Une claque pour… Connie

6 novembre 2011 à 18:32

Après un weekend de pause, on retourne en Australie en ce dimanche pour retrouver nos protagonistes de The Slap, la mini-série dont, hélas, avec ce quatrième post, je vous annonce que nous avons déjà vu la moitié. Le temps passe vite, n’est-ce pas ?

Cette fois, nous allons adopter un regard totalement différent sur la fameuse affaire de la gifle, puisque nous accompagnons Connie, une jeune fille de 17 ans. Rappelons que dans le premier épisode, elle n’a pas vu la gifle parce qu’elle était trop occupée à flirter avec le maître de maison, Hector, un homme marié… Et puis, ce n’est pas encore tout-à-fait une adulte, et contrairement aux protagonistes précédents qui étaient tous mis, d’une façon ou d’une autre, face à la parentalité, Connie vit tout de même dans un autre monde que les personnages que nous avions suivi jusque là. Alors, où The Slap va-t-il nous mener avec ce personnage ?


Ah, 17 ans, c’est le bel âge, n’est-ce pas ? Nous regrettons tous de ne plus avoir 17 ans, l’époque où la vie était si simple… En fait non, pas tous, loin de là. Parce que 17 ans c’était aussi l’époque où les choses semblaient si compliquées, si douloureuses parfois, même. On va donc entrer dans l’univers à la fois simple, compliqué et douloureux de notre adolescente, Connie. Charmante petite créature qui jusque là semblait totalement inoffensive, reconnaissons-le.

Et si, dans son genre, Connie a une forme d’innocence certaine, elle est aussi dirigée par ses pulsions et peut causer beaucoup de tort. Aussi la verra-t-on dans cet épisode allumer méchamment Hector (lequel ne fera cependant pas grand’chose pour se défender dans un premier temps) et même manigancer pour se retrouver seule avec lui un soir, en l’absence d’Aish.
Son rapport au couple Hector/Aisha est d’ailleurs bien transcrit : elle les adore l’un comme l’autre. Elle n’éprouve aucune haine pour Aisha bien qu’elle souhaite avoir Hector pour elle seule, elle voudrait vivre dans un monde où elle pourrait avoir ce qu’elle veut (l’amour de Hector, notamment) sans blesser personne et surtout pas Aisha qu’elle admire et avec qui elle se sent en confiance. Cette contradiction se sent bien, même si elle est moins soulignée que dans le livre, mais en tous cas, on peut dire sans se tromper que Connie ne déteste personne.

Personne ? Pas tout-à-fait : elle éprouve un certain mépris pour Harry. Et l’air de rien, c’est la première fois que The Slap nous emmène pour suivre un personnage qui réprouve la gifle. Jusque là, Hector n’a pas vraiment pris position (pris entre son sens de la famille et son devoir envers Aisha), Anouk approuvait le geste (mais à nouveau, par égard pour Aisha et Rosie, a refusé de témoigner), et Harry n’a montré aucun regret (même quand il est allé s’excuser sur recommandation de Hector et Sandi). Du coup pour la première fois, on entend des arguments anti-gifle sans aucune forme de nuance, même s’ils ne sont guère développés ; il faut dire que Connie les exprime face à Rosie et qu’elle ne risque pas de trouver contradiction. Connie a donc pris son parti, et d’ailleurs en babysittant le petit Hugo, elle montre bien de quel côté elle se trouve. L’air de rien, dans l’histoire de la série, c’est une vraie nouveauté.
Mais la gifle tiendra un rôle assez secondaire, comme on pouvait l’anticiper, dans cet épisode.

Au lieu de ça, on est en train d’assister un accident sans rien pouvoir faire pour l’empêcher. Il se trame quelque chose de bien plus grave que la gifle et quand on s’en rend compte, il est trop tard. La déclaration de Connie à Richie a de quoi nous coller au siège, surtout vu le naturel avec lequel la petite débite son mensonge. Et pendant que les adultes s’écharpent à cause d’une baffe, une véritable tornade est en train de naître là où personne ne le soupçonnait, tant Connie est serviable, bosseuse, charmante et toujours de bonne nature.
Et pourtant… on a tout vu, Connie, on a tout vu dans une scène d’ailleurs remarquable où tu ne cessais de sourire et de repenser à ce qui s’était passé ! Comment peux-tu mentir de la sorte vu ce qui est en jeu ? Elle ne se rend pas compte, parce qu’elle a 17 ans. Elle vit dans son monde. Même pas sûr qu’elle veuille vraiment faire du mal à quelqu’un, d’ailleurs, elle a juste voulu éviter de justifier ses larmes, c’est un petit mensonge idiot. Mais qui peut faire beaucoup de mal.

A l’instar du précédent qui déjà se distinguait par son talent pour la contemplation, cet épisode est magnifiquement réalisé, c’est une véritable merveille. Plus encore que dans l’épisode de Harry, on retrouve bien la patte qui faisait la puissance de Cloudstreet, ce qui a du sens puisque c’est le même réalisateur qui en est à l’origine, Matthew Saville. Je vous donne son nom pour que vous puissiez vous le faire tatouer à même la peau et ne plus jamais l’oublier, j’ai moi-même déjà pris rendez-vous. Avec des réalisateurs comme ceux-là, les dialogues deviennent absolument inutiles. Le mérite n’en revient pas exclusivement à Saville, cependant, car la ravissante Sophie Lowe incarne une adolescente magnifique, fragile, complexe, intense, le genre qu’on rêve tous de voir à la télévision, le genre qui devrait peupler les teen shows.

Ce quatrième épisode est aussi le plus fidèle au roman original à ce jour, bien qu’il s’octroie quelques libertés comme avaient pu le faire les précédents. Absolument tous les fondamentaux sont présents, tout ce qui faisait l’essence-même de Connie. Evidemment c’est un peu dommage de n’en savoir pas plus sur son histoire familiale, mais il est évident que la longue explication de son parcours, de qui étaient ses parents, et surtout son père, à travers les lettres, n’avait pas sa place dans un épisode de 56mn déjà extrêmement rempli. Si votre curiosité a été, ne serait-ce qu’un peu, piquée par l’étrange papa de Connie qui lui a appris à mettre de l’eye liner et qui n’avait rien contre les substances illicites (c’est, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, ce que veut dire Tasha lorsqu’elle encourage Connie à manger quelque chose avant de partir faire la fête), n’hésitez pas à lire The Slap, si ce n’est pour le reste, faites-le au moins pour la si jolie histoire du papa de Connie, extrêmement touchante.

Mais pas tout de suite. Pour le moment, nous allons nous intéresser au chapitre que beaucoup d’entre vous, j’en suis sûre, attendaient, pour bien des raisons… celui de Rosie.
C’est le point culminant de notre histoire de claque qui se prépare.

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1 commentaire

  1. Amandine dit :

    C’est malin, maintenant j’ai super envie de voir Cloudstreet (et l’épisode suivant centré sur Rosie) : sincèrement, merci pour toutes ces découvertes.

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