No laughing matter

2 avril 2015 à 9:23

Aha, il y a maldonne. J’ai décidé aujourd’hui de me chercher une nouvelle comédie à dévorer, et de parler toute la journée des pilotes que je tente dans cette optique.
Mais en regardant Nurse, je m’aperçois que je me suis trompée. C’est pas une comédie du tout ! Au temps pour moi, c’est idiot, hein ! Dés que je vois des acteurs porter des masques en latex pour se vieillir et/ou se grossir, bêtement, tout de suite, je pense que c’est une comédie. Or rien n’est moins vrai ! Pourquoi ces deux choses iraient-elles systématiquement de paire ?
Bon quand même une petite vérification… Ah non, BBC Two présente ça comme une comédie, voire un « comedy-drama » (enfin une dramédie, quoi). Je m’explique mal le délire, je dois dire.

Nurse dure effectivement une demi-heure (quoique, ça ne veut pas dire grand’chose… sauf si on vote pour les Emmys), mais en-dehors de ça, pas beaucoup de traces d’humour. Le sujet est, osons le dire, tout sauf drôle, puisqu’il s’agit de suivre une infirmière spécialisée en psychiatrie alors qu’elle fait sa ronde parmi ses patients, relevant tous de l’aide sociale pour diverses raisons. Ils ont tous en commun d’être dans l’impossibilité de quitter leur domicile, et elle va donc à leur rencontre, entrant dans leur univers pour leur parler et/ou leur administrer des soins.
Si le pitch fait peu rire, ce n’est rien à côté du traitement. Les personnages rencontrés par l’infirmière sont souvent grotesques (les masques en latex n’aidant pas) alors que leurs afflictions sont bien réelles, et graves. Le contraste devrait sûrement permettre de ne pas prendre au tragique la condition de chacun, mais ça échoue totalement. Ce qui devrait être drôle est, au mieux, pathétique, au pire, carrément déprimant. Ce qui, vous en conviendrez, est un comble !

Nurse-UK-650

L’infirmière n’est pas une petite rigolote non plus. Ses interventions, généralement posées et mesurées, professionnelles en somme, n’apportent guère plus de raisons de sourire. Elles ne sont pas du tout à côté de la plaque, et à vrai dire sa façon de gérer ses cas, parfois d’insister dans ses conseils, parfois de savoir quand reculer, parfois de savoir juste se montrer à l’écoute. Ce que Nurse décrit est, au final, non seulement la multiplicité des maladies mentales, mais aussi le panel de réactions lorsqu’on est en position de soin. C’est un très beau sujet dramatique, à plus forte raison parce que les maladies mentales sont très peu traitées à la télévision (il y a quelques exceptions du côté de la Corée du Sud en ce début d’année, mais je n’ai pas trop le courage de m’y atteler parce que ce sont aussi bien souvent… des romcoms !). Mais, pardon d’insister, ça n’a rien de comique.

Le seul espoir pourrait venir des petites scènes pendant lesquelles, entre deux patients, notre infirmière se retrouve dans sa voiture. La première vignette de ce genre, plutôt légère à défaut d’être drôle, le laissait penser. Manque incroyable de chance, plus ces scènes apparaissent, plus elles augmentent le degré de dramatisation sur la vie de l’infirmière elle-même. Et là encore, ce n’est pas dénué d’intérêt, mais on ne peut pas dire qu’on se tienne les côtes.

Nurse n’est vraiment pas drôle. Et du coup, en cette journée de quête humoristique, elle ne me satisfait pas du tout. Mais je mets une petite croix à côté de son nom, et j’y reviendrai prestement lorsque je me chercherai un nouveau drama. Masques en latex ou pas.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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