T’as pas le droit d’être malade, ici

5 février 2008 à 12:25

Après environ une heure et quart passée dans le bureau vide (que nous rebaptiseront donc « le bureau à sieste »), DOM THOM revient. Elle a l’air lessivée. Mais maintenant j’ai du mal à dire si c’est du cinéma ou si elle est vraiment à plat.

Elle se glisse dans notre bureau pendant que je montre à Monsieur Patron les tableaux qu’il m’a demandés (merdouille, j’ai laissé la mauvaise date, d’ailleurs… il ne se prive pas de me le faire savoir). A mon retour, la porte du bureau est fermée. Lorsque j’ouvre, chargée de tableaux à ajouter, corriger, diffuser, qu’importe, elle m’accueille avec un fantômatique « j’ai froid, lady, tu peux pas t’imaginer comme j’ai froid ».

Hmph, je vois le genre ; plan B.

« Mais pourquoi tu retournes pas chez le médecin ? Apparemment ce qu’il t’a donné ça marche pas, tu as toujours de la fièvre et tu le supportes mal.

– Oui mais ici, t’as pas le droit d’être malade… il vont me faire des remarques, et tout…

– Nan mais je parle pas de te faire arrêter, mais au moins changer la prescription.  Pour que tu aies ce dont tu as besoin pour venir travailler. »

Elle m’a répondu par un grognement qui doit vouloir dire « arrête de m’emmerder » ; pourtant c’est plutôt elle qui me casse les pieds par les temps qui courent. Bien-sûr qu’on a le droit d’être malade, mais quand on revient il faut être fonctionnel, or elle ne foutait pas grand’chose avant, elle en fout moins encore après, et ça, effectivement, ça ne peut que susciter des remarques acerbes de la gestionnaire du personnel.

J’avais un peu envie de lui dire que moi aussi, je peux faire des remarques désobligeantes sur le fait qu’elle ne vient que pour aller dormir dans un autre bureau. J’avais envie de lui dire qu’entre être payée à dormir au bureau, et être arrêtée pour dormir chez elle, franchement, pour le même résultat, autant rester dans son lit. J’avais carrément envie de lui dire que si elle n’avait pas l’intention de bosser, pourquoi venir ?!

Mais je n’ai rien dit, j’ai ajouté mon tableau, j’ai corrigé mon tableau, j’ai diffusé mon tableau, qu’importe, mais un jour, un jour ça sortira, et là je ne doute pas que ça va vraiment péter.

Parce que c’est le problème : plus j’attends pour exprimer ma frustration, mon indignation et ma colère, plus je sais que quand je l’exprimerai, je serai impossible à calmer. Ca va vraiment faire mal quand ça va tomber. Ce serait plus simple que ça sorte maintenant, ça ne veut pas dire que forcément je serais capable de rester calme, mais au moins je n’aurais pas ruminé pendant des semaines ma colère, ajoutant de l’amertume au reste.

12h22 ? Oh, encore environ 20mn à roupiller sur sa chaise, et elle va aller déjeuner, comme hier. Attendez, elle était là hier ? Ah oui, maintenant que je me relis, je vois qu’elle était là. A force, je ne sais plus trop…

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