Une fois l’an

31 juillet 2011 à 9:30

Depuis quelques minutes, si je n’ai rien oublié, vous pouvez lire sur SeriesLive un nouvel article dans la rubrique Séries du Monde, dédié aux séries du Ramadan. Car vous êtes devenus doctes en termes de séries de la planète, et il ne vous aura pas échappé, l’an dernier lorsque nous avons exploré l’Egypte au cours de notre périple estival, que le Ramadan, c’est aussi une institution télévisuelle. Mais depuis l’été dernier, il s’est aussi passé deux ou trois petites choses dans plusieurs pays arabes, et les séries du Ramadan s’en sont vues bouleversées.

Ramadan 2011 : quelles séries cette année ?

Dans ce contexte c’est presque dommage que ce soit la première année pour un article de ce genre sur SeriesLive, parce qu’on n’a pas vraiment de point de comparaison (cela dit je lance l’hypothèse que les vrais changements, on les verra l’an prochain, vu que plein de séries n’ont pas pu être prêtes à temps pour le Ramadan 2011, de nombreux tournages ayant été mis en pause voire indéfiniment suspendus depuis le fameux « printemps arabe », qui n’a de printemps que le nom d’ailleurs).

Je dis presque, parce que de vous à moi, cet article, c’est un sacerdoce. Ca fait l’air de rien depuis au moins début juin que je suis dessus. C’est une calamité. Rapport au fait que les séries arabes, 90% du temps, les infos dessus sont en arabe. Bon après ça dépend des pays, pour le Maroc par exemple ça n’a pas été aussi difficile que pour la Syrie. Mais nom d’un chien, c’est un sacré cauchemar pour moi qui n’y connais rien. Alors autant je veux bien gonfler le torse et faire ma mariole avec les articles nippons (oui d’ailleurs pardon mais le bilan de la saison du printemps, là, il a pris un peu de retard), ou coréens, ou quoi ou qu’est-ce, et sur pas mal de pays j’assimile plutôt vite les données, le fonctionnement, tout ça… Autant les pays arabes, désolée de me répéter mais c’est devenu ma grosse angoisse. Pas de possibilité de croiser les sources, pour commencer. Et puis le parcours du combattant que c’est, une fois qu’on a le titre d’une série, de trouver des infos dessus, je vous raconte même pas. Il faut quand même garder à l’esprit que comme toutes les langues n’utilisant pas de caractères latins, la romanisation peut grandement varier, et du coup il peut y avoir trois, quatre, j’ai même vu cinq orthographes pour un même titre. Quand on n’est déjà pas expert sur le sujet, il faut bien admettre que ça n’aide pas.

Alors pourquoi m’être fait chier ? Pour pouvoir venir me plaindre après ? Aussi. Mais surtout parce que ce qui se passe dans ces pays-là est fascinant. On peut difficilement voir ce genre de choses, il faut le reconnaitre, de par l’interconnexion des pays entre eux, télévisuellement parlant, voir comment moins de séries d’un côté conduit à plus de séries de l’autre, c’est fascinant. Et puis parce que derrière l’histoire télévisuelle il y a l’Histoire qui se dessine et c’est toujours captivant. C’est quand même aussi à ça que sert la curiosité téléphagique, ce serait dommage de passer à côté.

Pour ce que j’en ai vu (extraits divers, bandes-annonce…), les productions arabes rivalisent rarement avec celles d’autres contrées du point de vue de la production, probablement parce qu’il y a une question de budget derrière, entre autres (le fait que ces productions énormes se tournent en un temps record, au point que je peux lire que certains acteurs ne jouent « que » dans deux ou trois saisons cette année, doit aussi jouer). Pour commencer il n’y a pas la même qualité d’image ; j’ai cependant pu la voir dans Muhtesem Yüzyil ou Lahazat Harega, donc ça doit exister quand même. Mais sur la forme, donc, peu de séries vont suffoquer le spectateur occidental sous une vague d’innovation bluffante.
Par contre, du point de vue des pitches et des thèmes, c’est quand même drôlement solide. Il y a des sujets drôlement courageux que je ne suis pas certaine d’avoir déjà vus dans d’autres régions du globe. Bien que la censure soit très active, ou l’ait été jusque récemment, pour certains pays, il y a une volonté affichée de montrer la société comme elle est et de ne pas se raconter d’histoires. Alors après, tout n’est pas que drame social, il y a de nombreuses comédies, des biopics épiques et souvent admiratifs, sur une chanteuse des un petit-fils de prophète, je ne dis pas. Mais il faut quand même reconnaître qu’il y a des concepts qui m’ont arraché un sifflement admiratif, comme Saâ Fi Aljhim.
Et puis franchement, ça nous change des comédies romantiques (et pour cause, la période s’y prête mal).

Je l’ai déjà dit, et je le dirai encore, mais un truc qui serait vraiment chouette, ce serait que les spectateurs arabes soient plus enclins à partager leur univers télévisuel. Chais pas les mecs, des sites, des blogs, quelque chose, mais gardez pas tout ça pour vous ! Même si vous ne regardez la plupart de ces séries qu’un mois par an, je suis sûre qu’on trouverait à s’entendre sur certaines de ces séries. Partager un épisode, c’est toujours du partage.
Et je dis pas ça parce que je cherche les sous-titres pour le pilote d’Ezel (hors-streaming), juré. Presque pas.

Enfin bref, pour revenir à notre article avant que vous n’alliez le lire, ce dont je ne doute pas, je voulais simplement dire que les séries arabes, vraiment, je suis pas à l’aise, je touche mes limites quand je les aborde, surtout dans le cadre d’un article (pour les news j’ai surtout un problème de sources).
L’an prochain, je recrute pour m’aider quelqu’un qui pratique l’arabe et/ou qui regarde des séries pendant le Ramadan, pour faire du meilleur boulot. L’appel est lancé, n’hésitez pas à faire passer à vos connaissances… parce que même avant, je suis ouverte aux suggestions.

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