Chair de poule

31 janvier 2015 à 21:18

Hey, vous savez ce qui serait super original ? Un truc qui n’a jamais été fait avant : rendre internet effrayant. Dangereux. Épouvantablement mortel. Atroce comme dans un téléfilm de Lifetime ! Terrifiant comme un épisode de Traques sur Internet, issu du film du (quasi) même nom !
…Euh, attendez, quoi ?!

Allez, heureusement qu’on s’en fiche que ce ne soit pas original de faire peur aux femmes ! Et dans Eye Candy on promet de le faire de la plus racoleuse des façons, grâce à une jeune hackeuse qui se retrouve prise au piège d’un stalker encore plus doué qu’elle avec un ordinateur, et qui décide de jouer au chat et à la souris. Sauf qu’elle est la souris.
En cause ? Une simple inscription sur une application de rencontres, le summum de l’épouvantail moderne. Rencontrer des inconnus via internet, peut-on trouver plus anxiogène ? Si ç’avait été le cas, croyez-moi Eye Candy y aurait eu recours.

EyeCandy-650

Tous les ingrédients sont présents pour diaboliser au possible l’usage d’internet, qui n’est dépeint dans le pilote d’Eye Candy que de deux façons : soit pour faire le mal, soit pour remonter la piste des victimes (et le trailer du reste de la saison, diffusé en fin de pilote, est assez nez à ce sujet). Personne, mettons, ne poste des photos de cocktail sur Instagram, ne partage de video de chat jouant du piano sur Youtube, ou ne s’achète de blouson personnalisé sur etsy. Non, internet c’est bien trop terrifiant pour ça. Toute interaction avec internet doit être une expérience au mieux sérieuse, au pire angoissante, et doit être sanctionnée d’une façon ou d’une autre.
On a envie de dire à Christian Taylor, créateur de la série à partir des romans de RL Stine, de poser deux secondes son iPhone et de souffler un bon coup. Peut-être s’offrir des vacances à la montagne ou sur une île déserte ? DE. COM. PRES. SER.

Mais dans Eye Candy on n’a pas le temps de décompresser, surtout pas. Il n’y a pas de temps mort dans ce pilote, qui nous fait sauter d’une urgence à une autre, d’un danger à un autre, d’un mystère à un autre, tout en plaquant ponctuellement une scène « romantique » avec musique à fond les ballons (on est sur MTV après tout) pour créer de l’alchimie là où il n’y en a pas.
Le pilote met en place deux intrigues pour l’héroïne : d’une part, retrouver sa sœur, kidnappée voilà trois ans, et d’autre part, retrouver le stalker qui est peut-être un tueur en série. Pour le moment les deux enjeux ne semblent pas liés, mais on n’est évidemment pas à l’abri d’un retournement de situation. Cela donne en tous cas à Victoria Justice, qui incarne l’héroïne, de courir dans tous les sens, de hurler à pleins poumons, de prendre un air concentré devant un ordinateur, ou choqué derrière son téléphone (tout ça d’une façon qui est loin d’être Emmy-worthy…).

La manœuvre derrière Eye Candy est simple : s’inscrire dans la lignée des séries récentes sur des tueurs en série, agiter le chiffon rouge de la peur d’internet, ce qui ne coûte rien, saupoudrer d’acteurs jeunes et beaux, forcément jeunes et beaux, mettre de la musique bien fort, beaucoup de musique. Secouer, servir frais. Et hop. C’est pas original ? Mais qui s’en soucie ! Du moment qu’on arrive à, peut-être, voler des spectateurs à The CW et ABC Family en allant piocher dans leurs recettes…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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