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12 décembre 2011 à 23:41

Ces derniers jours, j’ai été saisie par l’envie de revoir A Chorus Line. C’est cyclique, depuis que j’ai découvert le film voilà deux ans, pour tout vous dire, et j’ai dû le voir… allez, sans exagérer, 40 fois depuis lors ? Je n’ai jamais vu The Red Shoes, qui est invoqué par plusieurs personnages pour leur avoir donné envie de danser, mais probablement que si j’avais été plus jeune au moment de le découvrir, A Chorus Line aurait eu un effet similaire sur moi (dommage pour les ambitions de mes parents qui m’ont payé leur lot de cours de danse en leur temps, ça n’a pas été le cas).
Rarement, pour ne pas dire jamais, j’ai été aussi authentiquement fascinée par de la danse, ou, à un degré moindre, du chant. Je ne saurais que trop vous conseiller ce film, qui, même s’il a évidemment vieilli visuellement, est toujours aussi impressionnant sur le plan technique et narratif, comme j’ai pu vous le dire lorsque je vous en ai parlé la première fois.

L’effet qu’A Chorus Line a sur moi, je ne l’ai jamais ressenti ni/ou retrouvé dans des fictions télévisées équivalentes, en dépit du fait que les séries plus ou moins musicales, avec des jeunes qui veulent travailler dans le monde du spectacle, soient apparus de façon épidémique sur les écrans pendant la dernière décennie. Fame s’en approchait sans avoir des personnages d’une telle force ; le côté adolescent du contexte lycéen n’aidant probablement pas puisque c’est un contexte qui ne gagne jamais des points avec moi et a plutôt tendance à m’ennuyer très vite au contraire. Et Glee, certainement la série phénomène qui a le plus voulu jouer sur cette mode, a prouvé que l’univers adolescent prend même toujours le dessus, c’est une bataille depuis fort longtemps perdue. De toute  façon, en-dehors de Fame, le chant a, pour des raisons essentiellement mercantiles, toujours pris le pas sur la danse dans ce type de productions télévisées, le concept étant de vendre des CD ou des morceaux sur iTunes, et pas de proposer de véritables performances impressionnantes intégrées dans une histoire intéressante. La danse dans ces fictions se cantonne à remuer les fesses en rythme et se prendre pour une rockstar, et pas à DANSER.

Alors vous l’aurez compris, j’ai beau essayer de ne pas trop m’intéresser aux projets, à ce stade à la fois de fascination et de déception (la première venant du cinéma et la seconde de la télévision) je ne peux que commencer à sentir monter l’impatience de découvrir Smash. Pilote pour lequel il me faudra apparemment attendre encore plusieurs semaines, mais après tout je l’ai attendu jusque là, je peux bien encore patienter un petit peu.

Ce qui m’attire, ce n’est pas simplement Broadway (même si, il faut le dire, ce simple nom a tendance à lancer mon imaginaire, hello The Miraculous Year !), mais bien le concept d’effort, de travail, de répétition, de sacrifice et, je le répète, d’effort, qu’implique une carrière à Broadway. Ce n’est pas un style de vie pour les mauviettes, les petites divas capricieuses qui veulent les paillettes sans la sueur, et les starlettes qui pensent pouvoir se reposer sur la technologie pour briller. On ne triche pas, sur scène, ou si peu, on ne le peut pas, on n’en a pas le droit, on travaille dans un univers cruel où c’est l’excellence qui vous porte où vous êtes (même si ensuite le réseau de relations vous y conserve dans une certaine mesure), au rythme des auditions qui vous forgent le caractère. Il ne suffit pas d’avoir une bonne bouille et de faire des risettes pour ravir le public, il faut assurer techniquement. Les personnages de Glee (et une bonne partie de leurs interprètes) ne peuvent pas rêver d’en faire autant.
Le problème c’est que c’est vachement moins vendeur, d’où le fait que la distribution de Smash marche un peu sur des oeufs, notamment avec la présence dans le rôle principal d’une ancienne candidate à une émission de télé-crochet (oui je parle comme ma grand’mère), ce qui m’agace un peu (oh, il y a eu d’incroyables candidates à ces émissions, vous parler à quelqu’un dont 30% des playlists occidentales sont constiuées de chansons de Carrie Underwood) et me rend aussi un peu craintive.

Il est devenu difficile de faire une série « honnêtement » basée sur le monde du spectacle sans avoir derrière la tête de vendre des CD ou des morceaux sur iTunes… et Smash s’y essaye justement avec la promo autour de la chanson Beautiful. J’espère qu’en dépit de ses espoirs de rentabilité à la Glee, Smash conservera une certaine « intégrité ». Mais après avoir vu cette video, j’avoue que je n’ai qu’une envie : m’envoyer à nouveau A Chorus Line.

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