To accept what cannot be helped

17 janvier 2015 à 15:24

Elle avait la beauté, la célébrité et l’argent, maintenant elle a… la gueule de bois.
Ça vous rappelle quelque chose ? Salem Rogers: Model of the Year 1998 est la petite sœur de Rude Awakening (par un hasard du calendrier, cette dernière date de… 1998), mais le ton y est radicalement différent, parce qu’en 2015, le modus operandi a changé. Désormais il faut du trainwreck, et pas trop de questionnements douloureux.

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Dans le pilote qui porte son nom de la (peut-être) comédie d’Amazon, Salem Rogers est imbuvable, mais n’en a elle-même pas conscience. Comment est-elle restée pendant 10 ans en désintox sans claquer la porte ? On se le demande tant elle est aveugle à ses défauts, et par voie de conséquence, aux implications de sa sobriété. Elle ne remet rien en question, ce qui ne fait franchement pas les meilleurs personnages addicts de la télévision. Elle est aussi totalement inintéressée par les gens qui l’entourent et ce qu’ils ressentent ou veulent, se préoccupant uniquement de ce qu’ils font pour elle. Un personnage égocentrique caricatural, en somme, et dont d’emblée on n’a pas plus envie que les protagonistes qui l’entourent qu’elle obtienne jamais quoi que ce soit.
A l’inverse, son ancienne assistante Agatha Todd est sans cesse dans le questionnement, l’hésitation, l’examen du pour et du contre. Elle est, bien avant le pilote, lancée dans une quête d’amélioration de soi ; ses effets sont pour l’instant mitigés mais elle est clairement écrite comme un personnage avec le quel on peut, si ce n’est qu’on le doit, sympathiser. A l’excès, hélas : pathétique au possible, Agatha est avant tout un faire-valoir, au mieux elle le rôle du clown blanc.
L’avantage de Salem Rogers, c’est qu’elle fait toujours tourner la conversation avec Agatha autour de sa petite personne (si tant est qu’il s’agisse d’une conversation et non d’un monologue avec un bruit de fond), ce qui lui permet de remplir les objectifs du Bechdel test ; mais à quel prix…

Salem Rogers: Model of the Year 1998 ne s’embarrasse pas de grand’chose : ni d’établir des personnages nuancés, ni de mettre en place une situation réservant des surprises. Le simple fait qu’elle se raccroche à un flash forward en ouverture et fermeture du pilote (qui nous montre un évènement 6 mois plus tard) laisse augurer de peu d’ambition, pour ne rien dire de ce que le flash forward en question dit de ses espoirs d’évolution.
Toutes les comédies ne sont pas supposées interroger quelque chose tout en nous faisant rire, ça va de soi : c’est uniquement le privilège des meilleures. Clairement Salem Rogers: Model of the Year 1998 n’a pas envie d’aller aussi loin ; sa façon d’insister sur la dynamique entre ses deux héroïnes alors que dés leur première interaction, on a tout compris, en dit long de ce qu’elle veut réaliser sans trop se fouler.
Si vous voulez suivre les tribulations d’une star sur le retour qui va s’humilier (vraisemblablement sans même en prendre conscience) d’épisode en épisode, tout en tombant dans tous les excès possibles, votez pour Salem Rogers: Model of the Year 1998 sur le site d’Amazon. Sinon tentez Rude Awakening voire, même, si vous osez, The Comeback.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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