Ca vous dérange pas si je cagoule ?

30 mars 2010 à 15:06

…Nan mais au pire, j’ouvre la fenêtre et je vous parle de loin pendant que je le fais, hein.
Oh, je sais, je sais bien que ça ne plaît pas à tout le monde, mais enfin, je dois aussi avouer que je m’y sens autorisée, au moins dans le cas de Caprica.

Caprica, je vous en parlais hier, a pour objet principal la technologie. Ce dont je n’ai pas parlé hier, c’est de tout un axe que la série emprunte à propos du V-world.

Rappel : le V-world, c’est un peu une sorte de Second Life qui permet à n’importe quel petit malin un peu débrouillard de réaliser n’importe laquelle de ses envies, de la plus innocente (oh, si ma dulcinée et moi nous enlacions au beau milieu d’un lac ?) à la plus perverse (j’ai bien envie d’assister à un sacrifice humain, ce soir). C’est aussi et surtout le moyen qu’a trouvé la série d’expliciter des conversations qui, si elles avaient lieu dans toute autre série, se dérouleraient en fait au téléphone. A l’exception de New Cap City qui est un jeu video assumé, le V-world, c’est une façon de mettre en scène des dialogues finalement assez banals (je te jure, mon père je lui fais trop pas confiance…).

Autant dire qu’il n’y a pas à chercher bien loin pour comprendre que le V-world, c’est internet vu par un réalisateur qui a un peu trop les moyens de se la péter.

Du coup, je voudrais revenir sur le passage où le Dr Graystone, inventeur du holoband qui permet d’aller se promener dans le V-world, est soumis au feu nourri des questions de Baxter Sarno, présentateur d’un talk show populaire. C’est certainement un passage qui devrait retenir toute l’attention des internautes que nous sommes.

Daniel Graystone – We thought we could control the content in V-world, especially for kids, but we’ve failed, clearly. I think the temptation to hack the code is too great.
Baxter Sarno – All right, well, then what is your solution ?
Daniel Graystone – I don’t know.
Baxter Sarno – Well, think out loud.
Daniel Graystone – I don’t know. I… For there to be any… any beneficial change, you’d have to… To take away the profit motive, like when they legalized drugs, for instance.
Baxter Sarno – Okay, well, that’s a good point, but you’re also talking about somethingt hat took decades of… of pretty violent arguing back and forth…
Daniel Graystone – Well, you know, why not? Why couldn’t we… Why couldn’t we try it ?
Baxter Sarno – But this is a huge leap you’re talking about.
Daniel Graystone – No, Graystone Industries will no longer charge for licensing of any legal space.
(Caprica1×04 Gravedancing)

Ce que Daniel Graystone dit, et donc ce que Caprica dit (parce que le Dr Graystone est un rouquin, je pense forcément qu’il a raison, mais vu que là c’est tout de même le personnage central de la série, c’est bien qu’il exprime l’avis des scénaristes !), c’est qu’il faut du changement. Que le V-world a changé de lui-même et qu’il faut que ce changement s’accompagne d’un changement dans le comportement des entreprises qui interviennent dans son fonctionnement.

C’est donc la constation de base. Voilà les conclusions que ce même Daniel Graystone en tire dans l’épisode suivant :

Daniel Graystone – The hacked sites are eating up more and more of our market share each quarter. And that’s where the kids are going, because they’re free. And the next generation coming up, they’ll expect it all to be free. We can’t own it forever. We can either marshal all our resources and funds towards saving that sinking ship, or we can look for the next big thing, the next big leap forward, that will change the worlds. We either move into the future, or we die trying to hold on to our past
(Caprica – 1×05 There is another sky)

Là ! Vous avez vu ? Juste là ! Une série qui vient de dire que faire la guerre aux internautes ne servait à rien ! Qu’y engager ses forces vives et ses forces financières ne changerait pas les mentalités des utilisateurs ! Qu’il fallait miser sur l’innovation au lieu de poursuivre les pirates en vain ! Si ça, c’est pas une position en faveur du téléchargement illégal…!

Donc c’est bien ce que je disais : je peux télécharger Caprica si je veux ; j’ai même la bénédiction de ses scénaristes !
Je me demande si les ayants droit sont au courant, cela dit. Vous pensez que ça se défend devant un tribunal ?

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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