Alexandrie, Alexandra

25 juillet 2010 à 9:02

A l’approche du Ramadan, c’était intéressant de s’intéresser à une fringale télévisuelle d’un autre pays. Je crois que le phénomène est unique au monde musulman : un mois qui concentre 90% des productions télévisuelles de l’année ! Inimaginable.

Watch like an Egyptian : la télévision égyptienne pour les nuls

Mais travailler sur cet article, je ne vous le cache pas, a aussi été une véritable plaie. Pour une raison toute bête : si l’on ne pratique pas l’arabe, il est absolument impossible de trouver des informations sur des séries en particulier. Des historiques, des trucs généralistes, oui, sans problème. Mais il semblerait qu’aucun occidental ou presque ne s’intéresse à ces séries, si ce n’est lorsque l’une d’entre elles crée suffisamment la polémique.

Autant, pour Israël, je n’ai eu aucun problème de ce genre (même si la barrière de la langue m’a ralentie, les sources finissaient par pouvoir se croiser), autant, à quelques kilomètres de là, pour l’Égypte, c’est mission impossible. Et, j’ai essayé, c’est à peine plus confortable pour la Syrie, son principal concurrent dans le domaine des séries télé.
Je vous avoue que je m’attends à me faire reprendre sur certaines infos que j’aurais mises sur les résumés des séries présentées. Quelque part, je l’espère.

Il y a deux façons de considérer ce problème : soit ce sont les Egyptiens qui n’ont pas envie que leurs séries dépassent les frontières du monde arabe, soit ce sont les Occidentaux qui se désintéressent totalement de la popculture arabe si elle n’a pas un arrière-goût de scandale. Mon opinion serait qu’il y a un peu des deux, à vrai dire.
L’Égypte propose une fiction très ciblée sur un certain nombre de valeurs, et je peux comprendre qu’il y ait un désir de garder cette fiction « entre soi », entre ceux qui la comprennent et à qui elle parle directement. Mais peut-être que ce serait une bonne opportunité (surtout pour les comédies relativement inoffensives qu’elle semble proposer parfois, personnellement j’aimerais bien voir Mama Fil Esm pour tester, par exemple) de montrer un visage différent de celui habituellement présenté lorsqu’on parle des médias arabes en général. Ça vaut pour toutes les télévisions de langue arabe, d’ailleurs, qu’elles soient syriennes, marocaines, algériennes, turques… Il y en a un paquet et je déteste être mise devant mon ignorance, mais je n’en ai jamais vu une seule, hormis quand il y a un problème ou quand un présentatrice avec ou sans voile y fait débat.
De notre côté, ça montre bien que les Occidentaux ont un véritable problème avec le monde arabe, qu’on l’admette ou non. Nous vivons dans un monde où l’on revendique la mixité, mais pas trop fort, parce qu’on a encore un petit problème avec la culture de certaines communautés. C’est un parfait exemple des cas où la fiction étrangère pourrait être une fenêtre ouverte vers la compréhension mutuelle.

Évidemment, il y a à prendre et à jeter dans la fiction égyptienne, comme c’est le cas pour toute autre. Ce blog est bien placé pour le dire, et bien qu’aimant les séries américaines, je n’ai jamais prétendu qu’elles étaient toutes bonnes, bien au contraire. Mais à travers ses valeurs familiales, au moins les séries du monde arabe sont accessibles à tout le monde, a contrario de certaines de leurs homologues américaines qui font parfois (évidemment pas toujours) preuve de violence, de racolage et de provocation.

L’une des autres choses qui frappe quand on se penche sur le sujet, c’est l’absence de séries à destination des ados. Alors qu’il s’agit d’un public-phare en Occident et dans une grande partie de l’Asie, les séries égyptiennes que j’ai croisées au cours de mes recherches étaient toutes à destination, sinon de toute la famille, au moins de la fameuse ménagère. Évidemment, ça s’explique facilement. Mais d’un autre côté, même en Inde où les séries sont rarement dans le registre du teen show, on essaye de s’adresser aux jeunes femmes. Ici, même pas vraiment. C’est intéressant de voir des catégories entières de spectateurs s’effacer d’un pays à l’autre…

Sincèrement, je répète ce que je disais récemment : on a souvent l’impression de ne côtoyer que des téléphages blancs. Je ne suis toujours pas convaincue que ce soit le cas, en dépit de toutes les réponses à mon mini-sondage indiquant le contraire. C’est juste qu’ils ne doivent pas trainer par ici.
Mais ils sont forcément quelque part, tous ces téléphages collés à leur écran au moins un mois par an, sans discontinuer. S’il en vient à passer par ici, n’hésitez pas à réagir à l’article et à le compléter en commentaires.

D’ailleurs, même si ce n’est pas votre cas, n’hésitez pas à réagir en commentaire, car comme je vous le disais, tout le soutien que vous pourrez m’apporter sera bon à prendre !

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