Try not to not go postal

18 juin 2014 à 20:02

Mwahahahahahahahaha…
SignedSealedDelivered-650
Ahem. Pardon, ça y est, c’est passé.
Hm…
Hu hu hu…
MWAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Non-non, pardon, je vais me reprendre et vous écrire une vraie review, promis. Vous croyez quoi, que je vais me contenter de rire pendant tout l’article juste parce que, pendant 1h23, le téléfilm qui sert de pilote à Signed, Sealed, Delivered était risible ? Bon, d’accord, l’idée m’a traversée, mais non, quand même, soyons sérieux.
Le sérieux. Une qualité qui semble manquer chez Hallmark où on a quand même commandé cette ânerie. Je sais que je demande aux gens d’arrêter de se moquer des Anges du Bonheur parce que la série a eu ses bons côtés, mais enfin, même moi j’ai mes limites, quand même. Visiblement, pas Martha Williamson.
Hallmark, Hallmark, Hallmark… qu’est-ce qu’on va faire de toi ? C’est désespérant. A côté même les téléfilms anxiogènes de Lifetime passent pour du Sorkin, quand même. L’avantage c’est que tes fictions sont tellement nulles qu’on n’en entendrait presque jamais parler. Par exemple il a fallu que j’écrive un fun fact pour que je découvre que When Calls the Heart avait été renouvelée pour une deuxième saison. Je savais même pas qu’il y avait eu UNE SAISON au-delà du téléfilm de départ !
C’est un peu le même concept qu’on trouve d’ailleurs avec le développement de Signed, Sealed, Delivered, avec un téléfilm/backdoor pilot pour prendre la température, et ensuite une saison pour battre le fer tant qu’il est chaud.
Entre parenthèses, wow, Hallmark Channel est super réactive depuis un an ; j’ai comme une envie de regarder les pilotes de Cedar Cove et When Calls the Heart dans mon délire.

Pour vous résumer le truc, si vous aussi, vous êtes passés à côté de l’incroyable série qu’est Signed, Sealed, Delivered, le pitch, c’est qu’au sein de l’United States Postal Service, qui est donc La Poste américaine, une équipe travaille sur les envois qui n’ont pas pu être acheminés, généralement parce que l’enveloppe est illisible. En étudiant les différents indices des enveloppes et/ou en les ouvrant pour trouver des pistes sur la lettre, nos courageux employés des postes cherchent donc à ce que la lettre arrive absolument à bon port.
Déjà à la base, attention, c’est NCIS avec des timbres, ça impressionne vachement. Mais le pire c’est que l’équipe en question est composée de membres rétrogrades qui semblent avoir une nostalgie totalement démesurée du siècle précédent. Ils nourrissent en effet une aversion profonde pour tout ce qui est technologique et moderne ! Leur entrepôt poussiéreux est un amas incroyable de courriers en instance, de registres vieillots et de toutes sortes de gadgets à la con (le chef du service possède un choix de différents coupe-papiers selon les occasions… des coupe-papiers !) où apparemment, on travaille sur un courrier par jour, grand max. Mais où on le fait dans une espèce d’atmosphère mystique (la poussière, sûrement), convaincu qu’on exécute une sorte de mission divine où tout a une sorte de raison d’être suprême.
Quand je vous disais que c’était signé Martha Williamson, je déconnais pas.

Oh bah quoi, je ne comprends pas, je n’arrive pas à vous donner envie de tester Signed, Sealed, Delivered ? C’est curieux, je suis pourtant au max. Laissez-moi au moins vous raconter l’intrigue du pilote histoire de vous motiver un peu.

L’idée est donc qu’il existe un service au sein de l’USPS qui gère les courriers perdus et les réoriente vers leur légitime destinataire. Ce service est profondément méprisé par la supérieure directe (Daphne Zuniga, patronne autoritaire serrée dans un pantalon trop petit, et qui a droit à des remarques très fines sur le fait que « le manque d’amour transforme terriblement les femmes » ; ah, je vous avais pas dit ? Signed, Sealed, Delivered est aussi très sexiste !), et en même temps, c’est difficile de lui donner tort vu que les courriers s’entassent et qu’on y passe plus de temps à râler sur le café qu’à autre chose. C’est finalement assez réaliste, un soulagement pour moi qui craignais que les services postaux américains en profitent pour se faire de la pub (ils n’ont probablement pas payé la production assez cher).
Dans le premier épisode, ils ouvrent DEUX enveloppes (maximum syndical), règlent la première fissa, et mettent la seconde en attente après avoir demandé un renseignement dont ils attendent la réponse par courrier. A la suite de quoi il étaient bien partis pour n’en ouvrir aucune autre.
Songez qu’au bout de 30 minutes de sornettes, notre fine équipe se décide enfin à, vous savez, mener une investigation, au lieu de simplement attendre une hypothétique information écrite. Et même là, il faut supplier le patron toutes les sept secondes en moyenne parce que c’est « contre les règles ». Oh, hey, tu sais combien on peut écrire d’intrigues sur des personnages qui suivent toujours les règles ? Zéro, alors mets-y un peu du tien si tu veux que ce pilote devienne une série (spoiler alert : il y met du sien).

L’idée qui dirige « l’enquête », c’est qu’il faut à la fois lire la lettre pour essayer de trouver des éléments susceptibles de trouver le bon destinataire, mais ne pas trop la lire non plus parce qu’il y a tout un code de l’honneur derrière. Balivernes.

Bref on s’emmerde, d’autant que la lettre de ce pilote est évidemment une lettre d’amuuur tragique avec une femme qui est gravement malade et un homme qu’elle a refusé de revoir après leur premier rendez-vous paradisiaque.
Pour tous ceux qui commencent à se dire qu’au moins, ça change des meurtres dans NCIS et compagnie, et qu’au moins c’est familial et tout, je vous rassure, il a été impossible aux scénaristes de trouver une alternative, a minima pour le premier épisode, ce qui laisse augurer de terribles développements pour la suite de la série. Il s’avère en effet que notre jeune homme a été accusé d’un meurtre qu’il ne peut pas avoir commis, puisqu’il était au rendez-vous avec la jeune femme, mais comme celle-ci est également introuvable, c’est le drame ! Ça se trouve, elle est même morte !!!
Pendant ce temps, je pleure des larmes de sang tandis que les personnages passent leur temps à boire du café, de l’alcool (oui il existe un bar spécialement fréquenté par les employés des postes), du chocolat au lait et Dieu sait quoi d’autre, hésitant à lire chaque ligne de la lettre qu’on sait tous qu’ils vont lire. HELP.

C’est particulièrement insupportable pour plusieurs raisons : d’abord personne n’écrit une lettre en y racontant par le menu toute une journée passée avec le destinataire (hello, il était là aussi !), ensuite on sait tous comment ça finit, et pour finir, on n’en a rien à péter. La fille malade pourrait être morte, on s’en tamponne le coquillard.
Pour cette raison, la plupart des scènes de Signed, Sealed, Delivered sont en fait risibles plutôt qu’autre chose, évidemment, d’où mon fou rire. J’en ai encore les côtes douloureuses.

Si vous cherchez une bonne série familiale sans subtilité, Signed, Sealed, Delivered est ce qu’il vous faut. Pour vous désœuvrer totalement et vous couper toute foi en la fiction américaine, c’est pas mal aussi.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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