Tous nos espoirs reposent sur vous

20 mars 2014 à 10:09

Oh. Mon. Dieu.
J’ai eu un coup de cœur pour une série de la CW.

The100-650

Je ne pensais pas vivre jusqu’au jour où je dirais ça. En fait, plus je vieillis, plus mes chances de dire que j’ai franchement adoré le pilote d’une série de la CW s’amenuisent.
Pourtant on en est là : le pilote de The 100 est franchement cool. Il y a tout ce dont on peut rêver avec ce genre de pitch : cataclysme radical, humanité sur le déclin, situation de désespoir, exploration d’un monde grandement inconnu, et le thème de la colonisation spatiale qui me fascine depuis bientôt deux décennies. Au point d’écrire moi-même dessus.

Même si, comme pour beaucoup de séries adolescentes, il n’est pas épargné par quelques facilités, l’épisode inaugural de The 100 essaye non seulement de faire quelque chose de différent, mais de le faire avec passion, avec dévouement, avec générosité.
Les comparaisons avec les autres séries de la saison, en particulier sur la CW, sont éloquentes. Là où Reign, dont pourtant je n’ai pas haï le pilote, fait preuve de peu d’originalité, reprenant l’éternel thème du triangle amoureux en le transposant dans un contexte historique (qui certes est foisonnant, permet un univers franchement différent pour ces histoires, et en plus est esthétiquement très réussi, je ne reviens pas sur ce que j’ai dit), là où Star-Crossed est incroyablement timoré sur ses questions de science-fiction et même, c’est un comble, de société (un mal dont est également frappé Almost Human), The 100 s’engage de façon hardie sur tous les thèmes effleurés. Aucun n’est un prétexte. Les personnages sont des adolescents, et évidemment les questions amoureuses sont abordées et quelques lignes lancées pour des intrigues futures, mais ce n’est pas son objet principal. Les angles les plus dramatiques ou plus fantastiques ne sont pas négligés, mais au contraire développés de façon à poser les bases d’une saison qui pourrait tout-à-fait être captivante même avec les chassés-croisés adolescents.
Par-dessus le marché, le premier épisode (et a priori le reste de la série) conserve une partie de son action dans l’espace, sur la station orbitale qui a permis à l’humanité de survivre jusque là, et qui n’est pour le moment peuplée que par des personnages adultes. Cela permet des respirations bienvenues dans les séquences adolescentes et post-apocalyptiques. Cela permet aussi des axes plus « politiques », plus « conspirationnistes » qui font gagner des points à l’épisode. Cela permet aussi de faire un vrai space opera, chose qu’on n’avait pas vue depuis… mon Dieu, je préfère pas donner de date, ça va tous nous vieillir.

Mais plus encore. Le pilote de The 100 fait beaucoup plus d’efforts que celui de Falling Skies pour ne pas se reposer abusivement sur des scènes d’action, ou à l’extrême inverse, de discussion. Le rythme reste soutenu même si on n’a pas l’impression de se faire épuiser pour arrêter de poser des questions gênantes auxquelles les scénaristes ne seraient pas certains d’avoir répondu avant de commencer à écrire.

Cela ne veut pas dire que The 100 est d’une originalité folle dans le domaine de la science-fiction, pas du tout (Jason Rothenberg et sont équipe ont vu Battlestar Galactica, c’est net). Ou tout court (hello Sa Majesté des Mouches !). Mais ce n’est pas important pour ce pilote ; sa vocation est de trouver un ton mainstream (pour une série de SF essentiellement dirigée vers les ados, c’est d’autant plus important) et de créer un univers relativement complet qui ne donne pas l’impression d’avoir été créé à la va-vite. Et le pari est remporté sur ces deux fronts, quand bien même on trouve des simplifications par moments pour parvenir à un relatif équilibre. Quelle importance ? Ce sera le rôle du reste de la série de tenter d’épaissir la sauce, après tout ; et si on est de bonne nature et qu’on veut bien croire le trailer de fin d’épisodes, la patience sera récompensée.

Car il faut qu’elle soit récompensée. On était en droit d’avoir des doutes sur la qualité de The 100 avant de voir le pilote, mais maintenant, la déception ferait vraiment mal. Ya vraiment moyen de faire un truc génial, pour peu de ne pas se perdre en chemin.
Merdez pas, les gars.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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