Voyez comme je vais bien

21 octobre 2004 à 3:19

La douleur est toujours la même. Pourquoi je n’arrive pas à faire mûrir cette peine et la transformer en souvenir malheureux ? Et ainsi enfin avancer.

J’en suis à un stade de ma vie où il faut absolument que je me bouge, que j’avance, et au lieu de cela mes douleurs me pétrifient. Mes parents, Lord T, l’échec de cette année passée… tout me cloue au sol. Je suis tétanisée à l’idée de devoir affronter ces choses plus longtemps encore.

Ce n’est pas que j’aie tout raté, mais rien en va quand même dans ma vie, et si vous m’autorisez, je vais faire un bref bilan pour le prouver.

1) Je n’ai plus d’amis depuis longtemps. A quand remonte mon dernier ami sincère ? Parce que dénicher des copines, des filles avec qui déconner mais à qui on ne peut rien dire de sérieux, c’est facile. J’en ai eu plein. Mais un vrai ami ? Un qui sache tout sur moi et auquel je n’aie pas peur de m’ouvrir ? Le dernier c’était Lord T, probablement. Depuis lui… Pendant lui… Et même un peu avant lui, personne. Ma vraie meilleure amie, la seule sans doute, je l’ai perdue il y a bien longtemps maintenant. Bref calcul mental : il y a 7 ans. C’est comme si elle était morte et avait emmené la signification du mot Amitié avec elle. Plus jamais je n’aurai confiance en quelqu’un à ce point. C’est sûr, il y a les « amis ». Ceux à qui je parle, mais à qui en même temps je n’ai pas envie de… de quoi exactement ? Je voudrais qu’ils m’aiment et je les sens distants (et bien souvent ils le sont géographiquement). Alors je n’en dis que la moitié, avec un pincement au coeur, mais quoi : qu’il s’agisse du Tibou ou du Poussin Jaune, c’est pareil, ils ont quelque chose de lointain, de trop froid. Et puis simplement je ne sais plus faire ça.

2) Est-il vraiment besoin de dire que j’ai perdu, sans doute définitivemetn malgré tous mes espoirs et tous mes efforts, l’homme que j’aime, l’homme qui fait partie de ma vie depuis 5 ans, l’homme avec qui je voulais vivre encore une vingtaine de fois ça. Je voulais… je voulais tout sauf ce que je vis. J’ai tout risqué pour lui. Et puis, voilà. Rappelez-moi de ne plus aimer. Je m’oublie quand j’aime. Je suis conne quand j’aime.

3) Mes parents… mes parents sont une catastrophe. Mes parents ne lèveraient pas le petit doigt pour moi même si le monde devait s’effondrer, à moins que je ne m’aplatisse en excuses, ce dont il est hors de question : les parents sont bien à mon sens les dernières personnes auprès desquelles il faudrait s’excuser d’être ce qu’on est. Et puis, quand j’avais déjà quelques problèmes d’argent, ils ont fait semblant de rien, avec un petit air « ça lui apprendra la leçon », ils n’ont pas bougé, attendu que je m’enfonce, mes parents sont dégoûtants et je suis polie. Mes parents sont des enflures.

4) Je n’ai pas de travail. Je désespère d’en trouver un. Plus je suis au chômage… plus je chôme. Cercle vicieux. Et pas de travail, pas d’argent. Et donc pas de vie, rien. Sans argent je ne peux rien faire. Je suis victime, quoi que j’en dise. Je suis obligée de me laisser trimbaler, de me laisser virer, de me laisser faire. Eh oui navrée de vous décevoir, on ne peut pas vivre sans argent.

5) Je n’ai plus d’endroit où vivre d’ici décembre. La vache. La prophétie de mon père va donc s’accomplir ? Je serai une nulle, une ratée ? Une paumée ? Si encore j’étais potable, mais non, je ne pourrai même pas faire le tapin pour gagner ma vie misérable. Ca servira à rien d’avoir ou non un don, la question se règlera d’elle-même.

6) Je suis en dépression. Ok, ça fait un an que je me dis que « je n’y suis pas, enfin si mais j’y étais j’y suis pu », mais clairement, j’ai replongé. Et bas comme je suis, pour me remonter, il faudra une grue. J’en chiale à longueur de temps (voilà pourquoi, monsieur Tibou, je ne peux pas aller papoter) et le reste du temps je pionce. Brillant hein ? Voilà qui fait de moi la plus digne des femmes. Et moi qui aspirait au respect, faudrait voir à le mériter déjà. Je suis une vraie loque. J’ai arrêté de me nourrir voilà 3 jours, ne me demandez pas pourquoi je n’en sais rien, moi qui me baffre d’ordinaire, je n’ai rien avalé que du jus d’orange. Ce qui en soi est déjà pas mal, d’un certain point de vue. Je n’ai plus de valises sous les yeux : à ce stade ce sont des conteners. Je pleure sans arrêt. Je me déteste malgré mes efforts désespérés pour me voir des qualités. Le moindre pas hors de chez moi me coûte plus que si je devais vendre mon âme. Eh oui, chuis en dépression. Mais cette fois, pas question de pouvoir cuver ma détresse tranquillement, parce que cette fois, c’est la rue qui m’attend. Je ne peux pas approfondir, étudier la question : je dois faire comme si j’allais bien parce que j’ai tellement de choses à régler… Et ça me décourage encore plus. Et n’avoir personne sur qui me reposer, vous voyez, c’est trop dur. Ni ami, ni parents. Surtout des parents. Des gens qui n’en seraient pas à négocier mon retour : ils m’accueilleraient, sans condition. Parce qu’à la base je n’aurais pas eu de raison de les fuir.

La vache. Je me prépare encore une nuit blanche on dirait. Allez, j’vais pleurer sur mon « lit », ça me fera changer de décor.

C’est assez pessimiste pour toi, Slide-irma ?

…Et pour clore, la chanson qui tournait pendant la rédaction de ce post : Aerosmith – What it takes

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