personnes haut placées ou avec des flics, accentuent à la fois la réaction froide de ses interlocuteurs (masculin volontaire, d’ailleurs) et son impression d’être suspect en permanence… même et surtout quand ça n’a rien à voir avec ce dont il est réellement coupable.

Établissant avec finesse qui est cet homme, même quand il change d’identité, Culprits semble s’intéresser sincèrement à lui, et pas simplement au thriller qu’elle installe.
Et pourtant, ce n’est pas inintéressant. Lorsqu’elle suit le présent de son héros aussi bien que lorsqu’elle revient lentement sur le plan pour lequel il est approché, la série met en place un sentiment de danger palpable, sans avoir besoin de trop en faire. Les enjeux sont multiples ; par exemple, ce n’est pas uniquement la cupidité qui a poussé David à prêter l’oreille à la proposition de l’imprévisible Dianne Harewood, bien qu’il soit certain qu’à partir d’un certain montant, on a tendance à arrêter de se poser des questions. Culprits parvient à introduire des nuances vraiment intéressantes dans ce qui est pourtant un épisode d’exposition suffisamment complexe pour s’en passer, et l’effort est appréciable.

C’est grâce à cette volonté d’entrer dans des détails dramatiques saillants sans gimmick que Culprits se distingue d’autres séries portant sur un heist. Et la performance de Nathan Stewart-Jarrett (qui à jamais restera Curtis de Misfits dans mon cœur, mais qui se débrouille vraiment bien ici avec deux identités) est vraiment solide, transformant ce thriller en une rétrospective de l’existence compliquée d’un homme que le monde semble en permanence sous-estimer.
J’ai hâte d’avoir le temps pour regarder la suite ; pas de chance, je venais de commencer un autre marathon juste avant de regarder ce premier épisode pour le dîner. C’est fou comme même à l’ère post-Peak TV, il manque encore des heures à nos journées téléphagiques !

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1 commentaire

  1. Mila dit :

    Ooh Nathan Stewart-Jarrett ♥ dans une série qui a l’air intéressante, en plus… le souci étant (tu le soulèves toi-même) toujours que « C’est fou comme même à l’ère post-Peak TV, il manque encore des heures à nos journées téléphagiques ! »

    J’ai depuis longtemps accepté que je ne regarderais pas 1% de ce que j’ai envie de voir, mais quand même, ça pince le coeur par moments u.u

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