Faut qu’j’travaille…

6 février 2008 à 17:19

On ne compte pas les points, évidemment… mais ça fait 8 dossiers pour moi aujourd’hui, et un et demi pour DOM THOM. Elle n’en a toujours pas fini avec la copie pour Monsieur Patron et, croyez-moi, si elle voulait partir à 17h c’est mal barré…

Elle râle au moindre truc (l’agrafeuse qui est vide, le document qui s’imprime en double, l’imprimante qu’il faut recharger aussi, la photocopieuse… j’ai déjà raconté la photocopieuse, d’ailleurs… bref, tout), et ce, perpétuellement. Dés qu’elle fait un mouvement, elle râle. Et je jure que je n’exagère pas ! Tout la rend profondément malheureuse, on dirait. Si elle ne se plaint pas c’est… bah, c’est qu’elle n’est pas là, en fait on peut quasiment la localiser à l’oreille.

Donc je vous épargne le nombre de « p*tain », de « et m*rdeuh ! » et autres expressions colorées, et si raffinées (il paraît qu’on est des assistantes de direction d’un Monsieur Patron important, hein, mais c’est pas grave). Quand quelque chose ne va pas, c’est une « saloperie de feuille », quand une personne ne répond pas au téléphone, « elle déconne ou quoi ? », bref, rien ne va et tout le monde en prend pour son grade.

Je comprends bien le problème. Ce n’est pas du tout contre la nature de son travail que DOM THOM rouspète, c’est simplement contre le fait de travailler. A l’entendre ruminer sa morosité à longueur de journée, je comprends bien qu’elle fait tout ça à contre-coeur et je n’ai aucun doute sur le fait que Monsieur Patron a dû lui dire quelque chose ce matin, c’est maintenant très clair. Quoi ? Je ne le saurai jamais mais je m’en fiche.

Le fait est qu’elle est contrainte et forcée de faire son travail, et qu’elle est bien décidée à montrer que, bon, d’accord, elle va bosser un peu, puisqu’il le faut, mais en montrant bien que, hein, c’est à contre-coeur, et, que ça ne trompe personne, ça ne lui plaît pas. La version DOM THOM de « j’ai perdu une bataille mais pas la guerre », en somme, ou bien de « mais vous n’aurez pas ma liberté de penser ».

Oui, elle fait ce qu’elle doit, et on sent que le poids de l’obligation pèse lourd sur son coeur, c’est un supplice de tous les instants qui lui arrache des soupirs excédés à chaque geste ; du moins, si elle n’est pas occupée à marmonner son mécontentement. Et si vous n’aviez pas compris, oui, elle m’en veut de l’avoir conduite au point où elle est forcée de faire tout ça, sous peine de récolter, d’un côté et/ou de l’autre, des remarques désobligeantes. Ses oeillades me le font clairement comprendre.

Je suis partagée.

D’un côté il y a l’agréable surprise qui découle du fait de la voir à peu près bosser toute la journée (que sa bonne volonté ait duré par-delà le déjeuner m’indique qu’elle a vraiment dû mal prendre cette histoire, d’ordinaire quand elle veut faire semblant d’être de bonne nature, ça ne dure pas autant), et en plus elle a sacrifié sa sacro-sainte pause clope de l’après-midi (et écourté grandement celle de ce matin).

Et puis, d’autre part, il y a quand même cette amertume qui me reste là, au fond du palais, à me dire que, merde, s’il faut engueuler DOM THOM pour qu’elle vienne au travail pour bosser (car toute la nuance est là), et qu’elle fait un tel cinéma alors qu’on ne peut même pas dire qu’on croûle sous le boulot, c’est quand même assez dingue, non ? Comment peut-on mettre autant de mauvaise volonté et de mauvaise foi à ce qui est pourtant une évidence ? Comment en arrive-t-on à penser qu’il est contrariant de travailler au travail ? Comment en arrive-t-on à l’état d’esprit pervers où, si l’on n’est pas payé à rien foutre, mais payé à foutre, alors la liberté d’action s’en trouve réduite ? Faut-il donc qu’il y ait quelque chose de pourri dans l’état d’esprit de DOM THOM pour en arriver à de telles conclusions, tout de même !!!

Moi non plus je ne me lève pas de gaîté de coeur tous les matins, évidemment, mais enfin, c’est un travail, on le fait, ça n’est pas négociable, et donc, tant qu’à le faire, autant le faire bien et avec le sourire, ça ne coûte pas plus cher et tout le monde se sent beaucoup mieux…

Pourquoi ai-je si souvent l’impression que DOM THOM se comporte comme une adolescente immature, plutôt que comme une professionnelle qui a mon âge en expérience dans le monde du travail ?

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