Till you make it

5 mai 2014 à 23:24

Des séries pour ados que je teste et dont je ressors avec une impression positive, il n’y en a pas des dizaines. Des séries pour ados que je teste et qui me donnent envie de revenir, moins encore. Mais alors, qu’en plus elles proviennent des USA, ça, c’est d’une rareté incroyable. Et pourtant…
Vous avez déjà eu le béguin pour quelqu’un ? Moi, j’ai un méchant crush envers Faking It.

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Pourtant tout commence comme un cauchemar tel que prédit par 712 Évangiles et au moins trouze fois plus d’homophobes : un monde où l’hétérosexualité est devenue l’exception et non la règle. Un monde où plus on est attaché aux valeurs traditionnelles, plus on est détesté ; et où on contraire, tout ce qui sort de l’ordinaire devient le nouvel ordinaire. Comme un cercle de l’Enfer que Dante aurait abandonné à Christine Boutin. Ce monde, c’est celui de Hester High School, une sorte de havre où se sont réfugiés les adolescents originaux, à Austin (la ville la moins texane du Texas).
Dans ce contexte qui donne des sueurs froides à tous les amateurs de la norme rigide et de la segmentation stigmatisante, vivent deux ados, Karma et Amy, tout ce qu’il y a de plus normales et donc d’ennuyeux… jusqu’à ce qu’elles découvrent qu’elles aussi peuvent accéder à la popularité pourvu d’embrasser leur statut de lesbiennes.
Bon il y a quand même un tout petit détail : elles ne sont pas lesbiennes. Qu’à cela ne tienne ! Elles vont le prétendre !

Dans un univers que ne renierait pas Awkward. (au moins pour ce qui est de la première saison, je n’ai pas été beaucoup plus loin), c’est donc la poursuite d’une image « publique » qui pousse les héroïnes de la série à s’inventer une vie et, par ce biais, à sortir de leur zone de confort pour profiter de la vie. Ce changement dans la perception que les autres ont d’elles n’est d’ailleurs pas de leur fait, mais part d’une rumeur qu’elles vont décider de légitimer après-coup, n’ayant rien à perdre ou si peu.
Il y a d’ailleurs une dynamique similaire entre Jenna et Tamara d’une part, et Amy et Karma de l’autre, au sens où la première avance à reculons et la seconde fonce tête baissée et réfléchit après (peut-être). De la même façon, les deux séries ont une méchante trop populaire pour être honnête, à savoir Sadie la cheerleader détestable dans Awkward., et Lauren la Chrétienne fondamentaliste dans Faking It (d’ailleurs incarnée par la pile électrique Bailey Buntain, venue tout droit de Bunheads qui continue de me manquer à en mourir).

Alors pourquoi regarder la seconde plutôt que la première, comme c’est bien parti pour être mon cas ?
D’abord parce que les deux personnages centraux de Faking It sont vraiment sympathiques, et ça, quand ça marche, bah ça marche. Elles fonctionnent réellement comme un petit couple, ce dont elles semblent être les seules à ne pas s’apercevoir, et ça donne à la fois des scènes pétillante et d’autres plutôt mignonnes. Karma la fofolle, qui n’a qu’une envie, sortir un peu du monde ouaté de ses parents hippie, et Amy la renfermée, qui n’est même pas vraiment attirée par la popularité pour commencer, ont une bonne alchimie qui promet que, quelles que soient les aventures qui les attendent, leurs échanges seront toujours malicieux et tendre. Et si ces aventures impliquent de tomber sous le charme d’un garçon et de devoir jouer sur deux tableaux, alors autant qu’il y ait ce gros avantage en contrepartie !
Ensuite, parce que Faking It promet justement d’être feuilletonnante, et je suis plus facilement prête à signer pour une série adolescente, surtout s’il s’agit d’une comédie romantique, si on me promet une évolution au moins de l’intrigue. Voire, soyons fous, de certains personnages eux-mêmes.
Mais surtout, c’est la toute fin du pilote qui m’a définitivement convaincue. Je ne veux pas trop vous en dire, mais les dernières secondes permettent d’espérer des complications allant au-delà de la simple question de la popularité. Les extraits permettent d’imaginer qu’on va explorer la question de la transmission de valeurs par les parents (ce qui est sûrement le thème le plus sous-exploité de la télévision adolescente, et pourtant le plus intéressant vu la tranche d’âge !), ainsi que d’autres questions sur la construction de soi. C’est d’autant plus intéressant à mes yeux qu’on sort ainsi du prétexte à faire de la comédie pour aborder des questions intéressantes vu la cible, et c’est quand même ce que devrait faire toute série pour ados, quand bien même il s’agit d’une romcom !

Ajoutez à cela que Faking It a aussi le potentiel pour montrer un univers déjanté et sortant des poncifs sur l’univers adolescent (Hester High School a l’air peuplé d’individus hauts en couleurs, et rien que le gothique qui offre des cupcakes montre qu’il y a des détails décalés à tirer de ce contexte), pas forcément éloigné d’un univers doux-dingue du genre Gilmore Girls/Bunheads ou Raising Hope, et on tient un truc.

Ouais, j’ai définitivement le béguin pour Faking It, et ça fait du bien ! Et puis, allez, en 8 épisodes, quelles sont les chances pour que la série se plante, hein ?

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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