Certains soirs je ne rêve pas de lui

23 novembre 2004 à 3:31

Véridique. La plupart des autres soirs, je rêve de moi. D’une gloire à laquelle j’étais capable de croire fermement, autrefois. Je me disais qu’il n’y aviat aucune raison pour que quelqu’un comme moi soit incapable de réaliser ses rêves. En fait, à présent ce ne sont pas vraiment des rêves, juste des idéaux pour tenir, finalement. Me dire que je suis capable d’être reconnue pour ce que je suis. Et je comprends complètement que ce soit mon fantasme en ce moment, parce que rien n’est pire que son indifférence.

Quand je n’étais pas encore l’ombre de moi-même, je n’aurais toléré ça de personne, j’en aurais remontré jusqu’à saturation ! J’aurais pété le feu, retourné le monde, déplacé quelques galaxies dans ma colère, dans mon audace, dans ma fougue !

J’ai la nostalgie d’une moi passée qui savait faire mieux, qui savait être mieux. Je me sens brisée et diminuée de moi-même. C’est insultant, c’est ignoble.

Mais parfois, au détour d’un mail Tiboutien, ou d’un compliment sur le mail nocturne d’un quasi-inconnu, je me dis… allons, je ne me suis pas perdue, je me suis juste oubliée. J’ai encore en moi ce qui me fait un être formidable, ce qui fait de moi la plus divine des créatures de ce monde. D’autres semblent trouver le chemin, je finirai bien par en faire autant.

Dans mon imaginaire, ces périodes d’intense souffrance m’anoblissent, me purifient. Je me réconforte en me disant que je serai la plus incroyable des femmes. En fait quand je souffre, je me sens plus femme que jamais, plus femme qu’entre les bras d’aucun homme, réel ou non, plus femme que dans aucun regard. Je me sens terriblement grande, belle, diaphane et altière, comme un idéal féminin de poète classique. Je me sens ainsi à l’intérieur, et veux faire durer cette impression.

Peut-être qu’en me faisant du mal, après ce que les autres m’ont fait, Lord T m’a rendu le plus grand des services. Il me permet d’évoluer. Serais-je capable de cela, seule et/ou heureuse ? Il me permet de donner corps à la valeur que je chéris le plus au monde : progresser.

Alors, peut-être qu’une fois que tout sera fini, je serai capable de lui dire merci de m’avoir faite plus femme qu’aucun autre avant lui.

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