On finira peut-être par en faire quelque chose

9 février 2010 à 23:55

Les enfants, j’ai trouvé les défi de contagion ultime. C’est fou. C’est l’expérience de contagion dont je n’aurais même pas osé rêver, et maintenant, le cobaye est là, il me tend les bras. C’est trop beau pour être vrai.

Vous savez bien ce que c’est. On est téléphage, mais ça ne suffit pas. Il faut que d’autres partagent notre passion. Il faut qu’on leur montre ce qu’ils ont raté. Il faut qu’ils voient.
Les meilleures proies, on prend le réflexe de les choisir à partir de quelques critères très simples : réceptivité générale à la fiction, disponibilité… Par exemple je sais que je ne pourrai jamais rien pour mon père, qui considère que si c’est une fiction, c’est forcément débile (oui, on parle du même type qui a regardé Patrick Sébastien tous les samedis soirs pendant des années… mais je soupçonne d’être en fait la fille du facteur ; ce qui expliquerait tous ces Télé Z dans ma boîte aux lettre pendant plusieurs années alors que mon abonnement s’était terminé). Là, c’est mort, je ne peux rien pour lui. Je veux bien opérer quelques miracles de temps à autres, notamment ici, en montrant la voie à ceux qui manquent cruellement de culture, mais enfin, j’ai mes limites.
Donc à force, on repère l’herbivore éloigné du troupeau qu’on peut rabattre, ici sur Glee (oh, salut frangine, justement je parlais de toi), là sur Desperate Housewives (oui, j’ai encore beaucoup de boulot sur le cas de ma mère).

Voilà comment la révélation de ma nouvelle proie m’est apparue. Je vous refais la scène.

Je suis au bureau et, comme je suis fonctionnaire (ou presque), forcément je n’ai rien à faire de mes dix doigts. Je discute donc avec eux conseillères de mon ministre (la routine), dont l’une s’avère être ma supérieure directe. Nommons-là Volubilis histoire de ne pas l’appeler « ma patronne ». Volubilis est quelqu’un de, comment dire ? Assez peu réservé, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle parle beaucoup, fait au moins autant de plaisanteries, elle est la reine des imitations, bref elle aime faire le spectacle.

Après ce qui restera comme l’un des résumés les plus incroyables que j’aie jamais entendu sur La revanche des Sith (grâce auquel on apprenait notamment comment, en fait, Anakin Skywalker et un conseiller en cabinet ministériel ont énormément en commun…), Volubilis entreprend de parler de films qu’elle aime à voir et à revoir.
Et bon, moi, les films… je veux bien faire preuve de bonne volonté mais à un moment, je suis téléphage avant tout, quoi.
Mais soudain, elle embraye sur Grease (qui passait ce soir sur W9), qui est l’un des films qu’elle peut revoir encore et encore sans se lasser, ainsi que : Nos plus belles années (ou The way we were en langue de Shakespeare).
Choix qu’elle a justifié de la façon suivante, avec sa truculence habituelle :
« Il y a cette scène, devant le Plaza Hotel, où elle lui dit, Huble… nan mais attendez, lady, franchement, il y a deux scènes mémorables devant le Plaza Hotel de New York, d’abord Streisand et Redford dans Nos plus belles années, où vous savez, il est avec une autre femme, et puis Carrie, qui dit à Big, enfin, tout ça c’est mémorable, j’ai vu tout ça quand j’ai fait le Sex & the City bus tour à New York ».

Et là j’ai eu le souffle coupé. Et je me suis dit : « ma fille, si tu n’essayes pas de faire de cette femme, aussi allumée soit-elle, une téléphage accomplie avant la fin de ce gouvernement, c’est que tu as raté ta vie de téléphage ».

Demain, j’emmène le DVD de Mad Men avec moi, fraîchement acquis aujourd’hui.
Vu le peu qu’on a à foutre (tout le monde attend le remaniement, oh non ne vous inquiétez pas, il n’aura vraisemblablement pas lieu avant avril au moins, comme vous y allez ! mais faut pas que ça nous oblige à mériter notre salaire surtout), je vais bien trouver le temps d’en faire une téléphage à part entière.
Franchement, si déjà elle aime le ciné, et si en plus elle peut me citer des passages de Sex & the City, ça va être l’éclate.

Vous voyez bien : tout n’est pas perdu pour notre gouvernement si, dans au moins un ministère, il y a une téléphage à un poste à responsabilités. (à votre avis, je tente le pilote d’A la Maison Blanche, ou bien…?)

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1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Si l’approche Mad Men ne fonctionne pas, A la Maison Blanche pourrait peut-être l’intéresser (quoique, aime-t-on vraiment ce qui rappelle le boulot ? Ca dépend des personnes ! )

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