Jardins secrets

28 septembre 2010 à 17:12

L’enfance à la télévision. Image d’Épinal qui s’impose immédiatement à moi de l’enfant d’une dizaine d’années qui fait des conneries pas trop graves, comme aller se battre à la récré ou casser le vase de tante Hilda, et qui à la fin, va se faire à la fois gronder et câliner par ses parents. Je sais, j’ai une vision étrange de l’enfance à la télévision, elle est censée représenter un idéal d’enfance qui n’existe certainement plus que dans quelques endroits reculés de nos propres contrées…
Je pense que c’est à rapprocher de mon problème avec les séries pour adolescents : il y a un décalage entre ce que devrait être un ado à mon sens (quelque chose dans le genre de l’ado que j’ai été, mais en mieux, et élevé dans un environnement plus sain) et les ados qu’on voit en général à la télévision. Je suis une vieille peau, on l’a déjà établi, non ?

Et pourtant, des séries comme ça, il s’avère que non seulement il y en a eu (j’en regardais quand j’étais dans le public-cible, puis quand ma sœur a été dans le public-cible et qu’il n’y avait qu’une télévision à la maison), mais qu’en plus il y en a encore. Quelque part sur la planète, j’ai trouvé une série qui ne cherche pas à abrutir le public des 10-12 ans comme peut le faire avec une dextérité sans cesse surprenante une série comme Hannah Montana, mais bien une série parlant d’enfance, telle qu’elle est, ou telle qu’elle devrait encore être, avec un petit supplément d’âme et une intelligence sans se la jouer barbante.

Le premier épisode de My Place est donc l’occasion pour Laura de faire une bêtise qui n’a l’air de rien, de s’en mordre les doigts et de finir par grandir juste un tout petit peu suite à cette expérience. C’est tout. Pas de grande leçon, et pas de grand spectacle, mais un juste équilibre entre le réalisme et la fiction.

Quand j’ai découvert l’existence de My Place, je vous avoue que j’en ai presque pleuré. En tous cas les larmes me sont montées aux yeux car j’ai immédiatement aimé son concept : chaque épisode correspond à un personnage vivant près d’un figuier, chacun y vivant pendant une décennie différente. Faites le calcul : la première saison compte 13 épisodes. 130 ans !
L’occasion de faire des portraits d’enfants (car c’est avant tout ça l’idée) dans des époques différentes, et donc avec des variations dans la culture. On se doute bien que Laura, l’héroïne du premier épisode (en 2008) ne vit pas dans le même contexte, avec la même éducation, avec la même liberté que Victoria (en 1888). C’est ce qui rend ce défilé de personnages si intéressant.

Mais l’expérience n’est pas encore tout-à-fait complète tant qu’on n’a pas été faire un tour sur le site internet de la série. Les différents sites sur lesquels j’avais entendu parler de My Place le présentaient comme un outil « interactif » employé même par les parents et les professeurs. Oui, comme vous dites : aïe. Un site interactif, c’est une appellation qui regroupe tout et n’importe quoi, plus souvent n’importe quoi que tout, d’ailleurs, et on a appris à s’en méfier. J’y suis allée après avoir vu le pilote (alors que j’aurais pu procéder dans l’autre sens), relativement perplexe. Quelle n’a pas été ma surprise : on peut entrer dans l’univers de chaque enfant et donc de chaque décennie, avec un luxe de détail que j’avais rarement vu sur un site internet. Chaque enfant est l’occasion (je comprends mieux l’aspect pédagogique, du coup) de découvrir une petite anecdote sur ce que c’était de vivre à son époque : ainsi, pour Victoria, on peut découvrir l’histoire des maisons de poupées, et apprendre si on l’ignorait que ce n’étaient pas des jouets pour enfants mais des décorations pour les adultes. Ça n’a l’air de rien, mais ce genre de précisions donne une profondeur incroyable à l’univers de la série ! Plus classique, la page du figuier permet de replacer l’enfant dans son entourage ; mais l’ensemble présente une telle cohérence qu’on ne peut qu’être épaté par la portée de la chose.

Mission pleinement accomplie pour My Place : si elle voulait être une série tendre de portraits réalistes, c’est réussi, et si elle voulait se montrer pédagogique, l’objectif est parfaitement atteint sitôt qu’on le complète d’une visite du site. J’ajoute donc My Place à la liste des séries à montrer à d’éventuels rejetons sans assommer leur glorieux géniteur s’il s’aventurait à regarder aussi. Et je m’excuse humblement de ne vous en parler qu’une semaine après l’avoir découverte, quand vous auriez pu passer ce temps avec nous, sous le figuier. Si j’avais le temps, je regarderais presque la série jusqu’au bout, dites donc.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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